Cet article date de plus de neuf ans.

#MonEnvoyéSpécial : "De l'or dans nos armoires"

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min - vidéo : 40min
Ce replay n'est plus disponible.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Ils arborent des images d'enfants ou de nature verdoyante, et font appel à notre générosité. Les containers à vêtements fleurissent sur nos trottoirs ces derniers temps. Mais à qui profitent nos vieux habits ? Nous avons remonté les filières de ce trafic mondial. Retrouvez, en fin d'émission, les réponses de Guilaine Chenu et de Françoise Joly à vos commentaires sur notre page Facebook et Twitter @EnvoyeSpecial.

Pour des raisons liées aux droits de rediffusion, cette émission n'est plus disponible.

Le geste est devenu anodin. Quand nos habits sont usés ou deviennent trop petits, nous les portons jusqu’à un container à vêtements, dans l’idée qu’ils seront donnés par des associations aux plus démunis. L’enquête que vous avez choisie cette semaine, signée Gabrielle Dréan, révèle une vérité tout autre : celle d’un trafic mondial de vêtements, devenu très lucratif.

L’engouement des entreprises pour le recyclage du textile ne semble pas près de s’arrêter. Entre 2007 et 2013, le prix des vêtements triés a été multiplié par cinq, passant de 80 à 400 euros la tonne. Le marché est d’autant plus attractif que les organismes de tri perçoivent, depuis 2009, une éco-contribution pour chaque habit valorisé. La récupération de vêtements est ainsi devenue un vrai business pour certaines entreprises : le nombre de points de collecte a été multiplié par plus de deux depuis 2011 en France, pour atteindre 35 000 début 2015.

Pratiques opaques, voire illégales

Alors que la bataille fait rage entre ces nouveaux chiffonniers, toutes les méthodes sont bonnes pour s’assurer de recueillir plus de textile que le concurrent. Même les plus illégales. Plus de 200 containers ont par exemple été volés en 2013 en France, souvent pour être expédiés dans des pays étrangers. Une autre pratique, légale mais largement trompeuse, concerne les entreprises qui nouent des partenariats avec des associations caritatives, pour afficher leur logo sur les containers à vêtements. En échange de cette incitation à la charité, les entreprises reversent une partie infime de leurs recettes à ces associations.

Notre équipe s’est aussi intéressée au Relais, le leader du marché de la récupération de vêtements. Si tous ses bénéfices sont réinvestis dans la création d’emplois en insertion, le Relais ne brille pas pour autant pour sa transparence. Exemple : ses containers n’indiquent pas que la majorité des vêtements donnés seront revendus à l’étranger, parfois sans même avoir été triés. À l’autre bout de la chaîne, nous nous sommes rendus en Tunisie, qui reçoit 100 000 tonnes de textile usé français chaque année, dont un tiers est inutilisable. Montrant du doigt une décharge de vêtements à ciel ouvert, Mehdi, un grossiste en habits de seconde main, se lamente : “Les poubelles de l’Europe viennent en Tunisie.”

À la fin de l’émission, Guilaine Chenu et Françoise Joly répondent à vos réactions sur ce reportage postées via notre page Facebook et Twitter @EnvoyeSpecial. Ne manquez pas l’émission de la semaine prochaine où, pour la dernière fois de la saison, vous pouvez faire le programme ! Votez pour le reportage que vous voulez voir samedi 20 juin, puis posez-nous des questions sur les réseaux sociaux à propos du reportage que vous avez choisi. Nous vous répondrons sur le plateau !

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.