Gouvernement de Michel Barnier : Gabriel Attal réclame des garanties sur "la PMA, le droit à l'IVG, les droits LGBT"
"Vous imaginez bien combien cela me heurte personnellement et combien cela nous heurte dans notre identité politique." Lors d'une réunion avec ses troupes, Gabriel Attal, chef de file des députés Ensemble pour la République, a déclaré, dimanche 22 septembre, vouloir demander à Michel Barnier des garanties sur "la PMA, le droit à l'IVG, les droits LGBT", a appris franceinfo auprès de participants. Il souhaite que cela soit affirmé "clairement" lors de la déclaration de politique générale de celui qui lui a succédé à Matignon.
L'ancien Premier ministre a fait part de ses préoccupations concernant la présence, au sein du gouvernement, de ministres qui se sont opposés à des textes symbolisant la progression des droits pour tous. En cause notamment, l'arrivée au ministère de l'Intérieur du LR Bruno Retailleau qui avait manifesté contre le mariage pour tous au début du quinquennat Hollande. Récemment, il était aussi opposé à l'inscription de l'IVG dans la Constitution. "C'est un débat qui est venu des Etats-Unis, et les débats américains n'ont pas à être importés sur le territoire national", justifiait-il sur franceinfo en octobre.
L'entrée au gouvernement, en tant que secrétaire d'Etat à la Consommation, de la sénatrice Les Républicains Laurence Garnier, suscite également l'inquiétude. Opposée au mariage homosexuel et à la constitutionnalisation de l'IVG, elle a refusé en 2021 la création d'un délit sanctionnant les thérapies de conversion, autrement dit les pratiques qui visent à imposer l'hétérosexualité aux personnes LGBT.
Patrick Hetzel, nommé à l'Enseignement supérieur, est tout autant critiqué pour ses positions conservatrices. Il s'est notamment prononcé contre la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules. Enfin, parmi d'autres exemples de ministres qui font couler de l'encre, le nouveau secrétaire d'Etat chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations, Othman Nasrou, s'est, lui aussi, opposé au mariage pour tous.
"Le monde associatif et militant va être très attentif"
C'est le gouvernement "le plus à droite de la Ve République", a estimé Olivier Faure, dans l'émission "Dimanche en politique" sur France 3. Une motion contre le gouvernement de Michel Barnier sera défendue après sa déclaration de politique générale, a d'ailleurs confirmé le Premier secrétaire du PS.
Du côté des associations, on craint aussi une dérive. Sur le réseau social X, l'association SOS Homophobie a dénoncé "un affront démocratique et humain pour l'égalité" et exhorte le Premier ministre à "des clarifications nécessaires" sur les droits des personnes LGBT. "Le monde associatif et militant va être très attentif aux prises de position passées" des nouveaux ministres, a averti dimanche sur franceinfo Erwan Passey, co-fondateur de l'association Queer Pantin. Il pointe aussi Michel Barnier, qui avait voté contre la dépénalisation de l'homosexualité en 1982.
Pour le politologue Vincent Marigny, le nouveau gouvernement représente la "branche conservatrice, catholique, qui était proche de mouvements comme La Manif pour tous et s'est reconnue dans la candidature de François Fillon" pour la présidentielle en 2017 et qui "tire son épingle du jeu à l'occasion de ce remaniement". "C'est une surprise, parce que c'est celle aussi qui est le plus éloignée a priori de l'opinion", dit-il à l'AFP.
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