"Envoyé spécial" du jeudi 12 octobre 2023
Eolien marin : la ruée vers le vent ?
Le littoral français va radicalement changer de visage dans les années qui viennent. A l'horizon 2030, la France devrait exploiter 17 parcs éoliens offshore. Le prochain, en Bretagne, au large de Saint-Brieuc a commencé à produire de l’électricité durant l'été 2023. L’énergéticien espagnol Iberdrola installe 62 mâts de 207 mètres de hauteur qui alimenteront 835 000 foyers. Un chantier gigantesque que les équipes d'"Envoyé spécial" ont pu suivre en exclusivité. Les pêcheurs craignent de voir leurs ressources en coquilles Saint-Jacques disparaitre. Ont-ils raison d’être inquiets ?
Du côté de Batz-sur-Mer, le tout premier champ d’éoliennes offshores est visible depuis l’été 2022. La ligne d’horizon n’est définitivement plus la même… Qu'en pensent les habitants et les touristes ? En Ecosse, on ne se pose plus vraiment la question car les éoliennes en mer font partie du décor. Les industriels y ont pris de l’avance et y prépare déjà la nouvelle technologie : les éoliennes flottantes.
Un reportage d'Eléna Le Runigo, François Cauwel, Marc Sainsauve et Jeanne Bureau pour Hikari.
Invitée : Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique.
Familles d'otages : l'insoutenable attente
Les équipes d'"Envoyé spécial" ont rencontré une famille israélienne dont la vie a basculé le samedi 7 octobre : elle est sans nouvelles de six de ses membres ‒ Yarden, Shiri et leurs deux enfants de 4 ans et 9 mois, ainsi que les parents de Shiri ‒ après l'attaque du Hamas. Ils vivaient dans le kibboutz de Nir Oz, à moins de 3 kilomètres de Gaza, qui a été totalement saccagé et où des dizaines de personnes sont mortes.
Ils ont été enlevés par un commando du Hamas et à priori emmenés dans la bande de Gaza. Un enlèvement qui a été filmé par un membre de ce commando, et dont les images ont fait le tour du monde. Pour les proches, une insoutenable attente a commencé, faite d'espoir, de détresse, de colère et de souvenirs.
Un reportage de Clément Le Goff, Julien Fouchet, Ariel Koseleff et Ludovic Lavieille.
Ces Français plongés dans la guerre
Parmi les réservistes de Tsahal en France, Bryan, un mathématicien de 34 ans, a quitté ses proches et va bientôt prendre l'avion vers Israël, où il retrouvera ses frères d'arme. En bon soldat, il a appris à mettre ses émotions de côté, mais cette fois, c'est différent : il vient d'apprendre la mort d'un de ses meilleurs amis. Il ressent de la colère, de l'incompréhension mais, dit-il, pas de peur, et estime que le Hamas, "il faut l'éradiquer".
A 20 kilomètres au nord de Gaza, une équipe d'"Envoyé spécial" a rendez-vous avec Hadassa, une infirmière française dans un hôpital israélien, à Ashkelon. Mais des roquettes s'abattent sur le bâtiment, il faut se mettre à l'abri. Soignants et malades se sont réfugiés dans les sous-sols de l'immeuble. Comme l'ensemble du personnel, Hadassa est réquisitionnée depuis l'offensive du Hamas. Elle a mis sa vie de famille entre parenthèses, car elle se sent responsable pour son pays, et pour les malades.
Un reportage de Pierre-Simon Assouline, Delphine Lopez, Cyril Havoudjian, Olivier Broutin, Pascal Drapier, Gabriel Moatty pour Studio Fact/TV Presse Productions.
LIBAN, DANS LES CAMPS PALESTINIENS. Sur le terrain, à Chatila, au sud de Beyrouth, Loïc de La Mornais est dans un camp de réfugiés.
Héroïne, le poison des campagnes
Dans l'est de la France, le département de la Meuse compte à peine 185 000 habitants. Dans son paysage rural, l'équipe d'"Envoyé spécial" a découvert des villages gangrenés par la drogue. Dominique Guirlet, ancienne médecin du Samu devenue addictologue, constate chaque jour les ravages de l'héroïne, dans lesquels elle voit l'équivalent d'"une troisième guerre"... Avec l'équipe du Csapa Centr'aid, elle sillonne tout le département.
Ici, les toxicomanes sont parfois bien intégrés dans la société, car les drogues dures circulent facilement, banalisant leur usage. Elles occupent aussi une place non négligeable dans l'activité judiciaire. Le procureur de Bar-le-Duc, Sofian Saboulard, a découvert des campagnes empoisonnées par la drogue, notamment l'héroïne, peu chère, et une criminalité organisée venue de Metz et Nancy. Selon lui, il s'agit d'un "territoire avec une jeunesse un peu à l'abandon", des "difficultés d'accès aux transports, et à l'emploi", et l'héroïne, financièrement accessible, semble présente dans toutes les communes.
Un reportage de Florian Le Moal, Mathieu Dreujou, Emmanuel Rassat et Nicolas Berthelot.
Et pour quelques patates de plus
C'est le temps de la récolte dans le plat pays, près de la frontière belge. Fin septembre, Vincent, un paysan qui a repris la ferme de son père et cultive 50 hectares de pommes de terre, a posté une vidéo sur les réseaux sociaux. Il indiquait le chemin du champ où il venait de faire la récolte : après le passage du tracteur, les glaneurs peuvent récupérer les tubercules qui lui auront échappé, trop petits, mal calibrés ou enfouis dans la terre. Une opération qui permet de "nettoyer les champs" avant les prochaines cultures sans utiliser de produits phytosanitaires.
Romain, agent immobilier, vient tous les ans. Ce matin, entre deux rendez-vous de travail, il glane pour une famille en difficulté, des voisins handicapés, car "la seule chose qui nous sauvera, c'est un zeste d'humanité". Pour certains, avec l'augmentation du coût de la vie et la stagnation des salaires, le glanage est incontournable, permettant d'améliorer le quotidien en "prenant l'air". Glaner est un droit ancestral qui peut s’exercer après enlèvement de la récolte. Il est toléré en journée et sans outil, dans des champs non clôturés, si possible après avoir demandé l'autorisation à l'agriculteur.
Un reportage d'Arnaud Muller, Loïc Célarié, Christophe Wideman et Laurent Dy.
La rédaction d'"Envoyé spécial" vous invite à commenter l'émission sur sa page Facebook ou sur X avec le hashtag #EnvoyéSpécial.
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