"Aimée encore" : le dernier album de Julien Doré réédité pour aider l’association Les Blouses Roses
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’auteur, compositeur, chanteur et comédien, Julien Doré. Son dernier album "Aimée" paru en septembre 2020 est réédité, réarrangé et augmenté de neuf titres. Les recettes d’"Aimée encore" seront reversées à l’association Les Blouses Roses.
Depuis sa victoire à la cinquième saison de l'émission La Nouvelle Star en 2007 sur M6, Julien Doré enchaîne les succès avec plus de deux millions d'albums vendus, plus de 450 millions de vues sur les réseaux sociaux.
Aujourd'hui, il réédite son album Aimée. Aimée encore comprend neuf titres supplémentaires et toutes les recettes seront reversées à l'association les Blouses Roses, composée de bénévoles qui rendent visite aux personnes âgées dans des maisons de retraites ou encore à des enfants hospitalisés.
franceinfo : Dans cette réédition, il y a neuf titres supplémentaire et beaucoup d'acoustique. Vous aviez besoin de retrouver ces morceaux, mais différemment ?
Julien Doré : C'est un travail de plusieurs mois que j'ai fait avec mes camarades musiciens. On a travaillé vraiment sur le fait de retourner en studio, de reprendre les chansons un petit peu "clés" de cet album, celles qui avaient été des piliers et surtout de passer beaucoup de temps à réinventer des arrangements.
Un album soigné pour des soignants, puisque vous avez décidé de reverser l'intégralité des revenus que vous allez percevoir sur cette réédition auprès d'une association, Les Blouses roses, qui accompagne les personnes hospitalisées dans leur quotidien. C'est important pour vous aussi de faire un clin d'œil, sachant qu'en plus, vous avez trouvé le nom de cet album pendant le confinement ?
Il y a plein de signes très jolis qui sont venus se poser sur cette rencontre avec cette association et surtout, le fait de l'avoir accompagné, d'avoir pu voir à quel point sa présence soulevait non seulement un sourire, mais permettait pendant de longues heures d'oublier, d'imaginer, de rêver au travers de jeux, d'activités, etc. Elle a besoin de bénévoles aussi, de gens qui se disent : "Moi, j'ai envie d'aller en maison de retraite, faire des activités, redonner un peu de sourire ou dans les hôpitaux pour les petits."
C'est une vraie continuité cet album, avec cet esprit de famille. Il y a eu un bel événement dans votre vie, une belle arrivée. Ça a changé votre regard sur l'essentiel ?
"J'ai goûté à des choses merveilleuses pour mon petit ego. Aujourd'hui, j'ai envie qu'il y ait une action supplémentaire."
Julien Doréà franceinfo
Bien sûr, mais je pense que c'est étroitement lié aussi à mon parcours artistique. J'ai eu la chance de faire plusieurs albums, de vivre une aventure merveilleuse sur scène et ça continue, encore dans très peu de temps là. Mais j'ai besoin de plus. C'est assez étrange ce que je vais dire, mais pour donner de la légitimité à ce luxe, à ce privilège, tous les jours, je me dis : "Mais c'est incroyable, avec les doutes que tu avais dans ton enfance, ton adolescence, les premières années d'activité professionnelle sur les chantiers, etc. C'est incroyable que ce soit sur toi que soit tombée cette chance de faire ce que tu aimes et qu'en plus tu as des gens qui t'aiment bien et te disent merci pour ça.
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J'ai toujours du mal à le réaliser et donc cette légitimité là pour moi s'accompagne d'une nécessité. Aujourd'hui, et particulièrement dans cette époque-là, quand on fait ce qu'on aime et qu'on a un sourire à partager la plupart du temps dans cette journée, il est normal de faire plus.
Dans cette réédition, il y a un duo assez inattendu avec Eddy de Pretto, Larme fatale. Est-ce que le fait de collaborer avec des nouveaux artistes modifie aussi votre façon de chanter ? N'est-ce pas aussi un challenge pour vous ?
Totalement. Ça fait vraiment partie de mon quotidien de chercher, de découvrir comme ça des jeunes artistes, des gens qui bousculent totalement ma petite place parce qu'il y a deux façons de voir la chose. On a connu une variété française dans les années 90, 2000, qui était justement terrorisée par l'arrivée de nouveaux artistes. Moi, au contraire, je pense que c'est quelque chose qui redonne de l'énergie d'aller à la rencontre de ces artistes-là, parfois même quand on en a la possibilité à leur tous débuts, de leur proposer des premières parties, des collaborations, etc. C'est extrêmement motivant.
"Je suis même plutôt rassuré pour la chanson française que de nouveaux artistes arrivent en masse et bousculent, à la fois, les codes et les petits artistes comme moi, installés depuis quelques années."
Julien Doréà franceinfo
Il y a toujours de ce besoin de vous renouveler, de ne pas céder à la facilité, c'est-à-dire que même l'acoustique est revisité, retravaillé, reproposé.
Oui. J'allais dire que c'est essentiel quand on fait partie d'une catégorie de gens non essentiels, de soigner ce que l'on propose. On occupe une place. J'ai la chance que vous m'offriez un micro, que des gens m'écoutent, attentifs à mes mots. Je me dois, lorsque je m'apprête à partager quelque chose avec eux, d'avoir soigné totalement cette proposition. Plus les années passent, plus je travaille, plus je travaille, plus je doute et plus je doute, plus je stresse et c'est tant mieux. Heureusement que je ressens ça.
J'ai très, très peur de la non-prise de risques et à chaque album, à chaque histoire, c'est toujours la première chose qui me vient en tête. Reprendre les choses à zéro, balayer le confort, me lever du fauteuil confortable dans lequel je me suis installé, par chance, me relever de ça toujours et me remettre en danger. C'est aussi pour ça que je change aussi, par exemple, les équipes avec qui je travaille, que je change ma façon de faire. C'est extrêmement important pour moi.
C'est Aimée encore et encore ?
Aimer encore et encore.
Julien Doré est à nouveau sur les routes de France. Il sera en concert, le 16 décembre à Dijon, le 17 à Saint-Etienne, le 18 à Chambéry et à nouveau en tournée après la trêve des confiseurs.
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