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Impôts sur les riches et superprofits : la Banque centrale européenne entre dans le débat

Une taxe sur les riches et les superprofits des entreprises pour aider les plus modestes face à l’inflation, l’idée fait son chemin jusqu’à la Banque centrale européenne. Un haut responsable de la BCE s’explique dans la presse autrichienne.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La Banque centrale européenne à Francfort (Allemagne). (DANIEL ROLAND / AFP)

Une taxe sur les riches et les superprofits des entreprises pour aider les plus modestes face à l’inflation ? L’idée fait son chemin jusqu’à la Banque centrale européenne. Un haut responsable de la BCE s’explique dans dans un entretien au quotidien autrichien Der Standard, et ce n’est autre que le Chef économiste de l’institution, basée à Francfort.

Pour celui qui est également l’ancien gouverneur de la Banque centrale d’Irlande, Philippe Lane, économiste de 53 ans, proche de l’ancien président de la BCE Mario Draghi, il assure qu’instaurer de telles taxes permettrait de financer les aides aux plus démunis face à l’inflation en évitant de creuser les déficits publics. En résumé, il s’agirait d’aller chercher l’argent là où il est, plutôt que de pomper dans les caisses publiques des pays européens.

Finances publiques mises à rude épreuve

Aux yeux de Philip Lane, cela pourrait prendre la forme d’une augmentation des impôts sur les hauts revenus ou les industriels et les entreprises aujourd’hui très rentables. Son équation est simple : si l’on soutient celles et ceux qui en ont le plus besoin en augmentant les impôts de celles et ceux qui gagnent bien, cela aura moins d’effet sur l’inflation que si on augmente les déficits. L’argument est difficilement discutable en cette période où les finances publiques de tous les États sont mises à rude épreuve.

Décision commune

L’idée fait donc son chemin mais est-elle pour autant applicable, et rapidement ? Avec ces déclarations de plus en plus nombreuses de hauts responsables financiers, on voit que l’étau se resserre autour des grandes fortunes et de certaines entreprises profitables. Dans tous les cas, une solution efficace ne se fera pas sans Bruxelles. À partir du moment où l’Europe décidera d’une règle commune, tous les États seront contraints de s’y plier. Reste à définir, toujours de manière commune, à partir de combien un européen est riche, et selon quels critères une entreprise réalise des superprofits sans qu’un nouvel impôt n’accentue les écarts de compétitivité entre les sociétés concernées.

Encore un long chemin à parcourir malgré l’urgence. Pour ce qui est de la France, le débat va émerger au Parlement avec la discussion du budget 2023 qui démarre à l’Assemblée nationale dans moins de deux semaines, le lundi 10 octobre précisément.

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