Métiers du grand âge : la pénurie de personnels inquiète
Il manque 100 000 soignants en France. Selon une étude, un Français sur deux craint une dégradation de la qualité des soins.
La crise sanitaire et les révélations sur le fonctionnement de certains Ehpad n’ont rien fait pour attirer les vocations vers les métiers du grand âge. Pour autant, les besoins ne cessent de progresser et la pénurie de personnel inquiète.
Tous métiers confondus, et pas seulement dans le secteur du grand âge, il manque 100 000 soignants en France. Cette pénurie est jugée grave par neuf Français sur dix, selon une étude menée auprès de 2 000 personnes par L’Appel médical, spécialiste du recrutement dans ce secteur, et par le Cercle Vulnérabilités et Société, un cercle de réflexion. Un Français sur deux craint une dégradation de la qualité des soins et un tiers des personnes interrogées s'inquiète également sur la qualité de vie au travail de ces professionnels.
Ces métiers ont pourtant une bonne image. D'un côté, 97% des sondés leur reconnaissent des qualités humaines particulières. D'un autre, et dans à peu près les mêmes proportions écrasantes, on dit que, pour les exercer, il faut une vocation particulière et qu’ils sont tout particulièrement porteurs de sens. Neuf Français sur dix les jugent tout de même "mal considérés", "mal reconnus" par la société, usants, épuisants et insuffisamment rémunérés. Seuls 16% des Français seraient prêts à les exercer.
Créer des passerelles pour devenir infirmier
Pour les plus jeunes, ces métiers tendent à devenir des "métiers comme les autres", bien qu'ils les jugent trop mal payés. Avoir du temps pour des échanges de qualité avec les personnes âgées et faire un métier reconnu pour sa valeur humaine pourraient les attirer vers ces professions.
Il existe des pistes de réflexion pour lutter contre la pénurie de vocations. L'une d'elle est de créer davantage de passerelles entre les métiers du grand âge, qui sont organisés en silos. Il faudrait, par exemple, reconnaître l’expérience des aides-soignants pour leur permettre de devenir plus rapidement infirmiers ou ouvrir la possibilité pour les animateurs en Ehpad de rejoindre des professions de santé. Des passerelles qui n’existent pas aujourd’hui.
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