Cet article date de plus d'un an.

Remaniement : entre "efficacité" et "incarnation", comment le couple exécutif a choisi de se séparer de huit ministres

Pour l'entourage du chef de l'Etat, qui insiste sur le maintien d'Eric Dupond-Moretti à la Justice, il ne faut pas analyser ce remaniement comme "la fin de la société civile".
Article rédigé par Audrey Tison, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Elisabeth Borne et Emmanuel Macron le 14 juillet 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Ne pas y voir la fin de la société civile." L'entourage du chef de l'Etat martèle ces mots après les premières analyses de son remaniement. Pourtant, dans les passations de pouvoir qui vont avoir lieu vendredi 21 juillet au matin, avant le premier Conseil des ministres de cette nouvelle équipe, le scénario se ressemble.

>> Remaniement : pourquoi parle-t-on de "maroquin ministériel" ?

Ce vendredi marque donc la première photo de cette famille recomposée : quelques heures après avoir mis fin au suspense que certains voyaient comme un supplice, et dans l'attente d'une prise de parole présidentielle, Emmanuel Macron réunit vendredi matin le gouvernement avec huit nouvelles têtes, pour un ultime Conseil des ministres à l'Élysée avant la pause estivale. Sans grand chamboule-tout, mais avec onze changements tout de même dans l'équipe ministérielle, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont enfin appuyé jeudi sur le bouton du remaniement, après avoir laissé leurs troupes dans l'expectative plusieurs semaines durant. 

Exit Pap Ndiaye, Isabelle Rome ou François Braun, tous issus de la société civile, et bonjour aux députés et spécialistes politiques. Sur les huit entrants au gouvernement, six sont, en effet, élus à l'Assemblée nationale, un est maire de Dunkerque et le dernier était l'ancien directeur de cabinet d'Élisabeth Borne. Mais l'entourage d'Emmanuel Macron préfère citer l'exemple de l'avocat Eric Dupond - Moretti, maintenu à la Justice.

Un bilan de chaque ministre

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a ainsi vanté un "gouvernement renforcé" : "Vous avez au sein du nouveau gouvernement des élus d'expérience, des élus aussi de terrain, je pense au maire d'une ville industrielle du nord, je pense à une députée de la 2e ville de France, je pense à Fadila Khattabi qui était la présidente de la commission des Affaires sociales" à l'Assemblée, a-t-il dit sur France 2 à propos de Patrice Vergriete, nommé au Logement, et de Sabrina Agresti-Roubache, à la Ville. Et de conclure : "Donc il y a aussi un retour du politique renforcé au sein du gouvernement".

Le couple exécutif a arbitré après avoir dressé le bilan de chaque ministre, à en croire les proches du président. Deux critères ont été particulièrement importants, assure l'entourage du couple exécutif : "l'efficacité" - c'est-à-dire la capacité à mettre en œuvre les réformes -, et "l'incarnation", la manière de porter les mesures dans les médias notamment. Deux notions visiblement importantes aux yeux du chef de l'Etat, que les nouveaux ministres vont donc devoir rapidement intégrer.

Éducation, Santé, Ville... Les dossiers sont nombreux

D'autant que les dossiers à porter ne manquent pas. Et c'est notamment le cas sur le bureau de Gabriel Attal, qui quitte les Comptes publics et est promu ministre de l'Éducation nationale à six semaines de la rentrée scolaire. Rappelons que plus de 3 000 postes de professeur n'ont pas été pourvus par le biais des concours. Entre crise du recrutement et problème d'attractivité, le plus jeune ministre de l'Éducation de la Ve République va devoir concrétiser une promesse présidentielle : des primes en échange de missions en plus confiées aux profs, sans parler des ajustements nécessaires à la nouvelle formule du baccalauréat.

>> Remaniement : ces défis qui attendent Gabriel Attal, nouveau ministre de l'Éducation nationale

Aurélien Rousseau, propulsé au ministère de la Santé, ne va pas chômer non plus. La crise de l'hôpital et la lutte contre les déserts médicaux seront ses gros chantiers. Ailleurs, l'exécutif attend beaucoup de Sabrina Agresti-Roubache, nommée secrétaire d'Etat à la Ville. La députée Renaissance des Bouches-du-Rhône récupère notamment le "plan Marseille en grand", cher à Emmanuel Macron, mais aussi la question des quartiers, quelques semaines après les émeutes.

Et puis l'exécutif compte remettre en avant le sujet de l'Environnement à la rentrée. Du pain sur la planche pour Christophe Béchu maintenu à la Transition écologique au nom de la "continuité", explique-t-on du côté de l'exécutif. Il sera épaulé par Sarah El Haïry, ex-secrétaire d'Etat en charge du Service national universel, qui vient de récupérer le dossier de la Biodiversité.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.