Boycott des consultations, mobilisation, motion de destitution... Comment le NFP compte rebondir après le refus d'Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets Première ministre
"Dérive illibérale", "déni de démocratie", "honte"... Après le refus d'Emmanuel Macron de nommer un gouvernement issu du Nouveau Front populaire (NFP), au nom de la "stabilité institutionnelle", lundi 26 août, l'alliance de gauche s'est insurgée face à ce qu'elle estime être un "coup de force antidémocratique inacceptable".
Alors que le président de la République va mener dès mardi de nouvelles consultations à l'Elysée pour trouver une issue à cette impasse politique, les représentants des partis de gauche tentent de reprendre la main. "Les organisations attachées à la défense de la démocratie devraient engager une réplique commune", a appelé Jean-Luc Mélenchon sur X. Franceinfo vous résume les initiatives et prises de position des composantes du NFP.
Un refus de poursuivre les discussions avec Emmanuel Macron
Dans son communiqué rejetant un gouvernement NFP, lundi dans la soirée, Emmanuel Macron a appelé les socialistes, les écologistes et les communistes à proposer des "chemins pour coopérer avec les autres forces politiques", sans mentionner La France insoumise. Mais dès l'après-midi, l'ensemble des composantes de l'alliance de gauche avaient de toute façon fait part de leur refus de poursuivre les discussions à l'Elysée, qui se poursuivent mardi, si le scénario sur la table n'était pas une nomination de Lucie Castets.
"Je refuse de me porter complice d'une parodie de démocratie", a martelé Olivier Faure sur France 2 mardi matin. "On demande aux socialistes d'être les supplétifs d'une macronie finissante. La réponse pour moi, elle est simple : c'est non", a insisté le patron des socialistes. "Tout ce que nous avions à lui dire, nous lui avons déjà dit", a abondé sur franceinfo Marine Tondelier. "On ne va pas continuer ce cirque", s'est emportée la cheffe des écologistes.
La coalition de gauche estime que le chef de l'Etat doit "nommer Lucie Castets à Matignon", et regrette que le président "continue de tergiverser" pour nommer un Premier ministre.
Un appel à une "grande mobilisation populaire"
Pour dénoncer ce qu'elle considère être un "coup de force" d'Emmanuel Macron, La France insoumise appelle à une mobilisation le 7 septembre. LFI se joint à un appel des syndicats Union étudiante et Union syndicale lycéenne.
Si les autres partis du NFP n'ont pas lancé le même appel à manifester le 7 septembre, plusieurs figures de l'alliance de gauche ont approuvé l'idée de contester le choix d'Emmanuel Macron dans la rue. Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, avait évoqué dès lundi soir à "une grande mobilisation populaire" à venir. Sur France Inter mardi, la candidate du NFP au poste de Première ministre, Lucie Castets, a également appelé "les gens à se mobiliser". La haute fonctionnaire a notamment évoqué "les mobilisations dans la vie associative, dans les collectifs".
"Les forces de gauche se réuniront ce mardi après-midi" pour "appeler à des rassemblements", a précisé Fabien Roussel mardi matin sur France Bleu Nord. "S'il y a des manifestations, je participerai à ces manifestations", a aussi assuré Olivier Faure. "Mais, je ne dis pas qu'il faut mettre le pays à feu et à sang", a mis en garde le socialiste. "Je ne cherche pas le chaos. Je dis que le chaos, c'est précisément le chef de l'Etat qui est en train de l'installer."
La menace d'une destitution d'Emmanuel Macron à nouveau brandie par LFI
Les Insoumis ont, de leur côté, à nouveau brandi leur menace d'engager une procédure de destitution contre le chef de l'Etat, déjà agitée mi-août par Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot et Manuel Bompard, dans une tribune publiée dans La Tribune Dimanche. Emmanuel Macron "ne reconnaît pas le résultat du suffrage universel qui a placé le Nouveau Front Populaire en tête des suffrages" et "refuse de nommer Lucie Castets Première ministre", a réagi le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur X. "Dans ces conditions, la motion de destitution sera présentée par les députés insoumis au bureau de l'Assemblée nationale conformément à l'article 68 de la Constitution."
Mais la proposition ne fait toujours pas l'unanimité auprès des autres partis de la gauche appartenant au NFP. Notamment au sein du PS. "Je suis encore sceptique, a confié Olivier Faure. Pour une raison qui est assez simple : il faut deux tiers [des voix] à l'Assemblée nationale et deux tiers [des voix] au Sénat pour obtenir cette destitution", a justifié le premier secrétaire du PS. "Si c'est simplement pour dire qu'on a déposé une motion et qu'ensuite, on s'aperçoit qu'elle est rejetée, qu'aurons-nous obtenu ?"
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