#MonEnvoyéSpécial : "Qatar, les forçats de la Coupe du monde"
À Doha, la capitale du Qatar, des centaines de milliers d’ouvriers immigrés s’affairent sur les chantiers de la Coupe du monde 2022. Nous avons enquêté sur leurs conditions de travail alarmantes et sur la mort de plusieurs d'entre eux sur les futurs stades. A la fin de l'émission, Guilaine Chenu et Françoise Joly répondent à vos questions, utilisant le hashtag #MonEnvoyeSpecial, sur Twitter @Envoye_Special et notre page Facebook.
Pour des raisons liées aux droits de rediffusion, cette émission n'est plus disponible.
La scène est quasi quotidienne à l’aéroport de Katmandou, au Népal. Dans le hall des départs, des ouvriers en partance pour construire les stades de la Coupe du monde 2022, au Qatar. Côté “Arrivées”, les cercueils d’autres travailleurs immigrés, morts sur ces chantiers gigantesques. Signée Pierre Monégier, l’enquête que vous avez choisie cette semaine vous fait découvrir les conditions de travail alarmantes des forçats du Mondial 2022.
Les ouvriers immigrés au Qatar ont refait l’actualité, mardi 24 mars, après la plainte pour “travail forcé” déposée par l’ONG Sherpa contre le groupe français Vinci Construction, l’un des géants mondiaux des travaux publics. L’entreprise, qui a remporté plusieurs contrats pour les chantiers de la compétition, a annoncé son intention de porter plainte pour diffamation contre Sherpa. Ces accusations, qui s’ajoutent aux soupçons de corruption et à la tenue de l’évènement en hiver plutôt qu’en été, viennent porter un nouveau coup dur à la Fédération internationale de football (Fifa), sous le feu des polémiques depuis qu’elle a décidé d’organiser le Mondial 2022 dans l’émirat.
Cafards et soleil brûlant
Sans savoir ce qui les attend à leur arrivée, entre 2 000 et 3 000 Népalais quittent leur pays chaque jour pour aller travailler à l’étranger. Pour partir, ils acquittent une avance de 1 000 €, soit deux ans de salaire, auprès d’agences locales d’emploi à l’international. Les promesses de ces dernières s’envolent rapidement une fois sur place : les ouvriers immigrés sont contraints de travailler en plein soleil par des températures approchant les 50 degrés, dans des conditions de sécurité précaires. Après douze heures de travail quotidien, ils se retrouvent parqués dans des dortoirs vétustes, avec seulement une douche pour 40 personnes.
Comme des dizaines d’ouvriers, Chandra Prasad a été blessé sur un chantier qatari. Après l’accident, il a été renvoyé au Népal, avec pour seule compensation un fauteuil roulant. “Il était parti pour avoir une vie meilleure, et voilà comment ils me l’ont rendu”, déplore sa femme. Le Népalais, qui avait besoin de réunir 300 € pour faire opérer sa jambe gangrenée, a finalement été guéri grâce à vos dons, suite à la première diffusion de ce reportage.
En fin d’émission, retrouvez les réponses de Guilaine Chenu et Françoise Joly aux questions que vous nous avez posées sur Twitter @Envoye_Special et notre page Facebook à propos de ce reportage. Vous pouvez dès maintenant choisir le reportage que vous voulez voir dans l’émission du 11 avril. Posez-nous également des questions sur les réseaux sociaux en utilisant le hashtag #MonEnvoyeSpecial. La rédaction vous répondra directement à l’antenne !
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