Guerre en Ukraine : les faits marquants du mercredi 9 mars
A Marioupol, port assiégé du sud-est de l'Ukraine, un hôpital pédiatrique a été détruit par des bombardements russes. Dans cette ville, les neuf jours de siège russe ont fait un total de 1 207 morts parmi les civils, a affirmé la mairie mercredi soir.
Au quatorzième jour de l'invasion de l'Ukraine, mercredi 9 mars, les forces russes encerclent au moins quatre villes : Kharkiv (deuxième ville d'Ukraine), Soumy (nord-est), Tchernihiv (au nord de Kiev) et Kiev, la capitale, toujours sous contrôle ukrainien, qui se prépare à un assaut prochain.
La Russie et l'Ukraine ont trouvé un accord sur des cessez-le-feu pour permettre la mise en place de plusieurs couloirs humanitaires autour de zones durement frappées par les combats ces derniers jours.
Un établissement abritant un hôpital pédiatrique et une maternité a été touché par un bombardement russe à Marioupol, faisant au moins 17 blessés. La directrice exécutive de l'Unicef s'est déclarée "horrifiée". "Nous ne connaissons pas le nombre de victimes mais nous craignons le pire", a-t-elle dit dans un communiqué.
Un hôpital pour enfants bombardé à Marioupol
Un hôpital pédiatrique de Marioupol, port assiégé du sud-est de l'Ukraine, a été détruit mercredi par des bombardements russes, a annoncé un responsable régional, Pavlo Kirilenko. Selon un premier bilan provisoire, 17 adultes ont été blessés "parmi le personnel hospitalier", a-t-il annoncé à la télévision ukrainienne, précisant qu'il n'y avait pour le moment "aucun enfant" parmi les blessés et "aucun mort".
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rapidement réagi sur Twitter, écrivant que "des gens, des enfants se trouvent sous les décombres". "Atrocité ! (...) Arrêtez ces meurtres", a-t-il encore écrit. Dans une vidéo publiée sur son compte Twitter, on peut apercevoir de l'intérieur des bâtiments soufflés, des débris, des feuilles de papier et des bouts de verre jonchant le sol.
Mariupol. Direct strike of Russian troops at the maternity hospital. People, children are under the wreckage. Atrocity! How much longer will the world be an accomplice ignoring terror? Close the sky right now! Stop the killings! You have power but you seem to be losing humanity. pic.twitter.com/FoaNdbKH5k
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) March 9, 2022
La communauté internationale a rapidement réagi, le Premier ministre britannique Boris Johnson fustigeant une attaque "immorale", l'ONU rappelant qu'aucune installation de santé "ne doit être une cible". La directrice exécutive de l'Unicef s'est déclarée "horrifiée". "Nous ne connaissons pas le nombre de victimes mais nous craignons le pire", a-t-elle dit dans un communiqué.
Les neuf jours de siège russe à Marioupol ont fait un total de 1 207 morts parmi les civils, a affirmé mercredi soir la mairie dans un court texte sur sa chaîne Telegram. Quelque 300 000 civils sont coincés depuis des jours par les combats dans ce port stratégique dans le sud-est du pays, sur la mer d'Azov, privé d'eau, de nourriture et d'électricité et où l'aide humanitaire n'a pas pu arriver.
La centrale de Tchernobyl coupée du réseau électrique
Après la centrale nucléaire de Zaporijia, c'est au tour de Tchernobyl de concentrer les inquiétudes en Ukraine. La centrale, à l'origine de la plus grave catastrophe nucléaire civile en 1986, "a été complètement déconnectée du réseau électrique en raison des actions militaires de l'occupant russe. Le site n'a plus d'alimentation électrique", a déclaré l'opérateur ukrainien Ukrenergo. Le site de Tchernobyl, situé dans une zone d'exclusion, comprend des réacteurs déclassés et des installations de déchets radioactifs.
Compte tenu du temps qui s'est écoulé depuis l'accident de 1986, "la charge thermique de la piscine et le volume de l'eau de refroidissement sont suffisants pour assurer une évacuation efficace de chaleur sans électricité", a estimé l'AIEA, qui "ne voit pas d'impact majeur sur la sécurité", a-t-elle ajouté.
Une coupure de courant "poserait plus de problèmes" dans les quatre centrales en fonctionnement du pays, "où il faut absolument assurer un refroidissement du combustible présent dans le cœur du réacteur ou en piscine", estime la responsable de l'IRSN. Depuis le début de l'invasion russe, le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, appelle à la plus grande retenue. Il a proposé à plusieurs reprises de se rendre en Ukraine pour établir un cadre garantissant la sécurité des sites pendant le conflit, le premier à se dérouler dans un pays doté d'un vaste programme nucléaire.
Des "progrès" dans les négociations
Russes et Ukrainiens sont tombés d'accord mercredi pour respecter des cessez-le feu autour d'une série de couloirs humanitaires afin d'évacuer les civils, a annoncé le gouvernement ukrainien.
La Russie a constaté "des progrès" dans les négociations menées avec l'Ukraine, a déclaré une porte-parole du gouvernement. Les objectifs de la Russie "n'incluent ni l'occupation de l'Ukraine, ni la destruction de son Etat, ni le renversement du gouvernement actuel", a-t-elle déclaré, réaffirmant ne pas viser la population civile.
La Turquie accueillera jeudi les ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères pour leur premier face-à-face depuis le début de l'offensive russe en Ukraine. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a multiplié les efforts de médiation depuis le début de la crise, a fait valoir mercredi que "la Turquie peut parler à la fois à l'Ukraine et à la Russie". "Nous travaillons pour éviter que la crise ne se transforme en tragédie", a-t-il insisté.
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