Cet article date de plus de deux ans.

Les défis économiques du nouveau quinquennat

Réélu président de la République, Emmanuel Macron a plusieurs dossiers économiques et sociaux sur le feu. Pendant la campagne, le candidat s'était fixé des objectifs ambitieux. 

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron lors de son discours après sa victoire à l'élection présidentielle, au Champ de Mars à Paris, le 24 avril 2022.  (LUDOVIC MARIN / AFP)

Redonner du pouvoir d'achat aux Français face à l'inflation ; réformer le financement des retraites ; réindustrialiser le pays en respectant les impératifs de la transition écologique ; relancer le programme nucléaire…  Plusieurs dossiers économiques et sociaux attendent Emmanuel Macron et c'est au président réélu de mener la barque jusqu'au bout, et surtout de donner une cohérence à l'ensemble de l'action en dégageant des priorités.

Le dossier du pouvoir d'achat est difficile car le président n'a aucune prise sur l'inflation en tant que telle. Son seul pouvoir est d'en limiter l’impact sur notre quotidien. Gel des tarifs du gaz et de l’électricité, remise carburant, indemnité inflation : ce que l'on appelle le  "bouclier tarifaire" est déjà conséquent avec 26 milliards d'euros mis sur la table. Sans compter les engagements de campagne. Sont dans les tuyaux : une loi exceptionnelle sur le pouvoir d'achat dès cet été pour augmenter notamment les pensions de retraites, une revalorisation des minimas sociaux et du traitement des fonctionnaires, une nouvelle prime défiscalisée pour les salariés et un chèque alimentaire pour les plus modestes.

Un levier : la baisse du chômage

Ce programme est-il réalisable dans le contexte financier et budgétaire actuel ? Plus loin que le "quoi qu’il en coûte", le levier principal dans les cinq ans à venir pour le chef de l'État est le plein emploi, c'est-à-dire un taux de chômage entre 5 et 5,5% contre 7,4% aujourd’hui. Plus de Français au travail, c'est l'assurance de plus de pouvoir d’achat, et de plus de recettes fiscales pour l'État à travers les cotisations patronales et salariales.

Selon l'économiste Patrick Artus, co-auteur avec Marie-Paule Virard du livre Pour en finir avec le déclin (Odile Jacob), quand on regarde le taux d'emploi (la proportion de personnes qui disposent d'un travail parmi celles qui sont en âge de travailler), ce taux en France est de 67% contre 76% en Allemagne et 81% en Suède.

Un travail de fond sera nécessaire pour redresser la barre : réindustrialisation par l’innovation, mais surtout formation et fiscalité ; éducation et formation pour accroitre les compétences ; baisser les impôts de production (les taxes prélevées sur le chiffre d'affaires avant-même de payer l'impôt sur les sociétés) pour permettre aux entreprises, notamment les PME (petites et moyennes entreprises), d'atteindre l'objectif.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.