En images Guerre entre Israël et le Hamas : visualisez l'explosion de la densité de population à Rafah, dernier refuge des Palestiniens

Les bombardements israéliens ont poussé plus de 1,3 million de Palestiniens à s'entasser dans cette ville du sud de la bande de Gaza où Benyamin Nétanyahou annonce une offensive prochaine.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une portion de la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, le 14 janvier 2024. (PLANET LABS / AFP)

Tous les ingrédients sont réunis pour une catastrophe humanitaire d'une ampleur "injustifiable", selon la France. La ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza et à la frontière avec l'Egypte, est devenue l'unique refuge de plus de 1,3 million de Palestiniens fuyant l'offensive sans précédent d'Israël, lancée en réponse aux attaques du 7 octobre menées par le Hamas, selon l'ONU.

Tandis que les bombardements israéliens ont poussé les Gazaouis vers le sud, la ville est devenue un refuge surpeuplé aux besoins sanitaires et humanitaires alarmants, avant même le début de l'opération militaire annoncée par le Premier ministre Benyamin Nétanyahou depuis le 7 février. La population y a été multipliée par six depuis le début du conflit, selon Juliette Touma, directrice de la communication de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) interrogée par franceinfo.

Un risque de "famine" imminente

Des images satellite fournies par la société américaine Planet Labs PBC montrent l'ampleur des mouvements. La photo ci-dessous montre d'un côté (à gauche) une partie de la ville de Rafah le 15 octobre 2023, huit jours après les attentats commis par le groupe islamiste. De l'autre côté, on peut voir la même portion de Rafah trois mois plus tard, le 14 janvier. Le moindre espace libre est désormais devenu occupé par des campements de fortune.

Une portion de la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, prise en photo satellite le 15 octobre 2023 (à gauche) puis le 14 janvier 2024 (à droite). (PLANET LABS)

"Où que vous regardiez à Rafah, il y a des déplacés", constatait Juliette Touma la semaine dernière à franceinfo. "Le trajet depuis notre bureau jusqu'à la maison où sont logées nos équipes, qui durait auparavant douze minutes, peut aujourd'hui prendre jusqu'à deux heures et demie, le temps de naviguer à travers la foule compacte", expliquait de son côté Andrea De Domenico, chef du bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires dans les territoires palestiniens occupés (Ocha).

Une foule dans un marché à Rafah, dans la bande de Gaza, le 10 février 2024. (ABED ZAGOUT / ANADOLU / AFP)

Cette explosion de la population s'accompagne de besoins humanitaires criants. Les réfugiés de Rafah manquent cruellement d'eau, de nourriture, de médicaments et d'infrastructures sanitaires adaptées. Les organisations humanitaires déplorent de ne pas pouvoir envoyer suffisamment d'aide dans le territoire, et avertissent d'un risque de "famine" imminente.

Une distribution d'aide alimentaire à Rafah, dans la bande de Gaza, le 10 février 2024. (BELAL KHALED / ANADOLU / AFP)

Malgré cette densité de population, Israël continue de mener des frappes dans et autour de la ville, avant même l'offensive de grande ampleur annoncée. Une opération a par ailleurs abouti à la libération de deux otages détenus par le Hamas dans la nuit de dimanche à lundi. Elle a causé la mort d'"environ 100 personnes", a affirmé le ministère de la Santé du groupe islamiste. Un bilan que franceinfo n'est pas en mesure de confirmer, faute de vérification indépendante sur place.

Des familles de victimes palestiniennes dans les bombardements israéliens, à Rafah, dans la bande de Gaza, le 12 février 2024. (DOAA ALBAZ / ANADOLU / AFP)

Plusieurs pays ont mis en garde Israël, dont la France et l'Allemagne. Aux Etats-Unis, Joe Biden réclame "un plan crédible et réalisable" pour "assurer la sécurité des civils" avant toute intervention. Benyamin Nétanyahou assure que l'armée israélienne offrira "un passage sécurisé à la population civile pour qu'elle puisse partir", mais sans expliquer où elle pourrait se rendre. La ville est coincée entre la mer Méditerranée et la frontière avec l'Egypte. Or, Le Caire refuse d'accueillir les déplacés gazaouis.

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