Grève dans les centrales nucléaires : il est "probable qu'on perde de l'électricité si la météo est froide cet hiver", estime une chercheuse
Onze centrales sont touchées par un mouvement de grève pour les salaires. Des négociations avec la direction d'EDF s'ouvrent ce mercredi.
"Il est probable qu'on perde de l'électricité si la météo est froide" cet hiver, estime mercredi 19 octobre sur franceinfo Emmanuelle Galichet, enseignante-chercheuse en physique nucléaire pour le CNAM, le Conservatoire national des arts et métiers. Le gestionnaire du réseau électrique RTE alerte sur les conséquences du mouvement de grève en cours dans les centrales nucléaires françaises. Mardi 18 octobre à la mi-journée, 11 centrales étaient touchées, 17 réacteurs sont à l'arrêt. La CGT doit commencer à négocier avec EDF ce mercredi.
L'importance des "gestes individuels"
"Il y avait déjà un planning très serré d'EDF pour remettre sur le réseau ces centrales et tout grain de sable qui viendrait se mettre dans ce planning va décaler les remises en service, il y a une possibilité d'une problématique de production d'électricité", avance Emmanuelle Galichet. Selon cette enseignante-chercheuse en physique nucléaire, "depuis quelques années, on a fermé les énergies fossiles, mais on n'a pas eu de systèmes de production à la place". Cette spécialiste affirme donc qu'aujourd'hui, "on n'a plus de marge : si un jour on a des températures très basses, on va être un peu embêté".
DIRECT - Grève dans le nucléaire : RTE prévient de “conséquences lourdes” si elle s’éternise ➡️ “Il y avait déjà un planning très serré de la part d’EDF. Tout grain de sable va décaler les remises en service”, alerte Emmanuelle Galichet, chercheuse au CNAM. pic.twitter.com/LiHZeRA6fa
— franceinfo (@franceinfo) October 19, 2022
Il existe des alternatives, rappelle Emmanuelle Galichet, comme les barrages, qui selon elle "peuvent prendre le relais un peu plus", mais aussi l'importation d'électricité de chez nos voisins. Il est aussi possible, avance la spécialiste, de "remobiliser le charbon". Dans la lignée des efforts de sobriété énergétique demandés par le gouvernement aux Français, Emmanuelle Galichet relève que "les gestes individuels peuvent vraiment faire la différente". Elle estime qu'ils représentent autour de 1,5 à 1,7 gigawatts d'électricité, quand les industriels qui couperaient leur électricité lors des pics de consommation représenteraient autour de 4 gigawatts.
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