: Vidéos Paralympiques 2024 : symbolique, époustouflant, émouvant... Revivez 16 moments inoubliables de ces Jeux
Cette fois, la flamme ne se rallumera pas avant les prochains Jeux de Los Angeles, en 2028. La cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, qui s'est déroulée dimanche 8 septembre au Stade de France, a marqué la fin de 10 jours d'une compétition inoubliable, où la France a rempli ses objectifs sportifs en se hissant à la 8e place du classement des médailles.
Objectif atteint également en termes de fréquentation du public, venu en nombre, qui n'a pas détourné son attention malgré le retour sur les bancs de l'école de milliers de petits Français et la reprise de l'actualité politique, avec la nomination (très attendue) du nouveau Premier ministre jeudi, dans les derniers jours d'épreuves. A l'heure du bilan, la rédaction de franceinfo revient sur les 16 moments les plus marquants de ces Jeux paralympiques en dressant une liste forcément subjective. Et non exhaustive.
1Le plus symbolique : l'allumage de la vasque par cinq athlètes, tous porteurs d'un handicap différent
Un moment féérique et tout aussi symbolique. Au bout d'un ultime relai, pas moins de cinq athlètes, tous porteurs d'un handicap différent, ont allumé la vasque paralympique au terme d'une cérémonie d'ouverture grandiose, mercredi 28 août.
Leur identité est restée secrète jusqu'au bout. Ils étaient finalement cinq, comme les cinq doigts de la main. Cinq athlètes paralympiques, porteurs d'un handicap différent, pour allumer la vasque olympique dans le jardin des Tuileries, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux. Une scène symbolique incarnée par les deux porte-drapeaux de la délégation française, le paratriathlète Alexis Hanquinquant et la para-athlète Nantenin Keïta, rejoints par Charles-Antoine Kouakou, Elodie Lorandi et Fabien Lamirault.
2Le plus féministe : l'Afghane Zakia Khudadadi veut donner de la force "aux filles et femmes" de son pays
Avec sa médaille de bronze en parataekwondo (-47 kg) remportée jeudi 29 août, la para-athlète afghane Zakia Khudadadi, qui s'entraîne en France et concourait avec l'équipe des réfugiés, a lancé un message d'espoir "aux filles et femmes afghanes" et à "toutes les femmes réfugiées dans le monde" .
"Si j'ai continué" le sport, témoigne celle qui a fui l'Afghanistan après la prise de Kaboul par les Talibans, "c'est pour montrer qu'il est possible pour une femme de gagner une médaille", a-t-elle déclaré au micro de France 2 dans l'émission "Quels Jeux". "S'il vous plaît n'oubliez pas les femmes afghanes", a poursuivi la médaillée paralympique.
3Le plus fraternel : les Français Alex et Kylian Portal sur le même podium
L'argent pour l'aîné, le bronze pour le cadet. Alex et Kylian Portal, 22 et 17 ans, sont montés ensemble sur le podium du 400 mètres nage libre, dans la catégorie S13, réservée aux nageurs malvoyants, samedi 31 août.
Une émotion indescriptible pour les deux frères. "Je suis tellement déçu et en même temps tellement heureux. C'est trop bizarre, je n'ai jamais eu une émotion comme ça", a confié Alex Portal, qui n'a pas réussi à renverser le Biélorusse Ihar Boki, le nageur le plus titré de l'histoire paralympique avec 21 médailles. Les deux frères ont même pu briller sous le regard de leur mère, Virginie, qui était au bord du bassin lors de leur course, officiant comme starter des courses féminines en tant que présidente du Comité départemental de natation des Yvelines.
4Le plus étourdissant : le malaise de Marie Patouillet sur le podium
"J'ai produit un effort au-delà de mes capacités physiques". Lucide et en bonne santé, la paracycliste française Marie Patouillet a posé quelques mots sur le malaise vagal dont elle a été victime lors de la cérémonie protocolaire. Celle qui est également médecin a senti qu'elle était sur le point de s'évanouir, juste après son titre paralympique sur la poursuite individuelle 3 000 mètres (catégorie C5). Mais elle a finalement repris ses esprits, aidée par ses deux "concurrentes", sur le podium.
#Paris2024 | Affaiblie par un malaise juste avant son podium, la Française Marie Patouillet chante la Marseillaise devant son public !
— francetvsport (@francetvsport) September 1, 2024
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Face à l'athlète vacillante, sa compatriote Heïdi Gaugain (2e) et la Néo-Zélandaise Nicole Murray (3e) l'ont soutenue sur leurs épaules, lors de la Marseillaise célébrant sa médaille d'or.
5 Le plus émouvant : les larmes de joie d'Aurélie Aubert, première médaillée d'or française en boccia
La vie ne tient parfois qu'à quelques carrés de chocolat. L'anecdote a fait le tour des plateaux télévisés : Aurélie Aubert, qui "n'aimai[t] pas la boccia", a été "appâtée avec des petites boules de chocolat" , par la sélectionneuse des Bleus, Marie-Pierre Leblanc.
