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Dossier de candidature. Flexisécurité, environnement, santé... : les propositions d'Emmanuel Macron à l'épreuve du terrain

Chaque semaine, la rédaction de franceinfo passe au crible le programme, la personnalité et le CV d'un candidat à la l'élection présidentielle. Focus sur Emmanuel Macron.

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Emmanuel Macron (REUTERS / CHRISTIAN HARTMANN)

Chaque semaine, la rédaction de franceinfo passe au crible le programme, la personnalité et le CV d'un candidat à la l'élection présidentielle. Après Benoît Hamon, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, mercredi 8 mars, focus sur Emmanuel Macron, le candidat d'En marche ! soutenu par le président du MoDem François Bayrou.

Emmanuel Macron à l'Elysée, en octobre 2012. Il est alors secrétaire général adjoint de la présidence, chef du pôle économie et finances. (BERTRAND LANGLOIS / POOL)

L'Élysée, dans l'ombre et vers la lumière

Le 26 août 2014, le secrétaire général de l'Élysée, Jean-Pierre Jouyet, annonce la composition du nouveau gouvernement de Manuel Valls. Surprise. Emmanuel Macron est nommé ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique. Exit donc Arnaud Montebourg, c'est Emmanuel Macron qui s'installe à sa place à Bercy. Pour la première fois, le grand public en tout cas entend ce nom, et découvre un homme à la mèche impeccable, qui n'a que 36 ans et qui n'a jamais été élu. Mais d’où sort-il ? De l’ombre, assurément. Car depuis quatre ans déjà, l'énarque souffle ses idées à l'oreille de François Hollande : d’abord comme son conseiller économique, puis comme secrétaire général adjoint de la présidence. Voilà donc celui que ses fans décrivent comme "le Mozart de la finance" propulsé ministre.

Sur son CV dansent les mentions "service public", "Inspection générale des Finances". Et puis, aussi, le secteur privé. Notamment la banque d'affaires Rothschild, où il entre à 30 ans pour être catapulté associé-gérant en quelques années. François Henrot, le patron de la banque, subjugué, parle "de capacités intellectuelles extraordinaires, de puissance de travail et de charme"

Le charme d’Emmanuel Macron ne suffira pourtant pas à convaincre. À son entrée au gouvernement, le premier couac arrive vite : deux mois seulement après sa nomination, le 17 septembre 2014, pour sa première interview en tant que ministre, chez nos confrères d'Europe 1. Maladroitement, le jeune ministre affirme que les employées de l'abattoir Gad sont "pour beaucoup illettrées". C’est peu dire que la formule aura une saveur particulièrement amère chez les ex-salariés de l'abattoir de Lampaul Guimiliau, dans le Finistère. Emmanuel Macron, le débutant, s'empresse de présenter ses excuses.   

Son projet de loi ne fait pas non plus que des heureux. Extension du travail le dimanche, libéralisation des professions réglementées, ouverture du marché du transport par autocar, le texte vise à "déverrouiller l'économie", indignant les socialistes frondeurs qui le jugent trop libéral. En juillet 2015, un an après son arrivée à Bercy, Emmanuel Macron finit par voir sa fameuse loi adoptée. Au forceps : le gouvernement dégaine à plusieurs reprises le 49.3, crispant ici et là.

Emmanuel Macron et Pierre Gattaz (à gauche) lors de l'université d'été du Medef en 2015. (ERIC PIERMONT / AFP)

Et le jeune ministre riposte. Cet été 2015 là, Emmanuel Macron délaisse l'université d'été du Parti socialiste, auquel il n'est d'ailleurs plus encarté depuis 2009, en lui préférant celle du Medef. Son discours n’y passe pas aperçu. "La gauche, je dois le dire, n’est pas exempte de critiques particulières, déclare le ministre. Elle a pu croire, à un moment, il y a longtemps, que la politique se faisait contre les entreprises, qu’elle se faisait sans elle. Que la France pouvait aller mieux en travaillant moins. C’étaient des fausses idées.Le parterre de patrons jubile. Au PS, certains grimacent. Parmi eux, Martine Aubry, la Dame des 35 heures. "Emmanuel Macron, 'ras le bol' !", lance-t-elle. Sauf que le jeune premier continue de faire parler de lui, squatte les magazines. Et envisage stratégiquement sa place sur l’échiquier. 

