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Guerre en Ukraine, inflation, IVG… Ce qu'il faut retenir de l'allocution de Joe Biden face au Congrès américain

Le président américain s'est livré pour la première fois à l'exercice annuel du discours sur l'état de l'Union, mardi 1er mars.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Joe Biden prononce son discours sur l'état de l'Union au Capitole, à Washington (Etats-Unis), le 1er mars 2022. (SAUL LOEB / AFP)

Plus d'un an après l'attaque du Capitole par des partisans de Donald Trump, le Congrès américain a offert une scène rare, mardi 1er mars. Républicains et démocrates se sont levés à l'unisson pour manifester leur soutien à l'ambassadrice d'Ukraine, invitée d'honneur du discours sur l'état de l'Union de Joe Biden. Le démocrate a placé la guerre en Ukraine au cœur de la première allocution face au Congrès de son mandat. 

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Le contexte de ce rituel annuel, qui permet au président américain de détailler les grands axes de sa politique, était cette année particulier. Depuis 1945, jamais le chef de l'Etat n'avait prononcé ce discours "alors qu'une guerre terrestre d'une telle ampleur et d'une telle portée était en cours en Europe", rappelle le New York Times*. Franceinfo vous en résume les temps forts.

L'Occident "uni" face au "dictateur" Vladimir Poutine

Joe Biden a entamé son discours par une longue diatribe contre le "dictateur" Vladimir Poutine et un éloge à la résistance du peuple ukrainien, "qui n'a peur de rien". Le président russe "a cherché à ébranler les fondements mêmes du monde libre, pensant qu'il pourrait le faire plier à ses méthodes menaçantes", a déclaré le démocrate de 79 ans*. "Mais il a fait un mauvais calcul."

"[Vladimir Poutine] pensait qu'il pouvait entrer en Ukraine et que le monde s'écroulerait. Au lieu de cela, il a rencontré un mur de force qu'il n'avait jamais prévu ou imaginé. Il a rencontré le peuple ukrainien."

Joe Biden

lors de son discours sur l'état de l'Union

Face à l'invastion russe en Ukraine, les Etats-Unis et leurs alliés sont "unis", a martelé Joe Biden. Selon lui, Vladimir Poutine a eu tort de "penser que l'Occident et l'Otan ne répondraient pas" à cette agression. "Le fait qu'un dictateur russe ait envahi un pays étranger a un coût sur toute la planète, a encore affirmé le président américain. Dans la bataille entre la démocratie et l'autocratie, les démocraties sont au rendez-vous, et le monde choisit clairement le côté de la paix et de la sécurité."

Vladimir Poutine "est maintenant plus isolé que jamais du reste du monde", a insisté Joe Biden face aux élus du Congrès, parés pour la plupart d'un ruban, d'une veste ou d'une écharpe jaune et bleu (les couleurs du drapeau de l'Ukraine). Les Etats-Unis, eux, "sont aux côtés du peuple ukrainien", a-t-il garanti.

De nouvelles mesures en réponse à l'invasion de l'Ukraine

Joe Biden Biden a profité de ce discours annuel pour dévoiler de nouvelles sanctions contre Moscou. Suivant l'exemple de l'Union européenne et du Canada, il a annoncé l'interdiction de l'espace aérien des Etats-Unis aux avions russes. Le président américain a aussi menacé les oligarques russes de saisir leurs "yachts, appartements de luxe et jets privés", issus de gains qu'il juge malhonnêtes, sans préciser de plan concret.

Alors que la Russie est le deuxième plus grand exportateur de pétrole brut au monde, Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis allaient débloquer 30 millions de barils de pétrole provenant des réserves stratégiques. Cela représente 5% des 582 millions de barils qui constituent ces réserves, selon l'agence américaine d'informations sur l'énergie. 

La moitié des barils de pétrole débloqués par trente pays membres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dont font partie les Etats-unis et la France, proviennent donc des Etats-Unis. L'AIE a ainsi pour objectif de stabiliser les cours du pétrole, qui flambent depuis l'invasion de l'Ukraine, et d'éviter toute pénurie.

Le Covid et l'inflation, deux dossiers brûlants avant les Midterms

Si ses premiers mots concernaient la guerre en Ukraine, le président américain a consacré la majeure partie de son allocution aux questions de politique intérieure. "Le Covid-19 ne doit plus régir nos vies", a clamé Joe biden face à un auditoire quasiment sans masque, après de nouvelles recommandations des autorités sanitaires s'adaptant à la décrue de la pandémie.

Rappelant les débats parfois violents sur les mesures sanitaires, l'un des dossiers brûlants de sa première année de mandat, il a estimé que les Américains ne pouvaient "pas changer [leurs] divisions passées". "Mais nous pouvons changer la manière dont nous allons avancer, sur le Covid-19 et d'autres sujets que nous devons affronter ensemble", a-t-il insisté.

A quelques mois des élections de mi-mandat, qui pourraient lui coûter sa courte majorité au Congrès, Joe Biden a déclaré que sa "plus grande priorité" est désormais de "ramener les prix [des biens de consommation] sous contrôle". L'inflation a atteint son plus haut niveau aux Etats-Unis depuis 30 ans, avec 6,2% en un an. Pour permettre de diminuer les coûts et de réduire le déficit, Joe Biden compte notamment produire davantage de produits "en Amérique", au lieu d'être "à la merci des chaînes d'approvisionnement étrangères".

Des promesses pour rassembler conservateurs et progressistes

Fidèle à sa position centriste, Joe Biden s'est livré à un exercice d'équilibriste politique face au Congrès. Il n'a prononcé aucune critique envers l'opposition républicaine ou son précédecesseur, Donald Trump, note le magazine Time*. Pour rassurer les électeurs conservateurs qui le taxent de laxisme, le démocrate a promis qu'il allait allouer plus de fonds aux forces de police et répondre ainsi à la hausse de la criminalité aux Etats-Unis. Il a aussi assuré vouloir "sécuriser" la frontière avec le Mexique, où se succèdent les vagues migratoires.

Mais Joe Biden a aussi fait des promesses à l'attention des progressistes. Il a notamment assuré qu'il se battrait pour défendre le droit à l'avortement, "menacé comme jamais", alors que la Cour suprême doit se prononcer sur une loi du Mississippi restreignant l'accès à l'IVG. Il s'est par ailleurs engagé à "continuer de faire progresser la sécurité sociale de maternité pour tous les Américains", ainsi qu'à protéger l'accès au vote des Afro-Américains, réduit par une succession de lois dans plusieurs Etats du Sud, selon la radio publique NPR*. 

Joe Biden a enfin promis son "soutien" aux jeunes Américains transgenres, visés par des mesures restreignant leurs droits dans certains Etats conservateurs. Plus largement, le démocrate a promis d'étudier "la loi bipartisane sur l'égalité", "pour nos Américains LGBT+".

* Les liens marqués par des astérisques renvoient vers des contenus en anglais.

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