Impôts, budget et entreprises, loyers de gendarmerie impayés... le "8h30 franceinfo" de Laurent Saint-Martin

Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Budget et des Comptes publics était l'invitée du "8h30 franceinfo", mardi 8 octobre 2024.
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Laurent Saint-Martin, ministre du Budget et des Comptes publics invité du "8h30 franceinfo" (FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Budget et des Comptes publics était l'invitée du "8h30 franceinfo", mardi 8 octobre 2024. Présentation du futur budget, hausse des impôts, dépense des collectivités ... Il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis. 

"Nous ne voulons pas faire payer les classes moyennes"

"Nous ne voulons pas faire payer ceux qui travaillent et donc, pour être très clair, il n'y aura pas de hausse de l'impôt sur le revenu", assure le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin. À deux jours de la présentation du projet de loi de finances en Conseil des ministres, Laurent Saint-Martin confirme l’objectif du gouvernement de réaliser 60 milliards d’économies pour 2025.

"Les classes moyennes, les classes qui travaillent, les plus fragiles d'entre nous, ne seront pas touchés par cette hausse d'impôts", martelle-t-il. "Notre priorité, c'est la baisse de la dépense publique", insiste le ministre chargé de boucler le budget. "Deux tiers de cet effort de 60 milliards doivent être d'abord faits par la réduction de la dépense publique", redit-il, pour la "souveraineté de la nation". Le tiers restant sera une "contribution exceptionnelle, temporaire" demandée "à ceux qui le peuvent", soit une hausse d'impôts pour les très hauts revenus et les très grandes entreprises. 

 "Ni une cure d'austérité, ni du matraquage fiscal"

Pour Laurent Saint-Martin, "il ne faut pas qu'il y ait de tabou dans ce budget-là". "Il faut que nous soyons en capacité, ensemble, de se demander là où l’argent public est le plus utile", argue le ministre. "Ce budget n'est ni une cure d'austérité, ni du matraquage fiscal", poursuit-il, répétant avoir pour "base" la "maîtrise" et la "diminution de la dépense publique". Interrogé sur les pistes d'économies, notamment sur la réduction des effectifs dans la fonction publique, Laurent Saint-Martin a précisé qu'il ne voulait pas de "coupes aveugles".

"Je ne veux pas qu'il y ait bêtement, seulement, du rabot comme on dit, c'est-à-dire qu'on ratiboise tout le monde. Non, on a des priorités", défend le ministre. "Il est hors de question de faire un rabot généralisé sur les agents publics dans tous les ministères de façon équivalente", souligne Laurent Saint-Martin. Sans révéler quels ministères seront concernés par d'éventuelles réductions d'effectifs, le ministre a exclu les "ministères régaliens".

Budget 2025, "une participation des entreprises à travers" la réforme de l'allègement des charges sociales

Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, réaffirme que seules "les très grandes entreprises" auront à payer "une contribution exceptionnelle sur les profits". Interrogé sur une hausse des impôts "déguisée" pour les petites et moyennes entreprises dénoncée par la CPME, Laurent Saint-Martin assure être "très soucieux de leur compétitivité", mais le ministre du Budget continue de défendre deux mesures qui impacteront les TPE/PME : la réforme de l'allégement des cotisations employeur et la révision de l'aide à l'embauche d'apprentis. 

"Il nous faut faire cette réforme" de l'allègement des charges, affirme Laurent Saint-Martin, s'appuyant sur un rapport de deux économistes, Antoine Bozio et Étienne Wasmer. Et par là même, "c'est vrai", admet le ministre du Budget, il y aura "une participation des entreprises à travers ce mécanisme-là". Laurent Saint-Martin veut "redessiner l'allègement des charges pour que nous puissions avoir davantage d'incitations à augmenter les salaires", explique-t-il. Selon ce rapport, "les allègements de charges généralisés ont été bons pour l'emploi, mais ont aussi eu des effets négatifs, notamment ce qu'on appelle la trappe à bas salaires". En favorisant les exonérations autour du niveau du smic, "il y a eu un effet de maintien des niveaux de salaire", poursuit Laurent Saint-Martin, "dit autrement, le salaire médian est trop bas". En revoyant le mécanisme des exonération de charges, l'État mise sur cinq milliards d'euros d'économieen 2025.

Loyers de gendarmerie impayés : "il faut que tout cela se normalise

En raison d'un important "trou" dans les caisses, la gendarmerie n'est plus en mesure de payer les loyers de ses locaux et de ses logements de fonction à plusieurs communes en France, révèle France Bleu. "Il faut que tout cela se normalise", assure le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, ajoutant qu'il allait "regarder avec précision" le sujet.

"Le ministère de l'Intérieur a eu un budget en hausse toutes ces dernières années, que ce soit en termes d'effectifs, que ce soit en termes de moyens", souligne le ministre. "Les collectivités territoriales ne sont pas responsables de l'état de nos finances publiques", estime-t-il.

Dans une note transmise début septembre aux parlementaires, le ministre de l'Économie démissionnaire, Bruno Le Maire, et son ministre délégué aux comptes publics Thomas Cazenave alertaient pourtant sur l'"augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités territoriales", dégradant "à elle seule les comptes 2024 de 16 milliards d'euros".
"Les collectivités territoriales sont des alliées. On a évidemment un redressement à faire ensemble, à la hauteur de ce qui est possible pour les collectivités", défend pour sa part le nouveau ministre.

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