Retraites chapeau : Muriel Pénicaud souhaite la fin "des systèmes de retraite exceptionnels pour les dirigeants"
Invitée du "8h30 Fauvelle-Dély", jeudi 14 février, la ministre du Travail estime, après l'annonce de Renault sur l'abandon des indemnités exceptionnelles pour Carlos Ghosn, qu'il faut "arrêter" ces "systèmes de retraite exceptionnels".
Le conseil d'administration de Renault a annoncé ce mercredi qu'il renonçait à verser à Carlos Ghosn une indemnité de non-concurrence, qui correspond à deux ans de rémunération fixe et variable, et qu'il supprimait sa rémunération en actions pour les années 2015 à 2018. "Les membres du Conseil d'administration ont pris leur responsabilité, ils ont eu raison", a réagi ce jeudi Muriel Pénicaud, ministre du Travail, invitée du "8h30 Fauvelle-Dély".
"On est dans une situation très exceptionnelle et je pense qu'à l'intérieur de Renault comme à l'extérieur personne n'aurait compris le vote inverse." estime la ministre. Pour elle, la présomption d'innocence ne se pose pas dans ce cas-là car "il y a une obligation d'être en poste" pour toucher ces rémunérations. "Carlos Ghosn n'est plus en poste, donc il ne peut pas remplir les conditions." conclut-elle.
Carlos Ghosn touchera malgré tout une retraite chapeau de plusieurs centaines de milliers d'euros chaque année. Pour la ministre du Travail, il s'agit là d'un "système en voie d'extinction dans les entreprises et j'y suis plutôt favorable. Il faut arrêter d'avoir des systèmes de retraite exceptionnels pour les dirigeants". "C'est un avis personnel", précise toutefois Muriel Pénicaud.
Le chômage en légère baisse
La ministre du Travail s'est félicitée de la baisse du nombre de chômeurs, qui représentaient au dernier trimestre 2018 8,8% de la population active, selon des chiffres dévoilés ce jeudi par l'Insee. "Cela fait dix ans que l'on n'était pas arrivé à avoir un taux de chômage inférieur à 9%", avance Muriel Pénicaud, "donc c'est une très bonne nouvelle !". Pour elle, c'est "dû notamment aux réformes du marché du travail".
Il faut continuer, mais c'est une mobilisation générale
Muriel Pénicaudà franceinfo
L'objectif affiché par Emmanuel Macron en matière de chômage est d'arriver à 7% de chômeurs à la fin du quinquennat. "Ce n'est pas l'État qui décrète les emplois, mais c'est notre ambition. Je pense que la trajectoire c'est celle qu'il faut garder parce que cette ambition c'est aussi ce qui donne la vigueur dans les réformes, les investissements et donc la chance de vaincre le chômage" estime Muriel Pénicaud.
La reprise des négociations sur l'assurance chômage
Après avoir achoppé sur la question d'un éventuel système de bonus-malus sur les contrats courts, les négociations sur l'assurance chômage reprennent aujourd'hui. La question de ces CDD successifs est de nouveau à l'ordre du jour, et le président du Medef a annoncé ce jeudi sa proposition, une "prime de précarité". Le gouvernement "sera exigeant et n'acceptera pas une négociation qui n'aboutirait pas sur quelque chose de fort", a prévenu Muriel Pénicaud sur franceinfo, tout en annonçant que le gouvernement n'était pas opposé "à une mesure forte et efficace" à la place du système de bonus-malus. Revoir les règles pour éviter l'abus des contrats courts "cela fera des économies", estime la ministre du Travail.
Parité : bientôt une obligation de résultat
"On est le premier pays au monde qui va passer à une obligation de résultat" se réjouit Muriel Pénicaud. Le 1er mars les mesures sur l'égalité salariale entre les hommes et les femmes entreront en vigueur dans les entreprises de plus 1 000 salariés, qui devront mettre en place un "index de l'égalité qui a été défini avec les partenaires sociaux". "Les entreprises ont une obligation de faire une enveloppe de rattrapage salariale sur trois ans", explique la ministre du Travail.
Parent 1 et parent 2 dans des formulaires scolaires
Autre mesure de société, les députés ont adopté mardi soir, contre l'avis du gouvernement, un amendement LREM afin de remplacer les mentions père et mère par parent 1 et parent 2 dans les formulaires scolaires. "Il y a des choses plus importantes dans la vie", a réagi Muriel Pénicaud, estimant que les réactions négatives à ce projet sont le fruit de "de débats classiques en France".
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle-Dély" du 14 février 2019 :
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