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Coups de cœur, images insolites et déceptions... Treize choses à retenir des phases de poules de l'Euro 2016

Article rédigé par Fabien Magnenou
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 11min
Francetv info dresse le bilan des phases de poules de l'Euro.  (FRANCETV INFO)

Après 36 matchs et 3240 minutes de jeu dans ce championnat d'Europe, francetv info dresse le bilan des phases de poule. Avant que les choses sérieuses ne commencent vraiment.

A condition d'aimer le foot, le temps passe très vite pendant l'Euro 2016. La phase de poules s'est achevée, mercredi 22 juin, avec l'élimination de huit des 24 sélections en lice. A l'image de France, la plupart des équipes qualifiées ont davantage de doutes que de certitudes sur la qualité de leur jeu. Mais avant de passer aux choses sérieuses, francetv info vous propose un résumé décalé de cette première étape.

1Le tube : "Will Grigg's on Fire", forcément

Vous souvenez-vous de Freed From Desire, le tube des années 1990, interprété par Gala ? Il suffit de quelques notes pour agiter un groupe de Nord-Irlandais. La reprise Will Grigg's on Fire, en hommage au joueur de la sélection nationale, est assurément la chanson de cet Euro. "Will Grigg est déchaîné, votre défense est terrifiée" : ces paroles ont été inventées en mai par un supporter de Wigan, le club de troisième division anglaise où évolue l'attaquant.

Malheureusement, l'attaquant n'est pas encore entré sur le terrain, depuis le début de l'Euro. La chanteuse Gala a confié sa déception à francetv info : "Je ne comprends pas pourquoi il ne joue pas. Je croyais que le sélectionneur le laissait sur le banc pour le faire rentrer à la dernière minute, mais non". A la rédaction, on est aussi très déçus.

2L'équipe : la Croatie et ses élégants milieux

Luka Modric, Ivan Rakitic, Mario Mandzukic, Ivan Perisic... Sur le papier, beaucoup de promesses et beaucoup de noms en "-ic". Et sur le terrain, très peu de hic. Pour leur premier match contre la Turquie (1-0), les Croates ont impressionné, avec un jeu subtil, élégant, porté vers l'avant. Après avoir mené 2-0 contre la République tchèque, l'équipe au damier a toutefois perdu le nord en toute fin de rencontre (2-2), avant de battre l'Espagne (2-1), double tenante du titre. Une surprise ? Pas tout à fait. La Croatie a sans doute la plus belle ligne de milieux du tournoi.

Mario Mandzukic, Luka Modric et Marko Pjaca célèbrent la victoire de la Croatie face à la Turquie, le 12 juin 2016 au Parc des Princes. (STEPHANE ALLAMAN / AFP)

3La blague : les maillots lacérés de la Suisse

Les Bleus ont le tempérament accrocheur. Lors de leur dernier match de poules, ils ont déchiré cinq maillots de joueurs suisses : Admir Mehmedi, Blerim Dzemaili, Breel Embolo et Granit Xhaka, à deux reprises. L'affaire a suscité tant de commentaires amusés que l'équipementier Puma a dû réagir, dans un communiqué publié quelques heures après la rencontre : "Dans un lot de ces tenues, les fils ont été endommagés durant le processus de production", fait valoir la marque.

  (FRANCK FIFE / AFP)

Les joueurs, eux, avaient préféré en rire, après le coup de sifflet final. "Ça signifie que c'était un combat sur le terrain", avait résumé le gardien Yann Sommer. Xherdan Shaqiri, lui, était plus taquin : "J'espère que Puma ne fabrique pas des préservatifs."

4La polémique : les maudits gazons

Les ventilateurs installés pour assécher la pelouse n'ont pas suffi. Le gazon du stade Pierre-Mauroy, à Lille, était si piètre que l'UEFA a dû étendre de la peinture verte pour en masquer les défauts. Entre glissades et mottes de terre, le terrain était tout aussi mauvais à Marseille (Bouches-du-Rhône) et à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Après le match contre l'Albanie, Didier Deschamps, le sélectionneur des Bleus, a qualifié la situation de "désastre".

