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Marche contre l'antisémitisme ou soutien à Israël, Éric Zemmour cherche à exister dans cette séquence politique

Depuis l'appel à une "grande marche civique contre l'antisémitisme" lancé par Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, la présence de partis d'extrême droite dans le cortège suscite la polémique. Avec son parti Reconquête, Éric Zemmour sera présent.
Article rédigé par Audrey Tison
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Éric Zemmour en visite à Tel Aviv, le 30 octobre 2023. (GIL COHEN-MAGEN / AFP)

La gauche, notamment, est toujours remontée contre la participation de l'extrême droite à la "grande marche civique contre l'antisémitisme" prévue dimanche 12 novembre. Il n'y a pas que la présence de Marine Le Pen qui dérange, Éric Zemmour sera lui aussi au rendez-vous. Avec ses principaux lieutenants, ils ont été parmi les premiers à répondre présents. Alors que Reconquête ne dispose que d'un seul parlementaire au Sénat, ils sont enthousiastes à l'idée de se montrer auprès des autres forces politiques.

Défense des juifs : soutien et procès

Ces dernières semaines, Éric Zemmour a multiplié les prises de parole en faveur d'Israël, "c'est la position qu'il a toujours défendue" d'après son entourage. Rappelons qu'il est toujours mis en cause pour ses propos sur le maréchal Pétain. Son affaire va bientôt repasser au tribunal, car la Cour de cassation a annulé sa relaxe et ordonné un nouveau procès de l'homme politique pour "contestation de crime contre l'humanité". Il avait soutenu en 2019 que le maréchal Pétain avait "sauvé" des juifs français pendant la Seconde Guerre mondiale.

Fidèle à son discours sur la "guerre des civilisation", le chef de Reconquête vient d'affirmer, dans une tribune au Figaro, que "c’est la civilisation judéo-chrétienne qui est attaquée par le monde arabo-musulman". La semaine dernière il a réalisé un déplacement de trois jours en Israël. C'est l'un des politiques français qui y a passé le plus de temps. Son entourage assure qu'il a reçu un bon accueil : "Vous en connaissez un autre politique français capable de réunir 1 000 personnes dans une salle là-bas ?", lance l'un de ses soutiens, qui rappelle qu'à la dernière présidentielle, Éric Zemmour avait recueilli plus de 50% des voix chez les Français installés en Israel. 

Alors le chef de Reconquête cherche-t-il à engranger des votes communautaires ? La question agace un cadre du parti : "Non, on ne cherche pas à draguer cette population. D'ailleurs, Zemmour ne parle jamais de ses convictions religieuses", dit-il.

Appel à un RIP sur l'immigration

Le parti a aussi tenté de se faire entendre sur le projet de loi "immigration" ces derniers jours. Marion Maréchal propose une alliance de tous les partis de droite pour recueillir des signatures et lancer un référendum d'initiative partagée (RIP) sur l'immigration. Mais seul Nicolas Dupont-Aignan est partant. Pour les autres c'est niet ! Le Rassemblement national accuse Reconquête de vouloir récolter des données auprès des Français, tandis que les Républicains soulignent qu'un tel référendum n'est pas possible sur le thème de l'immigration : "C'est de la com' et ça arrive un peu après la bataille", commente un proche d'Éric Ciotti. Un cadre de Reconquête décrypte : "On se doutait bien que LR et le RN n'allaient pas nous suivre", puis il avoue, "ça nous permet de poser une petite balise" dans le débat actuel.

Parallèlement, sa candidate aux européennes Marion Maréchal peine à se faire entendre. Elle fait campagne dans les régions de France, était récemment en Arménie, mais ne convie jamais les médias nationaux. "Nous ne sommes qu'en précampagne", justifie un membre de son équipe, qui promet une montée en puissance dès le mois de février.

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