Quatorze ans plus tard, l'athlète de 27 ans a raflé lundi 2 septembre la première médaille d'or française de la discipline, exultant de joie, en larmes, au côté de son assistante de jeu, Claudine Llop Cliville. Ces images ont ému tout le pays, faisant d'Aurélie Aubert une candidate naturelle pour être porte-drapeau de la délégation française lors de la cérémonie de clôture.
6 Le plus silencieux : la ola sans un bruit du public du cécifoot
Pas la peine de crier pour enflammer un stade. Le public l'a prouvé dans l'enceinte du Stade tour Eiffel, lundi 2 septembre, où se déroulait la compétition de cécifoot, en improvisant une ola silencieuse, lors de la défaite des Bleus face au Brésil (3-0) en match de poule. Quelques jours plus tard, les mêmes Bleus sont devenus champions paralympiques de la discipline.
Dans ce sport collectif où les joueurs sont malvoyants ou non voyants, le public doit faire le moins de bruit possible pour leur permettre d'entendre les grelots dans le ballon ainsi que les consignes de leur gardien.
7 Le plus géopolitique : deux nageurs ukrainiens refusent de poser avec le vainqueur biélorusse
Unis face à leur adversaire biélorusse, dans les bassins et jusqu'au podium. Les deux nageurs ukrainiens Illia Yaremenko et Oleksii Virchenko, en argent et en bronze sur le 50 m nage libre (catégorie S13), lundi 2 septembre, ont préféré se présenter face aux photographes ensemble avant de s'écarter de leur adversaire biélorusse, Ihar Boki.
La légende de la paranatation, médaillée d'or à 21 reprises dans l'histoire paralympique, participait à ces Jeux sous bannière neutre en raison du soutien de Minsk à Moscou dans la guerre en Ukraine.
8 Le plus communicatif : les célébrations du nageur brésilien "Gabrielzinho", triple médaillé d'or
C'est sa célébration signature à sa sortie du bassin. A chaque victoire, Gabriel Dos Santos Araujo, dit "Gabrielzinho", prend de l'eau dans sa bouche et la crache en l'air dans un jet diffus. A seulement 22 ans, la star de la paranatation brésilienne, a notamment fêté sa troisième médaille d'or lors des Jeux de Paris en improvisant ce mouvement qui a fait danser La Défense Arena de Paris.
Né sans bras, avec de petites jambes, et mesurant 1,21 m, le champion carioca dont l'histoire est racontée dans le documentaire A corps perdus sur france.tv , concourait dans la catégorie S2, réservée aux nageurs présentant une déficience physique importante.
9 Le plus contesté : la médaille d'argent de l'haltérophile cubain critiqué par le Français Axel Bourlon
C'est un débat qui revient régulièrement autour des Jeux paralympiques : la classification des handicaps par le Comité paralympique. L'édition 2024 n'a pas fait exception, avec la médaille d'argent du Cubain Pablo Ramirez Barrientos, qui a soulevé 185 kg. "Le Cubain arrive cette année, fait trois compétitions et se retrouve invité aux Jeux. Il a un mouvement dont il va falloir parler... et il finit sur la boîte", se désole Axel Bourlon, deuxième à Tokyo, qui n'a pas réussi à se qualifier.
Son entraîneur, Flavien Martinez, détaille le fond de la pensée de l'haltérophile tricolore : "Pour le Cubain, c'est un souci de classification. C'est malheureux pour lui parce que ça reste un athlète, mais il ne fait pas du développé couché. Il a des bras tout petits, qui arrivent au niveau de la poitrine quand ils sont le long du corps. Et il a un buste énorme. Par conséquent, une fois la barre descendue au niveau de la poitrine, ses bras sont déjà quasiment tendus et le mouvement est presque inexistant pour la relever. Pourtant, les juges valident les barres."
Déjà, en 2021, le nageur Théo Curin, star de la cérémonie d'ouverture du 28 août, avait renoncé à concourir pour les Jeux de Tokyo, invoquant de "gros problèmes de classification" : "Dans le paralympique, on est classés par catégorie de handicap et là, ça fait deux ans que je me retrouve avec trois gars qui ont leurs deux mains, expliquait-il alors à franceinfo. Donc, forcément, il n'y a pas besoin d'être médecin ou tout ce qu'on veut pour comprendre qu'un gars qui a ses deux mains est forcément avantagé par rapport à moi."
10 Le plus polémique : le retrait de la médaille d'or de Serkan Yildirim sur le 100 m
Un course gagnée, un podium au Stade de France puis la disqualification. Vainqueur du 100 m dans la catégorie T12 (déficience visuelle) le 31 août, le Turc Serkan Yildirim s'est ensuite vu retirer son titre (et sa médaille). L'athlète n'était en réalité pas autorisé à concourir dans sa catégorie.
En juin, World Para Athletics (WPA) et le Comité international paralympique (IPC) avaient décidé de rééxaminer sa classification. Le Turc, qui avait fait appel, avait finalement pu courir. Avant d'être disqualifié. Le titre est finalement revenu à l'Américain Noah Malone.
