#MonEnvoyéSpécial : "Du plomb dans le zinc"
Chaque jour en France, deux bistrots mettent la clé sous la porte. Désaffection des consommateurs, augmentation des prix du tabac, image ringarde : les raisons de la débâcle sont nombreuses. Tour de France de ces bars qui ont baissé le rideau et de ceux qui résistent. Retrouvez, à la fin de l'émission, les réponses de Guilaine Chenu et Françoise Joly à vos réactions sur notre page Facebook et Twitter @EnvoyeSpecial.
Quand un troquet ferme définitivement ses portes, en ville ou à la campagne, c’est un pan de la vie locale qui s’évapore. Le bistrot vit des heures sombres. Notre journaliste, Laurent Hakim, a voulu savoir pourquoi ce symbole du patrimoine français était en péril. C’est son reportage que vous avez choisi pour cette dernière émission participative de la saison.
Le déclin des cafés-bars ne date pas d’hier : depuis 1980, la France a perdu 70 % de ses bistrots. On en décompte 34 200 aujourd’hui, alors qu’ils étaient 400 000 après-guerre. Les fermetures se sont toutefois accélérées ces dernières années, pour des raisons multiples. En 2008, l’interdiction de fumer dans les débits de boisson a fait fuir plus d’un habitué. Et avec l’augmentation du tarif des consommations, les Français sont moins nombreux à se presser au comptoir. Ces deux dernières années, le prix moyen du café a par exemple augmenté de 5 centimes dans les bistrots.
Lien brisé
Contrairement à une idée reçue, c’est en ville que les troquets subissent le plus lourd tribut. À Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine, les piliers du Café Théo ont tenu jusqu’au bout. Mais un projet immobilier a eu raison de l’établissement et la police a dû intervenir pour évacuer le propriétaire et ses meilleurs clients. “C’était un peu le petit village gaulois, raconte l’un d’entre eux. Mais nous n’avions pas la potion magique pour résister.”
Cette désertion des bistrots est peut-être plus dramatique encore dans les zones rurales, où ils sont souvent les derniers commerces du village, faisant office à la fois de dépôt de pain et de marchand de journaux. Nous nous sommes rendus à Lachau, un petit village de la Drôme. Même si beaucoup d’habitants s’y retrouvaient, le seul café de la bourgade a fait faillite. Celle qui a tenu le zinc pendant dix ans s’appelle Bernadette. Elle déplore un lien social rompu : “Il n’y a plus grand chose à faire ici.” Aujourd'hui, le rideau du bar ne s’est pas relevé. Avec lui, c’est comme si l’âme du village s’était envolée.
À la fin de l’émission, Guilaine Chenu et Françoise Joly répondent à vos réactions sur ce reportage postées via notre page Facebook et Twitter @EnvoyeSpecial. Ne manquez pas l’émission de la semaine prochaine où, pour la dernière fois de la saison, vous pouvez faire le programme ! Votez pour le reportage que vous voulez voir samedi 20 juin, puis posez-nous des questions sur les réseaux sociaux à propos du reportage que vous avez choisi. Nous vous répondrons sur le plateau !
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