Médecin généraliste, pédiatre, psychiatre… Quels seront les tarifs de vos consultations à partir du mois de décembre ?
Un texte né dans la douleur. Après plusieurs mois d'âpres et laborieuses négociations, la nouvelle version de l'accord qui gouverne les relations entre l'Assurance-maladie et les médecins libéraux a été adoptée, mardi 4 juin, après avoir obtenu l'assentiment des principales organisations syndicales du secteur.
Cette nouvelle convention médicale, validée pour cinq ans, doit entrer en vigueur progressivement à partir de décembre, selon le texte adopté, avec notamment des hausses de prix pour de nombreux actes médicaux, chez les généralistes comme les spécialistes. En contrepartie, les praticiens s'engagent à réduire leurs prescriptions de médicaments, notamment les antibiotiques. Le texte réclame aussi aux professionnels de "ralentir l’évolution du nombre de jours d'arrêts de travail de 2% par an", dans un contexte de hausse rapide du nombre des arrêts maladie et de leur coût pour le système de santé ces dernières années. Voici les principaux changements.
La consultation de base chez le médecin généraliste à 30 euros
C'est le changement qui concernera sans doute le plus de patients : le prix de la consultation de base chez un médecin généraliste va passer de 26,50 euros à 30 euros en fin d'année. Il s'agit de la deuxième hausse de tarif en un peu plus d'un an pour cette consultation, qui avait déjà été revalorisée de 25 euros à 26,50 euros en 2023. Mais ce rythme représente "à peine un rattrapage de l'inflation", a estimé mi-mai sur franceinfo Jean-Paul Hamon, médecin généraliste et président d’honneur de la Fédération des médecins de France.
La hausse n'affectera pas directement les patients pris en charge par l'Assurance-maladie et qui bénéficient d'une complémentaire santé. Le reste à charge sera toujours de 2 euros, après avoir doublé en mai.
La hausse du prix des consultations chez plusieurs spécialistes
Le prix d'une consultation de référence chez plusieurs spécialistes augmentera aussi à partir du mois de décembre, avant une nouvelle hausse prévue en juillet 2025. Pour les neurologues et les psychiatres, le tarif passera de 51,70 euros selon l'Assurance-maladie à 55 puis 57 euros. Le tarif chez les psychiatres atteindra même 75 euros pour les patients de moins de 25 ans. Le prix d'une consultation de référence chez un gynécologue médical, actuellement de 31,50 euros, augmentera également pour atteindre 37 puis 40 euros. Chez un gériatre, le tarif va passer à 32 euros en décembre, puis 42 euros dans un peu plus d'un an.
Du côté des pédiatres, les consultations obligatoires seront aussi plus chères, avec un tarif qui dépend du type d'examen et de l'âge du patient. Les examens obligatoires qui donnent lieu à un certificat médical seront facturés 54 puis 60 euros. Même chose pour le prix d'une consultation de dépistage du mélanome chez un dermatologue, qui sera revalorisé à 54 euros en fin d'année, puis 60 euros en juillet 2025.
La création d'une "consultation longue" pour les patients de plus de 80 ans
La nouvelle convention médicale crée un nouveau type de consultation chez le médecin traitant : la "consultation longue", réservée aux patients de plus de 80 ans "afin de favoriser [leur] prise en charge", selon le texte voté. Elle ne sera mise en place qu'au 1er janvier 2026.
Cette consultation longue ne sera possible qu'une fois par an et dans des situations bien précises : dans les 45 jours après une sortie d'hospitalisation, pour les patients "hyperpolymédiqués" (qui "ont au moins dix lignes de traitement médicamenteux") dans le cadre d'un processus de déprescription, ou dans le cadre de la procédure pour obtenir l'allocation personnalisée d'autonomie (APA).
Les conditions de téléconsultation inchangées, sauf pour les psychiatres
Chez les médecins généralistes, la téléconsultation échappera à la hausse de tarif et restera facturée 25 euros. La rémunération de l'acte de télé-expertise, réalisé par un spécialiste sur recommandation du médecin traitant, passera quant à elle à 23 euros au 1er janvier 2026. Le volume d'activité global conventionné pour les téléconsultations ne change pas non plus et reste plafonné à 20%. Sauf pour les psychiatres, qui pourront aller jusqu'à 40%.
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