1er-Mai : 750 000 manifestants en France selon les syndicats, 316 000 selon le ministère
Outre les traditionnels défilés syndicaux pour la fête du Travail, Le Pen et Sarkozy ont organisé des rassemblements à Paris, tandis que Hollande s'est rendu à Nevers.
Les pavés ont été plus battus qu'à l'accoutumée, mardi 1er mai. Selon la CGT, pas moins de 750 000 manifestants ont défilé en France, dont 250 000 à Paris, à l'occasion de la fête du Travail. Peu de temps après, le ministère de l'Intérieur a évalué à 316 000 le nombre de manifestants en France, dont 77 000 à Paris.
C'est bien plus que les années précédentes. En 2011, la CGT avait décompté 115 000 manifestants dans toute la France et en 2010, l'année de la réforme des retraites, 350 000. Selon le ministère, le 1er mai 2011, qui tombait un dimanche, avait réuni 77 000 personnes, deux fois et demi moins qu'en 2010 (195 000).
Outre les traditionnels défilés syndicaux, deux rassemblements étaient organisés dans les rues de la capitale, plus un à Nevers. Et à cinq jours du second tour de l'élection présidentielle, tous avaient une dimension très politique. FTVi fait le tour des événements qu'il ne fallait pas louper.
• Démonstration de force de Marine Le Pen, qui "votera blanc"
Le défilé frontiste dans les rues de Paris était très attendu. Forte de ses 17,9% de voix rassemblées au premier tour, un record pour le Front national, Marine Le Pen avait promis de préciser ses intentions en vue du 6 mai.
Elle l'a fait, et il n'y a pas eu de surprise. "Vous êtes des citoyens libres et vous voterez selon votre conscience, librement", a-t-elle déclaré. La présidente du parti d'extrême droite ne s'est prononcée ni pour Nicolas Sarkozy, "nouvelle déception", ni pour François Hollande, "faux espoir". Elle a renvoyé les deux finalistes dos à dos, à l'issue du défilé annuel des sympathisants du Front national en hommage à Jeanne d'Arc, de la place du Palais-Royal à celle de l'Opéra. Selon plusieurs journalistes sur place, entre 5 000 à 10 000 partisans étaient présents, tandis qu'une source FN indiquait qu'ils étaient 30 000.
A titre personnel, Marine Le Pen a indiqué : "Je n'accorderai ni confiance ni mandat à ces deux candidats (...). Dimanche, je voterai blanc. Et en juin [pour les législatives], je voterai bleu Marine."
• Hollande se tient à l'écart pour rendre hommage à Bérégovoy
De son côté, François Hollande a décidé de prendre le contrepied d'un 1er-Mai très parisien. Plutôt que de rejoindre les rangs des syndicats, le candidat socialiste a rendu hommage à Pierre Bérégovoy. Il s'est rendu pour cela à Nevers (Nièvre), ville où l’ancien Premier ministre s'est suicidé le 1er mai 1993.
Le favori des sondages a par la suite pris la parole pour souligner que le 1er-Mai était "la fête des syndicalistes" et ne saurait être associé "à une bataille contre le syndicalisme". Une allusion appuyée à son adversaire de l'UMP, qui dénonce régulièrement ces organisations parmi les autres "corps intermédiaires".
• La droite remplit le Trocadéro pour sa "vraie fête du travail"
Après avoir voulu faire du 1er-Mai la fête du "vrai travail”, une expression qui a fait des remous, Nicolas Sarkozy a finalement opté pour la "vraie fête du travail". Il a donc rassemblé ses militants, "200 000" selon lui, place du Trocadéro, à Paris.
Ministres et poids lourds de la majorité se sont succédé à la tribune sous un soleil de plomb pour vanter les mérites du président candidat en matière de politique de l'emploi. Celui-ci a ensuite pris la parole pour s'en prendre aux syndicats, leur demandant de "poser le drapeau rouge" et de "servir la France".
Il a ensuite longuement plaidé pour "un nouveau modèle social français, où le travail sera reconnu comme une valeur", estimant que "c'est le travail qui crée le travail".
• Forte mobilisation aux côtés des syndicats
Du côté des syndicats, le cortège parisien, parti de Denfert-Rochereau, a réuni entre 77 000 et 250 000 personnes, derrière une longue banderole tenue par les principaux responsables syndicaux, à l'exception de FO, qui avait choisi de manifester à Tunis. Etaient notamment présents Jean-Luc Mélenchon, l'ex-candidat du Front de gauche, et Martine Aubry, la première secrétaire du PS.
Dans toute la France, pas moins de 290 rassemblements étaient organisés, où l'anti-sarkozysme se mêlait aux revendications sociales. Des salariés menacés de licenciement de Fralib et d'ArcelorMittal étaient présents à Marseille, tandis qu'à Rouen, des salariés de Petroplus et Neo Sécurité, deux entreprises en péril, ont ouvert la marche.
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