Législatives 2022 : ce que contient l'accord conclu entre La France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts
Les deux principales formations de gauche ont acté, dans la nuit de dimanche à lundi, la naissance de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale.
Une gauche bientôt réconciliée ? La France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts ont conclu, dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 mai, un accord présenté comme historique pour les élections législatives de juin prochain. Il s'agit du deuxième compromis trouvé par le parti de Jean-Luc Mélenchon en vue de ce scrutin, après des négociations fructueuses avec le petit mouvement Génération.s. Voici ce qui compose le terrain d'entente de LFI et EELV, les deux partis de gauche ayant recueilli le plus de voix au premier tour de la présidentielle.
Un nouveau nom pour une "nouvelle union"
Dans un communiqué commun, les deux formations actent la naissance d'une "bannière commune", baptisée Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Sans se fondre au sein d'un même parti, il s'agit de faire campagne sous des couleurs communes, tout en préservant les spécificités et l'"autonomie" de chaque parti. Le nom retenu témoigne du rapport de force dans ces négociations, puisqu'il s'inspire de l'Union populaire derrière laquelle les "insoumis" ont mené la campagne présidentielle.
"Pour faire vivre la pluralité, nous construirons un parlement de campagne rassemblant les forces politiques et des personnalités du monde syndical, associatif, culturel, intellectuel", précisent LFI et EELV. Là encore, on retrouve la patte "insoumise", sur le modèle du Parlement de l'Union populaire mis sur pied par Jean-Luc Mélenchon. Les deux partis ajoutent que cette alliance doit survivre à la campagne des législatives, avec notamment un futur "intergroupe" qui visera à faire travailler en commun les groupes parlementaires des partis impliqués.
Un socle de programme commun
Malgré leurs différences, LFI et EELV mettent en lumière leurs "objectifs programmatiques communs", qui serviront de base à l'écriture prochaine d'un "programme partagé de gouvernement de plusieurs centaines de propositions". Les candidats qui se présenteront sous la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale défendront ainsi le passage du Smic à 1 400 euros nets (contre 1 302,64 euros actuellement), la retraite à 60 ans "pour toutes et tous", le blocage des prix sur les produits de première nécessité, la mise en place d'un revenu minimal pour les jeunes baptisé "garantie d'autonomie" et "l'éradication de la pauvreté".
Le communiqué évoque aussi "la mise en place d'une véritable planification écologique" et "l'instauration d'une VIe République". Surtout, un long passage est consacré à l'Union européenne, l'un des principaux points de discorde entre les deux partis. Le compromis trouvé souligne que "la France ne peut avoir pour politique ni la sortie de l'Union, ni sa désagrégation, ni la fin de la monnaie unique". En revanche, conformément aux souhaits de LFI, il faudra être "prêts à désobéir à certaines règles européennes (en particulier économiques et budgétaires)" pour permettre l'application du programme.
Un partage des circonscriptions
Le texte publié par les responsables "insoumis" et écologistes reste vague sur l'accord électoral conclu. "Nous voulons faire élire des député·es dans une majorité de circonscriptions", élude-t-il, tout en explicitant l'objectif d'offrir à LFI le "plus grand groupe à l'Assemblée". "Dans cette perspective, le Premier ministre serait (...) Jean-Luc Mélenchon" en cas de cohabitation, est-il souligné.
Selon un document interne consulté par France Télévisions, 100 circonscriptions, sur un total de 577, seraient réservées à EELV, avec de bonnes chances de victoire dans une trentaine d'entre elles. Les écologistes pourraient ainsi constituer un groupe à l'Assemblée nationale (un minimum de 15 députés est requis), ce qui n'était pas le cas lors du dernier quinquennat. Des personnalités comme le secrétaire national d'EELV Julien Bayou, l'ex-finaliste de la primaire écologiste Sandrine Rousseau ou encore l'ex-"marcheur" Aurélien Taché ont la voie libre à gauche dans leurs circonscriptions respectives.
Une volonté d'élargir l'union de la gauche
La France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts s'engagent à se donner "tous les moyens pour que les discussions entamées avec les autres forces aboutissent". Les négociations avec le Parti socialiste se poursuivront dès lundi 2 mai. Un format à trois se tiendra à la mi-journée, a fait savoir Julien Bayou sur BFMTV. Le Parti communiste souhaite également trouver un compromis pour rejoindre l'alliance en voie de formation. "J'espère que, nous aussi, nous parviendrons aujourd'hui à conclure cet accord, dans la journée, dans la soirée, dans la nuit s'il le faut", a déclaré le dirigeant du mouvement, Fabien Roussel, lundi matin sur franceinfo.
Les fondateurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale veulent boucler leur mercato d'ici la fin de la semaine. "En finalisant cet élargissement au plus vite, nous pourrions tenir un événement commun de lancement le samedi 7 mai", écrivent-ils. Le premier tour des législatives est prévu le 12 juin.
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