Le 7 avril 2016, il avance son premier pion.  À Amiens, sa ville natale, moins de deux ans après son entrée au gouvernement, debout sur scène et sans pupitre, micro à la main, à la Steve Jobs diront certains, Emmanuel Macron lance En Marche !, le mouvement politique qui porte ses initiales. "Un mouvement politique nouveau, avance l’homme. Qui ne sera pas à droite, pas à gauche. Moi je suis d’un gouvernement de gauche, et je l’assume totalement, mais je veux travailler avec des gens qui se sentent aujourd’hui à droite, aussi. " 

Ni de droite ni de gauche. Macron, ou la troisième voix. Le trublion le répète à l’envi : le système est obsolète. Aussi faut-il le dépasser, briser l'étau. Sortir du cadre. Et s’émanciper : trois mois plus tard, le 12 juillet 2016, le candidat tient le premier meeting de son mouvement à la Mutualité à Paris. En passant à la vitesse et à l'octave supérieure : "Ce mouvement, nous le porterons ensemble, jusqu’en 2017, et jusqu’à la victoire", hurle-t-il alors, ivre d’enthousiasme. Dans la foulée, il part en vacances. On le voit en maillot de bain avec sa femme Brigitte en couverture de Paris Match, façon candidat. Pour revenir déclarer au Puy du Fou qu'il n'est…pas socialiste.

Emmanuel Macron lors de sa déclaration de candidature le 16 novembre 2016 à Bobigny. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Le temps du divorce. À ce moment, Emmanuel Macron est toujours membre du gouvernement. Pourtant, l’odeur du divorce n’a échappé à personne. Le moment de la séparation vint un mois et demi plus tard, le 30 août 2016 : ce jour-là, l'ex protégé de François Hollande démissionne de son poste. À huit mois de la présidentielle, beaucoup dénoncent la "trahison". Emmanuel Macron, lui, ne se retourne pas et le 16 novembre à Bobigny, finit par rompre le - faux - suspense... 

"Un président n’est pas simplement investi d’une action, annonce-t-il. Il porte aussi, de manière moins visible, les valeurs de notre pays, la continuité de son histoire, et de manière cachée, la vigueur et la dignité d’une vie publique. Je sais cela. J’y suis prêt. C’est pourquoi je suis candidat à la présidence de la République. Parce que je crois plus que tout que nous pouvons réussir, que la France peut réussir." 

Une candidature qu'il veut hors des partis traditionnels. Il ne participera donc pas à la primaire de la gauche et foncera dans sa campagne. Marquée d’abord par la polémique quand il qualifie en Algérie la colonisation française de "crime contre l'humanité". Ou l’alliance, récente, avec François Bayrou. Ou l’arrivée tardive, la semaine dernière, de son programme. Qui n’est, maintient-il, ni de gauche ni de droite.

La flexisécurité version Macron. Quels avantages et quelles contreparties ?

Le candidat d'En marche ! présente un programme d'inspiration sociale-libérale. Le mot clé c'est "libérer l'économie", l'idée est de favoriser "la société du travail" en créant les mêmes règles pour les salariés, les libéraux, les indépendants. Tous auront les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Sur le modèle des pays du nord de l'Europe, Emmanuel Macron veut davantage de souplesse et de sécurité pour les salariés ou les entrepreneurs qui prennent des risques. Il veut réconcilier la liberté et la protection. Le but est aussi de faire des économies. Le coeur du projet est de "responsabiliser", selon l'entourage d'Emmanuel Macron. La logique est "d'enlever les verrous" pour pousser les salariés à changer de métier ou de région. Une fois qu'on a enlevé ces freins, on protège les salariés, mais pas seulement. Il faut également sécuriser les indépendants, les professions libérales et les entrepreneurs.

Suppression du régime social des indépendants (RSI). Le candidat d'En marche ! répond à la colère de nombreux indépendants pour qui le RSI est devenu une bête noire à abattre. Ce régime a dysfonctionné et aujourd'hui certains indépendants préféreraient sortir de ce système pour cotiser au régime général, même si c'est plus cher. Le syndicat des indépendants se dit d’ailleurs très favorable à cette mesure. "Il y a un vrai discrédit du RSI, on ne veut plus avoir affaire à eux", confirme son président Marc Sanchez. "Les indépendants sont conscients de cette augmentation de cotisation (au régime général) mais ils préfèrent payer plus pour ne plus avoir affaire au RSI", martèle-t-il. Mais, en face, les gestionnaires de ce RSI se défendent. "Un indépendant qui passe au régime général c’est entre 50% et 60% d’augmentation de charges. Ça veut dire qu’on a au moins 30% qui passent à la trappe. Quand ils (les indépendants) vont s’en rendre compte, ils vont être en colère", prévient Claude Villard, président du RSI du Rhône.

