"La France a esclavagisé, colonisé, et est restée", critique le président du Sénégal, qui demande à Paris de fermer ses bases militaires
Dans une interview exclusive accordée à France Télévisions, Bassirou Diomaye Faye, le président du Sénégal, a dévoilé avoir reçu jeudi 28 novembre "une lettre du président Macron dans laquelle il reconnaît que ce fut un massacre", à propos des tirailleurs africains à Thiaroye en 1944. "Ce pas doit ouvrir la porte à une collaboration parfaite pour la manifestation de toute la vérité sur ce douloureux événement", a-t-il poursuivi. Quatre-vingts ans après le drame, Bassirou Diomaye Faye estime que "quelque chose a été caché" de la part de la France. "Nous pensons que, pour cette fois, l'engagement de la France sera total", a-t-il ajouté.
"Il n'y a pas encore de délai"
Aujourd'hui, il existe toujours une présence militaire française au Sénégal. Dans un entretien à l'AFP, le président sénégalais a déclaré jeudi que la France allait devoir fermer ses bases militaires au Sénégal. "Est-ce qu'en tant que Français vous envisagez de nous voir dans votre pays avec des chars et des militaires sénégalais ?", a-t-il déclaré à France 2.
"La France a esclavagisé, a colonisé, et est restée. Si vous inversez les rôles, vous considérerez très mal qu'une autre pays puisse avoir une base militaire en France (...) Y a pas encore de délai (...) si ça doit être fait, ce sera dit aux autorités françaises." Il précise auprès de l'AFP : "Le Sénégal est un pays indépendant, c'est un pays souverain et la souveraineté ne s'accommode pas de la présence de base militaire dans un pays souverain. (...) Est-ce que pour autant, on parle de rupture ? Non".
Regardez l'intégralité de l'interview dans la vidéo ci-dessus.
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