Reportage "Ici, nous sommes tous des résistants !" : aux obsèques de Saleh al-Arouri à Beyrouth, ses soutiens promettent de "venger leur chef"

Exilé au Liban depuis plusieurs années, Saleh al-Arouri, haut responsable du Hamas, a été tué mardi avec ses gardes du corps dans la banlieue sud de la capitale libanaise, fief du Hezbollah.
Article rédigé par Noé Pignède - édité par Phéline Leloir-Duault
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Lors des funérailles de Saleh al-Arouri à Beyrouth, des milliers de personnes sont venues rendre hommage à ce haut responsable du Hamas, le 4 janvier 2024. (ANWAR AMRO / AFP)

Devant la mosquée de l’Imam Ali dans le sud de Beyrouth, une foule compacte de partisans du Hamas et d’autres factions palestiniennes est venue rendre un dernier hommage à Saleh al-Arouri. Au passage du cercueil, Amina, un drapeau vert sur les épaules, s'exclame : "Regardez mon sourire ! C’est un jour de joie et d’hommage à nos martyrs. Ils ont été lâchement assassinés par les sionistes. Ici, nous sommes tous des résistants, prêts à mourir comme eux. Pour la Palestine, je me sacrifierai avec mes enfants."

Tué mardi par une frappe israélienne dans la capitale libanaise, Saleh al-Arouri était le numéro 2 du Hamas. Parmi les milliers de personnes présentes pour ses funérailles, Ziad Hassan, un de ses proches collaborateurs. Ce haut responsable du mouvement islamiste palestinien sait qu’il est lui aussi une cible pour Israël.

"Notre ennemi est brutal et nous pourchasse par tous les moyens, en Palestine, comme à l’étranger. Tous ceux qui s’engagent pour libérer notre patrie savent qu’ils courent le risque de mourir pour la cause."

Ziad Hassan, haut responsable du Hamas

à franceinfo

Le Mossad a promis d’éliminer toutes les personnes en lien avec les massacres du 7 octobre.

"Je donnerai mon sang pour la cause !"

Dans la foule, des centaines de jeunes scandent des slogans à la gloire du Hamas. Pour eux, Saleh al-Arouri est désormais un héros. "Cet homme est un modèle pour nous tous. Et comme lui, je donnerai mon sang pour la cause si Dieu le veut !", crie Ahmed, 16 ans, le visage couvert par une cagoule. Le long du cortège, certains combattants tirent en l'air avec leurs armes automatiques. Tous promettent qu’ils vengeront la mort de leur chef. Mais certains sont plus réservés : depuis la terrasse de son restaurant, Rifaat s'inquiète en regardant passer le cortège. "S’ils se vengent, personne ne sait comment ça va finir. Moi, je suis pour la paix, je ne pourrais jamais porter une arme", explique-t-il.

"Personnellement, j’aurais préféré que le Hamas ne commence pas cette guerre. Regardez le nombre de victimes ! Mais quand je dis ça à mes amis, ils me répondent que je suis un mauvais musulman. Alors je préfère me taire."

Rifaat, habitant à Beyrouth

à franceinfo

Comme lui, la majorité des Libanais redoutent que la spirale de la vengeance, le Hamas et le Hezbollah, entraînent leur pays dans une guerre sans fin. À genoux économiquement, le Liban ne s’en relèverait pas.

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