L'assurance chômage universelle, l’idée forte du programme. Pour le candidat d’En marche !, l'assurance chômage serait un droit pour tous avec deux nouveautés. Il veut d’abord créer une assurance chômage pour les salariés qui démissionnent, une fois tous les cinq ans. Il souhaite aussi étendre cette protection aux indépendants, artisans, entrepreneurs, professions libérales ou agriculteurs. Pour certains salariés, cette mesure peut encourager la mobilité. "Dans mon cas, j’ai l’intime conviction que la rupture conventionnelle est impossible à atteindre puisqu’elle est nécessairement liée à un consensus entre l’employeur et l’employé et que mon employeur n’aurait aucun intérêt à me laisser partir, surtout avec un dédommagement quelqu’il soit", explique cet ingénieur que franceinfo a rencontré en région parisienne et qui voudrait pouvoir "prendre son élan" pour se lancer dans un nouveau projet professionnel. "Moi je ne demande même pas deux ans de chômage, juste quelques mois qui me permettraient de me libérer de ce joug financier pour pouvoir monter mon projet sans contraintes économiques", poursuit-il.

Et c’est précisément à ces ingénieurs et à ces cadres qui veulent entreprendre qu’Emmanuel Macron veut s’adresser. Mais certains syndicats se méfient, à l’instar de la CFE-CGC et de son secrétaire général Jean-François Foucard. "On risque d’avoir des effets d’aubaine, et dans ces cas-là le régime ne pourrait pas le supporter", explique-t-il. "On peut imaginer que les entreprises inciteront les salariés à démissionner et n’utiliseront plus la rupture conventionnelle. Ça leur permettrait d’économiser sur l’indemnité de départ", redoute Jean-François Foucard, qui souligne qu’aujourd’hui, 70% des demandes de ruptures conventionnelles sont à la demande des entreprises, contre 20% à 30%  à la demande des salariés.

Emmanuel Macron défend ses propositions pour redonner du souffle à l'activité économique hexagonale devant des centaines d'entrepreneurs réunis par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) le 6 mars 2017 à Puteaux, près de Paris. (ERIC PIERMONT / AFP)

Augmentation de la CSG et contrôle drastique des chômeurs. Cette assurance chômage universelle, en cas de démission, peut aussi être vue comme un cadeau aux entreprises. Du côté des indépendants, la proposition ne convainc pas vraiment non plus. Pour certains, c'est une mesure démagogique car on ne crée pas une entreprise pour être au chômage et surtout, pour financer cette mesure, il est question de transférer les cotisations patronales et salariales sur une augmentation de la CSG. La hausse serait d'1,7 point, ce qui fait bondir Claude Villard. "Qui va financer le chômage ? La CSG. Et la CSG c’est des cotisations en plus ! C’est ridicule. Si l’on veut donner le chômage, on a calculé, les cotisations c’est à peu près 8 points de plus", affirme-t-il. "Le commerçant, l’artisan, l’indépendant, il se bat tous les jours pour pas que son entreprise disparaisse. Vous croyez qu’il va payer ses dettes avec le chômage ? Non !" poursuit le président du RSI du Rhône, lui-même indépendant.

Pour financer sa mesure, Emmanuel Macron compte aussi sur une promesse de 10 milliards d'euros d'économies. Le candidat social-libéral prévoit notamment un contrôle "drastique" des chômeurs.  S'ils refusent deux offres pour un "emploi décent", qui serait payé jusqu'à 25% de moins que leur emploi précédent, leurs allocations seraient suspendues. L'allocation chômage universelle a donc des contreparties assez strictes. Cela implique un chantier énorme en termes de formation et de requalification tout au long de la vie (comme c'est par exemple le cas au Danemark), dont le coût n'est pas encore chiffré. Emmanuel Macron souhaite enfin que ce soit l'Etat qui gère l'assurance chômage. Or, il n'est pas évident que les partenaires sociaux acceptent de perdre cet outil de négociation.

