Le gouvernement prépare une future loi Travail pour tourner rapidement la page de la réforme des retraites
En parallèle de la réforme des retraites, sur laquelle il ne veut pas lâcher, le gouvernement travaille sur une future loi Travail, avec des mesures susceptibles de plaire aux syndicats. Cela ressemble à un contre-feu, pour espérer tourner rapidement la page du conflit sur la réforme des retraites.
Après l'épisode des "Gilets jaunes", déjà, pour calmer le jeu, Emmanuel Macron avait lancé un grand débat, là ce sera une loi Travail, appelée "plein emploi." Ce texte devrait reprendre plusieurs demandes formulées depuis longtemps par les syndicats. L’exemple le plus probant, c’est la mise en place d’un compte épargne-temps universel ouvert à tous : fonctionnaires, salariés, indépendants… Ce compte aurait une portabilité, il suivrait les travailleurs tout au long de leur carrière. Cela permettrait de prendre plus facilement des pauses au cours de sa vie professionnelle, de passer en temps partiel à l'approche de la retraite etc. C'est une vieille idée portée par la CFDT, qui milite depuis longtemps pour une Banque du temps, et évidemment, c’est une façon d’essayer de renouer le dialogue avec Laurent Berger.
Bien-être au travail
L’idée du gouvernement est aussi de répondre à une critique très forte qui lui est formulée à l’occasion de la bataille autour des retraites : le sujet du travail, le sens qu’on lui donne, la façon de mieux l'articuler avec la vie personnelle, les difficultés pour rester dans un poste etc. Tout cela n’a pas été abordé lors des débats actuels, alors que c’est déterminant pour accepter de travailler deux ans de plus. C’est pour ça que l’exécutif envisage, par exemple, de mettre dans son futur texte, des mesures pour renforcer les services de la petite enfance : pour compenser la perte d’avantages autour des trimestres maternité que va entraîner sa réforme des retraites.
Pour les seniors, l’exécutif mettrait aussi dans cette loi un alourdissement des indemnités en cas de ruptures conventionnelles pour les plus de 55 ans, afin de dissuader les employeurs de les licencier, pour aller plus loin que le seul index senior inscrit dans la réforme. Il devrait aussi y avoir des expérimentations de la semaine de 35 heures sur quatre jours.
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Le gouvernement vise une adoption du texte avant l'été, mais le pari est risqué car ce n'est pas sûr que les syndicats, même les plus réformistes, acceptent de revenir si rapidement à la table de la concertation, après un bras de fer comme celui qui s’est engagé autour de la réforme des retraites.
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