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Municipales 2020 à Paris : le mode d'emploi pour comprendre le scrutin dans la capitale

Les électeurs parisiens ont droit à un scrutin plus complexe que dans d'autres villes. Ce qui rend l'élection un peu incompréhensible pour ceux qui n'ont pas fait une thèse de droit public. Franceinfo vous détaille le mode d'emploi des municipales dans la capitale. 

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Vue sur Paris et la Seine, le 25 avril 2019. (ERIC FEFERBERG / AFP)

"Il n'y a pas une, mais dix-sept élections à Paris." Cette phrase aurait pu être prononcée par n'importe quel candidat aux municipales. A Paris, il n'y a pas de liste unique. Les électeurs vont voter, les 15 et 22 mars, dans leur secteur, ce qui correspond, plus ou moins, à un arrondissement.

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Ils vont élire des conseillers qui siégeront dans leur conseil d'arrondissement, mais aussi, pour certains, au Conseil de Paris. Ce sont ces derniers conseillers qui éliront, lors du "troisième tour", le ou la maire de Paris. Un scrutin complexe que franceinfo vous détaille point par point. 

Quelle est la particularité de l'élection à Paris ? 

A Paris, mais aussi Lyon et Marseille, des dispositions spécifiques s'appliquent pour les municipales. Contrairement aux autres villes où l'on vote au sein d'une circonscription unique (la commune), les électeurs des trois plus grandes villes françaises votent eux au sein de secteurs électoraux. A Marseille, huit secteurs regroupent deux arrondissements chacun. A Paris et Lyon, chaque arrondissement formait un secteur. Jusqu'à présent pour la capitale. 

Y a-t-il des nouveautés ? 

Avant cette élection, les secteurs électoraux correspondaient aux vingt arrondissements de la capitale. Mais, pour cette édition 2020, les quatre premiers arrondissements fusionnent et deviennent "Paris Centre". Cette nouveauté, voulue par Anne Hildago mais contestée par la droite, a été votée à l'Assemblée nationale à la fin 2016.

Comment fonctionne concrètement ce scrutin ?

Comme dans toutes les communes de plus de 1 000 habitants, les listes qui obtiennent au moins 10% des suffrages pourront se maintenir au second tour. Compte tenu du nombre de candidats et du jeu des alliances, cela pourrait donner lieu à Paris à des triangulaires, des quadrangulaires, voire des "quinquangulaires". Dans tous les arrondissements, la liste qui obtient la majorité absolue au premier tour ou arrive en tête au second décroche d'emblée la moitié des sièges. Les autres sièges sont partagés à la proportionnelle avec les listes qui ont dépassé les 5% de voix, y compris celle qui est arrivée en tête.

Les arrondissements disposent, selon leur démographie, d'un nombre variable de conseillers. Le 15e arrondissement, qui est le plus peuplé de Paris, compte par exemple 54 élus, dont 18 qui siègent au Conseil de Paris. 

Répartition des conseillers municipaux à Paris en fonction des secteurs.  (FRANCEINFO)

Le 22 mars, date du second tour, les visages des 527 élus, qui siégeront dans les mairies pendant six ans, seront connus. Tous ne siégeront donc pas au Conseil de Paris : 364 conseillers ne participeront qu'à leur conseil d'arrondissement tandis que les 163 restants iront également à l'Hôtel de ville.

Ce sont ces conseillers qui se réuniront dans la semaine qui suit le second tour (le 29 mars au plus tard) pour élire le ou la maire de Paris. Les maires d'arrondissement seront, eux, élus huit jours après l'élection du maire de la capitale par les élus des différents conseils municipaux, qu'ils siègent uniquement dans l'arrondissement ou au Conseil de Paris. Certains conseillers de Paris siégeront également au Conseil de la métropole du Grand Paris.

Qui sont les candidats ? 

Forcément, vous connaissez la maire sortante, Anne Hidalgo. La socialiste a été élue en 2014 après avoir battu Nathalie Kosciusko-Morizet. Première femme maire de Paris, Anne Hidalgo s'est imposée dans son camp comme la successeure de Bertrand Delanoë, dont elle fut la première adjointe. Candidate à un second mandat, elle affronte Rachida Dati, investie par Les Républicains et ancienne garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy. 

Contrairement à 2014, le clivage gauche-droite sera quelque peu (voire beaucoup selon les résultats) bousculé avec l'arrivée de LREM. Sauf que tout ne s'est pas déroulé comme prévu pour la majorité présidentielle. L'ancien porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, investi officiellement par le mouvement d'Emmanuel Macron, a d'abord dû faire face à la dissidence de Cédric Villani. Le député de l'Essonne a refusé de se ranger derrière le député de Paris.

Mais, le 14 février, la campagne de Benjamin Griveaux a été stoppée nette : le candidat abandonne après la diffusion sur internet de vidéos et messages à caractère sexuel qui lui sont attribués. Un plan B doit être trouvé en urgence. C'est finalement la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui est désignée pour sauver la campagne parisienne du parti présidentiel.

A gauche, c'est un binôme qui porte les couleurs de La France insoumise : l'élue Danielle Simonnet, déjà candidate en 2014, et l'ancien joueur de foot Vikash Dhorasoo. Chez Europe Ecologie-Les Verts, les espoirs du parti sont portés par le chef de file des écolos au Conseil de Paris, David Belliard

Le Rassemblement national n'a pas investi de candidat à Paris mais il soutient l'élu du 10e arrondissement, Serge Federbusch, également soutenu par le Parti chrétien démocrate. Gaspard Gantzer, ancien conseiller de François Hollande, a finalement jeté l'éponge pour se rallier à Agnès Buzyn. Enfin, le forain Marcel Campion est lui aussi candidat à la mairie de Paris. 

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