Mort de Rémi Fraisse : Cazeneuve interdit les grenades offensives
Parce que "cela ne doit plus jamais arriver ", le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé jeudi soir l'interdiction définitive des grenades offensives, à l'origine de la mort de Rémi Fraisse. Ce jeune écologiste de 21 ans avait été touché par un tir de grenade offensive provenant des forces de l'orde, lors d'affrontements à l'issue d'une mobilisation contre le barrage de Sivens, dans le Tarn, le 26 octobre dernier. Son décès a entraîné une forte polémique et des manifestations partout dans le pays contre les violences policières.
Il s'agit des grenades à effet de souffle non lacrymogènes, ou grenades offensives, utilisées exclusivement par la gendarmerie et lancées à la main, dont l'usage avait déjà été suspendu après le drame. Mais il s'agit cette fois d'une interdiction définive, sur la base d'un rapport qui a été remis au ministre mercredi.
"Parce que cette munition a tué un jeune garçon de 21 ans"
"La mort de Rémi Fraisse par l'effet direct d'une grenade offensive pose clairement la question de leur maintien en service dans la gendarmerie qui en est seule dotée. Parce que cette munition a tué un jeune garçon de 21 ans et que cela ne doit plus jamais se produire, j'ai décidé d'interdire l'utilisation de ces grenades dans les opérations de maintien de l'ordre ", a déclaré le ministre.
Grenades à effet de souffle, par "un bînome"
Le ministre a également annoncé un durcissement des modalités d'emploi des grenades à effet de souffle : "L'utilisation de ces munitions devra désormais se faire en bînome, un bînome composé du lanceur et d'un superviseur ayant le recul nécessaire", a-t-il dit.
Un autre rapport de l'inspection générale de la gendarmerie sur le maintien de l'ordre sera remis en décembre, a expliqué le ministre de l'Intérieur en rappelant qu'une enquête judiciaire était en cours sur la mort de Rémi Fraisse.
Jeudi L'Union nationale du personnel en retraite de la gendarmerie (UNRPG) et son journal, L'Essor de la gendarmerie, avaient lancé une pétition pour le "maintient" de ces grenades offensives. Ils constituent le plus important canal de réaction ou de revendication des quelque 100.000 gendarmes français, car du fait de leur statut militaire, ils ne disposent pas de syndicats contrairement aux policiers.
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