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Reportage Dans le Rhône, les militants LR restent ouverts à la discussion avec les macronistes : "Pas un combat et pas une alliance"

Fort de ses 61 députés, le parti Les Républicains va peser dans la prochaine législature. Lundi soir, son président a rejeté tout accord avec Emmanuel Macron. Les nouveaux députés s'alignent sur sa position. Mais les militants du Rhône où LR a gagné un siège, sont moins fermés.

Article rédigé par Christophe Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Alexandre Portier, en juin 2022. (JOEL PHILIPPON / MAXPPP)

Si la Macronie a cédé du terrain dans son fief du Rhône, Les Républicains y ont gagné un député supplémentaire. La majorité présidentielle y compte désormais sept sièges, la Nupes quatre et Les Républicains trois. Au niveau national, les LR ont remporté au total 61 sièges. De quoi peser à l’Assemblée nationale. Et leur patron Christian Jacob persiste et signe : "Aucun député LR ne votera la confiance au gouvernement. Il n'y aura "ni de pacte, ni de coalition avec le gouvernement", prévient-il.

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Nouvel élu du Beaujolais, Alexandre Portier, 32 ans, un proche de Laurent Wauquiez, étrille déjà le chef de l'État, qu'il trouve cynique et sans programme. Mais il est prêt à voter certaines lois.

"Il ne peut pas y avoir de blanc-seing mais pas non plus d'opposition systématique, parce que ce n'est pas ce qu'attendent les Français."

Alexandre Portier, député LR

à franceinfo

Les Français "attendent des élus qui soient constructifs, qu'ils soient en responsabilité pour faire avancer le pays dans une situation qui est assez grave sur le plan international, sur le plan national, sur le plan économique et social, ajoute Alexandre Portier. Il faut qu'on arrive à trouver des points d'accord qui soient transpartisans. Il faut qu'on intervienne très vite, avec des réponses pragmatiques sur lesquelles je pense qu'on doit pouvoir construire des consensus."

Militante LR, Estelle a soutenu Alexandre Vincendet à Rillieux-la-Pape, au nord de Lyon. Elle adhère à son opposition constructive. "Est ce qu'on va solliciter auprès de notre député qu'il aille dans le sens de Monsieur Macron ? Non, ce n'est pas ça qu'on veut, nous, c'est qu'il reste dans ses convictions. Et je sais qu'il ira travailler dans ce sens-là pour le pouvoir d'achat en l'occurrence, la sécurité. On lui fait confiance et ce n'est certainement pas un combat et pas une alliance."

Un ministre LR plutôt qu'un ministre des extrêmes

Cet autre militant, Vincent, refuse une France ingouvernable, livrée aux extrêmes et à la rue. "Si ma famille politique fait le choix d'être constructive sans renier ses convictions, mais d'avancer avec de vraies valeurs et de construire, oui ! Mais si par contre, ma famille politique joue un jeu d'une opposition systématique, en 2027, les cartes seront rebattues, prévient-il. On a failli mourir. Là, on a peut-être une seconde chance, un second souffle. Soit on la saisit, soit à un moment donné, on va perdre ne serait-ce que des militants."

Et Vincent n'écarte pas l'idée de ministres LR. "Si finalement j'ai un ministre LR au gouvernement de Monsieur Macron, ça veut dire que j'ai peut-être mes convictions qui seront représentées. Et je préfère avoir un ministre LR au sein du gouvernement qu'un ministre des extrêmes." L'idée fait son chemin. Rien n'est figé.

Les militants LR du Rhône ouverts à la discussion avec Emmanuel Macron - Reportage Christophe Vincent

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