Mayotte : "La phase d'urgence va durer plusieurs semaines, plusieurs mois", prévient le président de la Croix-Rouge française

Le président de la Croix-Rouge française était l'invité du "8h30 franceinfo" le lundi 30 décembre.
Article rédigé par franceinfo
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Philippe Da Costa, président de la Croix-Rouge française, était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 30 décembre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Les principales urgences du moment, c'est l'accès à l'eau, l'accès aux biens essentiels, aux biens alimentaires, et c'est la mise à l'abri de la population", résume Philippe Da Costa, invité lundi 30 décembre sur franceinfo, alors que le Premier ministre François Bayrou, en déplacement sur l'île, doit présenter le plan "Mayotte debout" pour "apporter des solutions concrètes" au département français dévasté.

"Il est important d'amplifier la réponse à donner à la population", poursuit-il, précisant que sur la question de l'eau, il ne s'agit pas simplement de distribuer des bouteilles d'eau, mais d'installer des stations de traitement d'eau. Concernant la question du logement, et des bidonvilles, "il faut, dit-il, reconstruire dans des conditions qui puissent affronter d'autres aléas climatiques".

Deux semaines après le passage du cyclone, le président de la Croix-Rouge française appelle à rester "très réaliste". "La phase d'urgence va durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois, et ce n'est qu'après cette phase d'urgence que la phase de reconstruction pourra véritablement commencer sur des bases nouvelles", prévient Philippe Da Costa, alors que François Bayrou dit vouloir reconstruire Mayotte en deux ans, promettant de faire "mentir la fatalité", "pour qu'on ne s'arrête pas à ce qui paraît possible".

"Un objectif très ambitieux", selon le président de la Croix-Rouge française, mais pas impossible s'il s'agit de "mettre en place les infrastructures et le cadre, l'électricité et la mise à l'abri" de la population. "Il y a des réponses possibles sur 24 mois qui peuvent déjà apporter une réponse d'urgence, mais le temps sera beaucoup plus long parce que le territoire a besoin de temps long pour se reconstruire", ajoute-t-il.

La Croix-Rouge a récolté plus de cinq millions d'euros de dons

Selon lui, cela doit passer par "une implication de la population, une mobilisation des communautés locales". "Ces réponses, il ne faut pas qu'elles soient amenées de l'hexagone vers Mayotte, il faut s'appuyer sur les populations pour renforcer la résilience de ce territoire", insiste Philippe Da Costa. "Il y a véritablement nécessité d'anticiper les risques et d'anticiper ces catastrophes", résume Philippe Da Costa, pour qui "nous devons faire plus" en la matière, comme "pré-positionner des stocks stratégiques" et préparer la population à faire face.

L'appel à la solidarité lancé par la Croix-Rouge française, pour venir en aide aux sinistrés du cyclone Chido à Mayotte, a par ailleurs permis de récolter "plus de cinq millions d'euros de dons" des particuliers en 15 jours, affirme le président de l'association. "Nous avons également pu mobiliser près de trois millions d'euros d'achat de matériel, mis à disposition de la population", ajoute-t-il.


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