Tirailleurs sénégalais : le massacre oublié de soldats déclarés "morts pour la France"
Biram et Mouhamed Senghor sont les fils et petit-fils d'un tirailleur sénégalais : M’Bap Senghor. Un soldat parti combattre pour la France en 1940 et fait prisonnier par les Allemands. C'est néanmoins sur le sol sénégalais qu'il a rendu son dernier souffle, abattu le 1er décembre 1944 sur ordre d'officiers français dans le camp de Thiaroye, non loin de Dakar.
"Ils ont préféré massacrer des gens pour asseoir l'autorité française"
De retour au Sénégal à la fin de la guerre avec des centaines d'autres tirailleurs, ces soldats réclament le paiement de leur solde. L'armée française le leur refuse, elle accuse ces militaires africains de rébellion et ouvre le feu. Le père de Biram Senghor est tué avec des dizaines d'autres : "Ils n'avaient aucune considération pour l'homme noir, ils ont préféré massacrer des gens pour asseoir l'autorité française sur les populations africaines", déplore Biram Senghor.
Le bilan officiel de la France fait état de 35 morts et de 35 blessés. Mais au fil des années, la version d'une mutinerie soutenue par l'État français est de plus en plus contestée. Un premier pas a été fait par le ministère français des Armées il y a quatre mois : six tirailleurs assassinés à Thiaroye ont été reconnus "morts pour la France" dans des courriers adressés à leur famille, ce qui pourrait ouvrir la voie à des compensations financières.
Regardez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus.
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