Assemblée nationale : les députés sont mitigés sur l'expérimentation des questions au gouvernement 100% réservées à Gabriel Attal

Le format des questions des députés réservées au Premier ministre prend fin mercredi. Cette nouvelle formule des questions au gouvernement ne convainc pas tout le monde.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre Gabriel Attal à l'Assemblée nationale, le 3 juin 2024. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS)

"S'il y a en a qui trouvent ça super, qu'ils se manifestent ou se taisent à jamais" : c'est le défi lancé par un cadre Modem à la veille de la 5e et dernière séance de Gabriel Attal seul en piste face au feu roulant des questions des députés. Elle aura lieu mercredi 5 juin. Le parti de François Bayrou avait voté contre cette expérimentation et les députés centristes n'ont pas vraiment changé d'avis à l'usage. Horizons aussi s'y était opposé et les amis d'Édouard Philippe estiment toujours que "ça désacralise la parole du Premier ministre".

"Des réponses très générales"

La gauche aussi était contre et n'a pas changé d'avis. Une élue écologiste va jusqu'à parler de "flop" et trouve "qu'enchaîner les questions n'avantage pas le Premier ministre, qui est obligé de faire des réponses très générales". C'est ce que pointent aussi des socialistes et insoumis : des réponses de Gabriel Attal tombent parfois "à côté des questions", ou sont même "moins intéressantes que quand les ministres répondent". C'est un peu la limite de cet exercice : quand le Premier ministre monte au front sur absolument tous les sujets, c'est surtout pour faire de la politique, riposter et attaquer les adversaires. Il est donc moins à même de répondre dans le détail sur tel ou tel dossier. Un proche de Gabriel Attal en convient : "Ça dépend vraiment de l'actualité."

Les avis sont aussi mitigés du côté de ceux qui avaient soutenu l'instauration de ce nouveau format. Le RN avait milité pour ces séances de ping-pong avec le Premier ministre, au point de revendiquer la paternité de l'idée. Mais un proche de Marine Le Pen considère aujourd'hui que "Gabriel Attal s'use à vitesse grand-V". LR aussi était pour et le maintient : "Attal récite des éléments de langage, mais c'est toujours mieux quand c'est fait par le chef du gouvernement que par un sous-ministre !" Cependant, chez Renaissance, on constate que ce rendez-vous n'a pas résolu le problème de base, qui avait poussé la présidente de l'Assemblée à tester un format nouveau : "Ça n'a pas ramené beaucoup plus de monde, l'hémicycle n'est toujours pas plein le mercredi."

Réunion avec les chefs de groupe pour décider la suite

Maintenant que la phase d'expérimentation s'achève, la conférence des présidents doit étudier, mardi 4 juin au matin, le format retenu pour les séances de questions au gouvernement de la semaine prochaine, qui auront lieu dans la foulée des élections européennes. Puis on restera un peu en "zone grise" pendant deux semaines, avant d'imaginer la suite. La réunion de Yaël Braun-Pivet avec tous les chefs de groupes, pour dresser officiellement le bilan des cinq séances 100% Premier ministre, ne se tiendra que le 19 juin.

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