11 Le plus époustouflant : le record du monde du 50 m nage libre de Guo Jincheng avec une respiration
Les épreuves de natation ont été marquées par les performances d'Ihar Boki, de Gabriel Dos Santos Araujo mais aussi de Guo Jincheng. Le Chinois, six médailles à son actif dont quatre titres dans la catégorie S5 (coordination modérément limitée), a surtout fait sensation avec une technique bien à lui. Sur le 50 m nage libre, qu'il a remporté en battant le record du monde (29"33), il n'a respiré qu'une seule fois au bout de 13 secondes, le tout sans bras. Ses battements de jambes, tout en puissance, ont électrisé le public de La Défense Arena.
12 Le plus romantique : le titre d'Hunter Woodhall, après celui de sa femme Tara Davis aux JO
Un couple en or. Hunter Woodhall et Tara Davis-Woodhall ont chacun remporté le titre à Paris. Tara Davis-Woodhall avait ouvert le bal début août, aux Jeux olympiques, en s'imposant en finale du saut en longueur au Stade de France. Elle avait fêté sa victoire en sautant dans les bras de son mari, qui se trouvait dans les tribunes.
Vendredi 6 septembre, les rôles se sont inversés. C'est Hunter Woodhall, sacré sur le 400 m T62 (amputation de membres inférieurs), qui a célébré sa médaille d'or en tombant dans les bras de sa femme dans les gradins. Les deux Américains se souviendront longtemps de leur été parisien.
13Le plus rafraîchissant : Cyril Jonard fait le show après sa médaille de bronze au judo
Médaillé de bronze chez les moins de 90 kg dans la catégorie J1 (non-voyants), Cyril Jonard a marqué le public par sa réaction et sa joie après le combat, samedi 7 septembre. Egalement atteint de surdité – il ressent les vibrations des tribunes –, il a commencé par haranguer le public avec ses mains, avant de faire le show au micro de France Télévisions.
Cyril Jonard s'est offert quelques pas de danse. "Premier, deuxième ou troisième, c'est très bien ! Je ne vais pas pleurer mais je suis très heureux. C'est fabuleux", a-t-il réagi au côté de son entraîneur Jason Guillot.
14 Le plus déchirant : la tristesse de Nantenin Keïta après sa finale du 400 m
Elle espérait forcément mieux. Sixième de la finale du 400 m dans la catégorie T13 (réservée aux athlètes malvoyants), la porte-drapeau de la délégation française Nantenin Keïta a fondu en larmes au micro de Nelson Monfort, samedi 7 septembre. "Je suis tellement déçue parce qu'il y avait tout le monde qui était là pour m'encourager et c'est la première fois que ma famille venait me voir courir et je repars comme ça", a-t-elle expliqué.
La championne paralympique sur 400 m en 2016 à Rio a confié qu'elle avait "tellement mal au cœur". Elle pourra peut-être se consoler en se remémorant la cérémonie d'ouverture, lors de laquelle elle a allumé la vasque dans le jardin des Tuileries aux côtés d'Alexis Hanquinquant, Charles-Antoine Kouakou, Elodie Lorandi et Fabien Lamirault.
15 Le plus solidaire : les coureuses du 100 m au chevet de la championne paralympique en titre après sa chute
Une chute terrible, puis la solidarité de ses concurrentes. Tenante du titre à Tokyo à seulement 19 ans, la sprinteuse italienne Ambra Sabatini ambitionnait de réaliser le doublé à Paris sur 100 m (T63), samedi 7 septembre. En tête de la course jusqu'aux 80 mètres, l'Italienne est tombée, réduisant à néant ses rêves de médaille et ceux sa compatriote, Monica Graziana Contrafatto, qu'elle a entraînée dans sa chute et a fini troisième malgré tout.
Puis la tristesse a laissé la place à l'entraide. Une fois la ligne d'arrivée franchie, les concurrentes de l'Italienne sont toutes venues à sa rescousse pour la réconforter. "Je suis encore sous le choc, je n'ai pas vraiment compris ce qui s'est passé, je touchais presque la ligne d'arrivée", a réagi Ambra Sabatini au micro de Rai Sport.
16 Le plus cruel : la disqualification de l'Espagnole Elena Congost au marathon
Trois chiffres resteront gravés dans la mémoire de la marathonienne espagnole Elena Congost et celle de son guide : 7.9.5. C'est en effet l'article 7.9.5 du réglement de course qui a précipité la perte de la médaille de bronze du duo espagnol. En grande difficulté dans les derniers mètres de la course, Mia Carol Bruguera, tiré par la para-athlète, a, malgré lui, causé cette perte, dans la catégorie T12 (athlètes déficients visuels) du marathon.
Les deux coureurs ont été mis hors course pour une entorse à ce point de réglement qui stipule que le "non-respect de la règle 7.9 par l'athlète/le coureur guide, c'est-à-dire le relâchement de la longe avant l'arrivée [ou bien] le raccourcissement de la longe" entraîne la disqualification. La marathonienne a en effet lâché brièvement la fameuse longe pour prendre la main de son guide en détresse, à quelques mètres de la ligne d'arrivée.
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