La pelouse du stade Pierre-Mauroy de Lille (Nord) a été durement critiquée après le match France-Suisse du 19 juin 2016. (DENIS CHARLET / AFP)

Consciente du problème, l'UEFA a annoncé que la pelouse de Lille allait être remplacée avant les huitièmes de finale, avec du gazon acheminé depuis les Pays-Bas. A Marseille et à Saint-Denis, les pelouses "devraient être dans de meilleures conditions".

5La déception : les hooligans et les violences

Le début de l'Euro a été entaché par les affrontements. A Marseille (Bouches-du-Rhône), notamment, des supporters anglais et russes se sont affrontés en plein centre-ville, avec parfois l'intervention de Français. Bilan : 31 blessés, dont 4 dans un état grave. De nombreux Britanniques ont également été punis, jusqu'à trois mois de prison ferme.

Trois Russes ont été condamnés à des peines allant d'un à deux ans de prison ferme. D'autres ont été expulsés de France, parmi lesquels Alexander Chpryguine. Ce chef de file des supporters russes est quand même revenu à Toulouse, lundi, où il a été de nouveau interpellé, en vue d'une nouvelle expulsion.

Plus largement, de nombreux supporters ont tenté de gâcher la fête. Au Vélodrome, un engin pyrotechnique lancé par des Croates a manqué de blesser un stadier, et le match a été interrompu de longues minutes. Depuis le début de l'Euro, l'UEFA a d'ailleurs ouvert des procédures disciplinaires contre plusieurs fédérations.

6Le joueur : Gareth Bale au niveau escompté

Alors que Cristiano Ronaldo semble parfois phagocyter le jeu du Portugal, empêchant ses coéquipiers de briller, malgré un doublé face à la Hongrie, Gareth Bale tire le pays de Galles vers le haut. Auteur de trois buts en trois rencontres – dont deux sur coup franc – l'attaquant du Real Madrid réalise un début d'Euro impressionnant.

Imprévisible, il a donné le tournis aux Russes, lors du dernier match de poules, en profitant des espaces béants laissés par la défense adverse. Seule grande star du pays de Galles, Gareth Bale assume son rôle. En attendant les huitièmes, il ferait bien de poursuivre les séances de cryothérapie.

7La statistique : une moyenne de buts en berne

Certes, Hongrie-Portugal a terminé sur le score de 3-3. Certes, Espagne-Turquie, pays de Galles-Russie et Belgique-Irlande ont été conclus par un 3-0. Mais globalement, les attaquants sont à la peine dans ce début d'Euro. Après la phase de poules, la moyenne de buts inscrits plafonne à un très bas niveau (1,91).

Deux nuances, toutefois. La qualité du jeu est très honorable depuis le début de l'Euro, à l'image de la rencontre entre l'Allemagne et la Pologne, qui s'est pourtant achevée sans but (0-0). Par ailleurs, les équipes attendent souvent les dernières minutes de jeu pour marquer. De quoi faire frissonner les fans.

8Le meilleur Bleu : l'infatigable N'Golo Kanté

En Angleterre, il est surnommé "Babyface". Mais sur les terrains, N'Golo Kanté est un prédateur. Depuis le début de l'Euro, le milieu de terrain français est impeccable dans la récupération. "Je n'ai pas un secret particulier, a confié l'ancien joueur de Caen, lors d'une conférence de presse. C’est juste qu’on se prépare aux entraînements pour la compétition." Real Madrid, Chelsea, PSG... Le joueur de Leicester est déjà courtisé par tous les clubs fortunés d'Europe. Et dire que la phase finale n'a pas encore commencé.

N'Golo Kanté lors du premier match de l'Euro contre la Roumanie, le 10 juin 2016 au Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). (JEAN MARIE HERVIO / DPPI MEDIA / AFP)

Non, nous ne l'avons pas oublié : mention spéciale à Dimitri Payet, auteur de deux buts contre la Roumanie et l'Albanie. Sans doute l'attaquant français le plus en vue, lors des poules.

