#MonEnvoyéSpécial. Une corne à prix d'or
Le 29 août, pour son dernier numéro exceptionnel d'été, le magazine se penche sur ce trafic mondial qui met le rhinocéros en danger. Enquête en France et dans les réserves en Afrique du Sud.
Le mois d’août touche à sa fin, et avec lui les émissions exceptionnelles de #MonEnvoyéSpécial. Voici la dernière avant de retrouver le magazine à la rentrée, avec une nouvelle formule encore plus participative.
Le 29 août, le magazine vous propose "Une corne à prix d'or", un état des lieux de ce trafic mondial qui met le rhinocéros en danger. Enquête en France et dans les réserves en Afrique du Sud.
Le rhinocéros d'Afrique du Sud est de plus en plus menacé. Selon certaines projections, on approche du moment où la mortalité de ce pachyderme sera supérieure aux naissances. Les autorités de Pretoria s'inquiètent depuis quelques années d'un déclin de la population des rhinocéros, annoncé vers 2016.
Avec environ 20 000 spécimens, l'Afrique du Sud abrite 70% à 80% de la population mondiale. Les cinq dernières années ont été marquées par une hausse dramatique du braconnage, d'environ 3 000% selon l'ONG WWF. Depuis 2007, le nombre de rhinocéros tués pour leur corne augmente tous les ans de façon exponentielle : 1 215 en 2015, contre 448 en 2011.
Malgré des progrès – il y a de plus en plus de comparutions pour braconnage et des peines de plus en plus lourdes –, la justice sud-africaine est impuissante à stopper le massacre. Les commanditaires sont impunis et le braconnage reste un délit rentable.
De fausses vertus médicinales à l'origine de l'hécatombe
À l'origine de cette hécatombe, la corne de l’animal. Son prix a atteint des sommets : plus de 50 000 euros le kilo aujourd’hui sur le marché noir, plus que le lingot d’or ! En Europe, ce sont les musées d’histoire naturelle qui sont dépouillés de leurs spécimens.
Ce trafic international trouve ses racines en Asie. La corne de rhinocéros y est très recherchée pour de supposées vertus aphrodisiaques ou médicales. Au Vietnam particulièrement, elle est utilisée en médecine traditionnelle pour diminuer la fièvre ou, de plus en plus, selon le WWF, dans le cadre de "cures pour détoxifier le corps".
Pourtant la corne, constituée exclusivement de kératine – comme les ongles humains – est une forme de "poils agglomérés" dont les vertus médicales n’ont jamais été démontrées. Aucune propriété analgésique ou anti-inflammatoire n'a pu être prouvée.
Un reportage de Kristian Autain et Olivier Martinez.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.