Santé : rationaliser les dépenses et mettre la prévention au premier plan

Le candidat d'En marche ! a surpris par sa proposition concernant les dépenses sur l'optique, la dentisterie et les audioprothèses. Emmanuel Macron a été le premier candidat dans cette campagne à proposer une prise en charge à 100%, un remboursement intégral donc des soins en optique, des soins dentaires et des audioprothèses, à l'horizon 2022. Il ne précise pas quelle sera la part qui reviendra à l'Assurance maladie et aux complémentaires mais il rejette l'idée d'un transfert total sur les complémentaires qui se traduirait, selon lui, par une augmentation des cotisations.

Pour le seul secteur de l'optique, l'assurance maladie rembourse à peine 200 millions d'euros par an sur un marché total de six milliards d'euros. Pour parvenir au reste à charge zéro, Emmanuel Macron préconise que les régimes obligatoire et complémentaire travaillent ensemble à une meilleure régulation des marchés dans ces trois secteurs. Il pense que plus de transparence sur les prix et plus de concurrence entre les différents acteurs du secteur feront baisser les prix.

La vente de médicament à l'unité.  L'objectif affiché d'Emmanuel Macron avec cette mesure est de faire des économies. Et d'enfoncer le clou dans son argumentaire de campagne en précisant que si certains préfèrent faire des économies en déremboursant, il est préférable d'en faire en déployant de nouvelles manières de dispenser des médicaments.

Pour rappel, une expérimentation concernant la vente d'antibiotiques à l'unité a été lancée en France en 2014 auprès d'une centaine de pharmaciens volontaires. On ne sait pas si cette pratique a généré des économies mais les pharmaciens estiment que c’est compliqué car ils ont dû découper les plaquettes de comprimés pour délivrer le nombre exact de comprimés, photocopier les notices, mettre à part les boîtes entamées. Les médecins ont avancé, de leur côté, des problèmes d'hygiène, de risque d'erreurs et de manque de traçabilité des médicaments. Notons que les médicaments sont vendus à l'unité aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne sans générer de problèmes particuliers.

Un service sanitaire pour booster la prévention. Globalement, le candidat d'En marche ! trouve que notre système de santé est trop axé sur les soins et doit être ré-orienté vers la  prévention. C'est le sens du service sanitaire qu'il souhaite mettre en place. Il s'adresserait à 40 000 étudiants en santé qui consacreraient trois mois de leur vie à des actions de prévention dans les écoles et dans les entreprises.

Du pragmatisme économique appliqué aux questions environnementales

Maintenir la loi de transition énergétique. Emmanuel Macron reste dans la ligne de François Hollande avec la loi de transition énergétique en affirmant qu'il souhaite baisser la part du nucléaire de 75% à 50% dans notre mix électrique. Mais il semble douter de l'échéance prévue pour 2025. Même s'il est pour la fermeture de la centrale de Fessenheim, il pense qu'il faut attendre au moins 2018 pour les conséquences sur les autres centrales. S’il est élu, Emmanuel Macron souhaite par ailleurs sortir des énergies fossiles et ne plus donner de permis d'hydrocarbure, en particulier de gaz de schiste, pendant son quinquennat.

Une incitation à abandonner le diesel mais pas les autocars. Après avoir critiqué Anne Hidalgo qui souhaite en finir avec le diesel à Paris en 2025, le candidat d’En marche ! est plus mesuré aujourd'hui. Il souhaite poursuivre le rattrapage de la fiscalité du gazole sur l'essence et propose une aide de 1 000 euros pour les automobilistes modestes qui remplaceront le vieux tacot diesel contre une autre voiture, même d'occasion. Certains militants écologistes lui reprochent encore ses lignes d'autocars qui concurrencent des liaisons ferroviaires mais les consommateurs, eux, saluent la baisse du coût des transports.

La carotte plutôt que le bâton. Emmanuel Macron veut plutôt encourager les entreprises à avoir de bonnes pratiques environnementales plutôt que les contraindre. Il parle de mines responsables pour extraire l'or de Guyane ou le nickel de Nouvelle Calédonie, plutôt que de normes d'éco-conception ou de filières de recyclage des produits électroniques.


Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, de l'industrie et du numérique, lors de la présentation de la création de la "Green tech", start up de la transition énergetique pour la croissance verte au ministère de l'Ecologie a Paris, le 9 février 2016. (MAXPPP)

L’investissement privé au service des énergies propres. Il évoque par ailleurs dans son programme le développement des énergies renouvelables avec 30 milliards d'investissements privés, plutôt que des soutiens publics aux filières solaires, éoliennes ou autres. Sur les OGM, le candidat d’En marche ! ne reviendra pas sur l'interdiction en France des cultures mais trouve dommage que la recherche soit seulement aux mains des entreprises. Sur Notre-Dame-des-Landes, il pense nommer un médiateur et revoir les alternatives au projet d'aéroport. 

Une aide à l'élevage. Pour l'agriculture, Emmanuel Macron défend la consommation de viande et l'élevage. Il promet cinq milliards d'euros aux agriculteurs pour les pousser vers la montée en gamme, notamment vers plus de bien-être animal. Il propose, par exemple, d'interdire les œufs en batterie à la vente aux consommateurs en 2022. 

Éducation: priorité à l’école primaire et retour sur les couacs du dernier quinquennat 

Moins d’élèves en primaire, des prof de ZEP expérimentés et doublement primés. Comme la majorité des candidats, Emmanuel Macron veut mettre l'accent sur l'école primaire avec, dans les zones d'éducation prioritaire, des effectifs divisés par deux en CP et CE1, soit 12 élèves par classe. Des classes dédoublées, cela veut dire 12 500 enseignants supplémentaires à trouver. Emmanuel Macron promet 4 000 à 5 000 embauches. Il s’agira pour le reste de postes redéployés. Dans les zones difficiles toujours, finis les enseignants débutants, sauf s'ils le demandent expressément. Les professeurs devront avoir au moins trois ans d'expérience et pour les attirer, le candidat d’En marche ! propose d'ajouter à la prime actuelle, autour de 2 000 euros par an, une autre prime annuelle de 3 000 euros nets.

Retour sur la réforme des rythmes scolaires. Les maires des communes pourront choisir de continuer avec le système actuel ou de revenir à l'ancien, en concertation avec l'Education nationale et les parents. Contrairement aux informations qui ont circulé récemment, Emmanuel Macron ne propose pas davantage d'autonomie pour les directeurs d'école, comme la possibilité pour eux de recruter leur équipe et leurs enseignants par exemple. Le quiproquo est venu d’une maladresse du candidat dans une interview. En fait, il propose bien une expérimentation sur le recrutement des équipes enseignantes mais pour les principaux et proviseurs de collèges et de lycées. Rien de révolutionnaire donc puisque de telles expérimentations ont déjà eu lieu par le passé dans le secondaire.

Des points contestés de la récente réforme du collège retoqués. Emmanuel Macron entend accorder davantage de place au latin et au grec et non pas rétablir les classes bilangues mais, petite nuance, des "parcours bilangues".  Au collège encore, le candidat souhaite donner plus d'autonomie pédagogique aux professeurs. Dans chaque établissement, 20% des heures de cours seront au libre choix du principal et de son équipe, qui pourront décider par exemple de mettre l'accent sur une ou plusieurs matières. Enfin, Emmanuel Macron entend créer un accompagnement après la classe, assuré par des enseignants, des retraités, ou des étudiants. Ces derniers devront d'ailleurs l'assurer obligatoirement pendant un trimestre.  

Plus que quatre matières au Bac. Emmanuel Macron propose la réforme du baccalauréat avec seulement quatre matières à l'examen final. Il veut également développer l'alternance et l'apprentissage dans les lycées professionnels et pour l’anniversaire des 18 ans, leur offrir 500 euros pour des dépenses culturelles.

Pour les lycées en zone d'éducation prioritaires, où les enseignants manifestent depuis des mois en espérant une réforme, Emmanuel Macron envisage d'ouvrir la discussion sur le sujet, sans pour autant promettre une réforme. 

Enfin, l'annonce d'interdire l'usage des téléphones portables dans les écoles primaires et les collèges, mesure qui figure déjà dans le Code de l'Education, a beaucoup fait sourire les enseignants et syndicats. Mais l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron s'explique : ce que souhaite le candidat avec cette annonce, c'est susciter un débat avec les parents sur ce sujet.

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