9Le geste (pas) classe : la main baladeuse de Löw

Pendant l'Euro, rien n'échappe aux caméras. Le sélectionneur de l'Allemagne Joachim Löw l'a appris à ses dépens. Pour avoir glissé la main sous son pantalon, devant et derrière, avant de porter ses doigts au niveau des narines, il a été pointé du doigt et ridiculisé sur les réseaux sociaux. Ce nouveau moment de malaise a fait grand bruit, six ans après le Mondial en Afrique du Sud, lors duquel il avait mangé une de ses crottes de nez. "C'est arrivé et je suis désolé, a commenté l'intéressé. On est plein d'adrénaline et en pleine concentration et parfois on ne se rend plus du tout compte de ce qu'on fait. Je vais essayer de faire plus attention."

Le sélectionneur allemand Joachim Löw le 13 novembre 2014, à Nüremberg (Allemagne). (ALEXANDER HASSENSTEIN / BONGARTS)

10Le mème : Ronaldo en toute contraction

Mais quelle mouche a piqué Cristiano Ronaldo, la star du Portugal ? L'attaquant a été pris sur le vif avec une expression de terreur, pendant la rencontre contre l'Autriche. Peur d'un contact ou d'un ballon ? L'origine de cette frayeur est toujours inconnue. Quand un fan s'est rué vers lui, à la fin du match, Cristiano Ronaldo est resté, au contraire, très calme. En attendant, l'image a été détournée à l'envi. L'expression torturée de Blaise Matuidi a également donné lieu à de franches rigolades.

L'expression terrorisée de Cristiano Ronaldo, lors du match contre l'Autriche, et des montages réalisés par des internautes. (REUTERS / FRANCETV INFO)

11L'accessoire : le jogging gris de Gabor Kiraly

C'est la petite note artistique de cet Euro. En 1996, Gabor Kiraly a mis un jogging gris pour défendre les buts de Szombathelyi Haladas, son club en Hongrie. Bonne pioche : l'équipe a enchaîné une série de huit matchs sans défaite. Par superstition, le gardien joue toujours avec un bas de survêtement gris, allant jusqu'à porter le même jogging troué pendant 100 matchs. Récemment, un site hongrois a décidé de mettre en vente le vêtement, pour la somme de 25 €. Disponible dans toutes les tailles.

Le gardien de la Hongrie Gabor Kiraly lors du match face à la Hongrie, le 14 juin 2016 à Bordeaux. (REUTERS)

Même s'ils en avaient envie, Olivier Giroud ou Thomas Müller ne pourraient pas jouer avec un bas de survêtement. En effet, seuls les gardiens sont autorisés à porter un pantalon, comme l'indique le réglement de la Fifa (PDF, page 42).

12Le but : la frappe lumineuse de Dimitri Payet

Et la lumière fut. Passe de N'Golo Kanté, contrôle, frappe. A l'ultime minute d'une partie tristounette contre la Roumanie, Dimitri Payet trompe Ciprian Tatarusanu d'un magnifique tir enroulé du pied gauche. Submergé par l'émotion, le Réunionnais quitte le terrain en larmes, peu après. La France remporte une première victoire (2-1), au prix d'un scénario excitant. Au passage, les Français se découvrent une nouvelle coqueluche.

Dimitri Payet arme sa frappe avant d'inscrire un but contre la Roumanie, le 10 juin 2016 au Stade de France. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Difficile, pour autant, de ne pas mentionner le coup franc de Gareth Bale (pays de Galles) contre l'Angleterre, le poteau rentrant de Marek Hamsik (Slovaquie) contre la Russie, la volée de Luka Modric (Croatie) contre la Turquie ou la puissante percée d'Eder (Italie) contre la Suède.

13La palme des fans : les Irlandais, "of course"

Pourquoi les Irlandais ? Parce qu'ils nettoient leurs déchet, font chanter la police, fraternisent avec les Suédois, animent les rues de Paris et de Bordeaux, changent le pneu crevé d'une conductrice, chantent une berceuse à un bébé ou entonnent une sérénade quand ils croisent une jeune femme... Pas besoin de chercher très longtemps : ces supporters-là sont déjà champions d'Europe.

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