"La droite parlementaire est en danger" : l'éclatement du Front national inquiète certains membres du parti Les Républicains
Alors que Florian Philippot a annoncé jeudi qu'il quitte le Front national, Les Républicains, réunis en séminaire de rentrée à Troyes, regardent le parti frontiste éclater en espérant éviter le même scénario.
Après de nombreux désaccords entre Marine Le Pen et son vice-président, Florian Philippot, ce dernier a finalement décidé de quitter le parti frontiste, jeudi 21 septembre. Il a été aussitôt suivi par une de ses proches, Sophie Montel, eurodéputée et conseillère régionale dans l'Est de la France. Les départs se sont ensuite enchaînés.
Cet éclatement du Front national, sur fond de tensions idéologiques, a été suivi de près par les députés Les Républicains, réunis en séminaire de rentrée à Troyes, pour évoquer les "territoires oubliés". Si, officiellement, les membres de LR se défendent de s'intéresser au sujet, ils admettent craindre le même scénario au sein de leur formation politique, dont le nouveau président doit être élu au mois de décembre.
"On n'en a rien à faire" assure Christian Jacob
La crise au Front national ? Connais pas, répond Christian Jacob, le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, en balayant la question. "C'est leur problème !", élude-t-il. "Il y a eu la crise Megret / Le Pen, il y a eu Le Pen père et fille, il y a maintenant Madame Le Pen et monsieur Philippot... Honnêtement on n'en a rien à faire." Des Républicains désintéressés au point d'exclure de profiter de cette guerre interne pour en tirer des bénéfices. "On ne gagne jamais sur les échecs des autres", assure Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes.
Nous sommes dans une période de reconstruction, je dirais même de renaissance.
Eric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimesà franceinfo
Cette renaissance ne passe pourtant pas par une recomposition politique. En effet, pas question de s'ouvrir en accueillant Florian Philippot au parti Les Républicains et encore moins de discuter avec le Front national. "Je ne pense pas que Florian Philippot soit le bienvenu à ce stade dans notre famille politique", promet Brigitte Kuster, députée de Paris. "C'est hors de question", assène-t-elle.
Le même scénario possible chez Les Républicains
Mais d'autres membres du parti de droite sont inquiets. Pour Daniel Fasquelle, candidat à la présidence des Républicains, ce qui arrive aujourd’hui au FN est la conséquence de la recomposition politique, et la droite pourrait subir le même sort.
La droite parlementaire est en danger
Daniel Fasquelle, candidat à la présidence du parti Les Républicainsà franceinfo
Il entrevoit une solution : "Pour la sauver, il faut la rassembler sinon il y aura des départs, une fragmentation de la droite et ce qui touche aujourd'hui le Front National pourrait toucher Les Républicains demain. Nous serions alors hors jeu pour très longtemps." Ce qui est totalement à l'opposé de ce que recherche la droite actuellement, c'est-à-dire exister et se trouver un espace politique, pour ne pas laisser Jean-Luc Mélenchon être la seule force d’opposition.
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