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Édito
Renaissance : le retrait d'Élisabeth Borne pour briguer la tête du parti, un boulevard ouvert à Gabriel Attal vers 2027 ?
La voie est libre pour que Gabriel Attal prenne la tête de Renaissance, depuis qu’on a appris, mardi 29 octobre, qu’Élisabeth Borne jetait l’éponge et le ralliait. Pourtant, il y a encore quelques jours, les soutiens de l’ancienne Première ministre assuraient qu'elle irait jusqu’au bout. Peut-être était-ce pour faire monter les enchères dans la répartition des postes à l’issue du congrès du parti et de l'élection de son chef, le 7 décembre.
Ce n’est peut-être pas une défaite pour Élisabeth Borne - qui avait très peu de chances de l’emporter - mais c’est clairement une victoire pour Gabriel Attal. L'éphémère chef du gouvernement s’était déjà imposé à la tête du groupe des députés de son camp. Ainsi, qu’il cumule ou non les deux postes, il marque un point dans la perspective de 2027.
Main basse de Gabriel Attal sur le parti du président Macron
Cette avancée ne se fait vraiment pas avec l’assentiment d’Emmanuel Macron, au contraire même. Les deux hommes sont en froid depuis la dissolution de juin dernier. Gabriel Attal reste frustré de ce passage express à Matignon et Emmanuel Macron a tenté, de son côté, de garder la main sur le devenir de Renaissance. Il avait même réclamé un report de son congrès, en vain. Gabriel Attal s’est affranchi de son mentor. Il a définitivement coupé le cordon. En mettant la main sur le parti, il s'empare aussi de ses moyens financiers, de son réseau d’élus et enfin, même s’ils ne sont pas très nombreux, de ses militants. Trois atouts pas forcément décisifs pour la suite mais fortement utiles.
Emmanuel Macron n’a jamais considéré comme nécessaire de forger un grand parti structuré, car tout devait procéder de lui. Aujourd’hui, la formation lui échappe complètement, au risque de renforcer son effacement. Un proche de Gabriel Attal y voit carrément "le chant du cygne du macronisme et le début de l’attalisme".
Une primaire engagée dans le camp centriste pour 2027 ?
Les mots n’y sont pas encore mais dans la démarche, cela équivaut à une déclaration de candidature de Gabriel Attal pour 2027. C’est le véritable début de son marathon vers la prochaine présidentielle. Il a neutralisé Élisabeth Borne, même si ce n’était pas la plus sérieuse de ses concurrents. C’est en revanche un signal clairement envoyé à Gérald Darmanin, Bruno Le Maire et surtout Édouard Philippe, le maire du Havre, qui est le seul officiellement candidat pour 2027. "C’est bien joué de la part d’Attal", reconnaît un proche d’Édouard Philippe, même s’il juge que son champion garde une longueur d’avance.
Ce qui est certain, c’est que la primaire est engagée. Quels qu’en soient les arbitres - les militants, plus largement les sympathisants ou bien les sondages d’opinion - la bataille démarre bel et bien pour décrocher la succession d’Emmanuel Macron et incarner le centre en 2027.
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