Election de Donald Trump : Elon Musk, Mike Huckabee, Elise Stefanik... Qui sont les premiers membres de sa future administration ?

Le président élu des Etats-Unis a commencé à annoncer les nominations de plusieurs de ses proches à des postes clés.
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L'homme d'affaires Elon Musk, patron de X, Tesla et SpaceX, s'exprime lors d'un meeting du candidat républicain à la présidentielle américaine Donald Trump à New York, le 27 octobre 2024. (EVAN VUCCI/AP / SIPA)

L'homme le plus riche du monde comme ministre. Aux Etats-Unis, le président élu Donald Trump a choisi mercredi 13 novembre le milliardaire Elon Musk pour gérer un nouveau ministère dit "de l'Efficacité gouvernementale", créé spécialement pour la future administration. Une semaine après l'élection présidentielle et sa victoire dans la course à la Maison Blanche, le candidat républicain a aussi nommé plusieurs de ses proches à des postes clés, dont Lee Zeldin à la direction de l'Agence de protection de l'environnement (EPA). Il avait déjà annoncé mardi la nomination de deux autres fidèles, Elise Stefanik et Tom Homan. La première sera ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, tandis que le second sera chargé du contrôle des frontières. Pour gérer son cabinet, Donald Trump a également choisi Susie Wiles, l'une des têtes pensantes de sa campagne. Franceinfo vous présente ces trumpistes aux postes haut placés.

Susie Wiles, cheffe de cabinet à la Maison Blanche 

A peine deux jours après sa victoire, Donald Trump a désigné sa directrice de campagne, Susan Summerall Wiles, appelée plus fréquemment Susie Wiles, comme future cheffe de cabinet. La stratège républicaine de 67 ans est la première femme nommée à ce poste clé de l'administration. Jeudi, le milliardaire a salué une femme "forte, intelligente, innovante", "universellement admirée et respectée". Susie Wiles "m'a aidé à remporter l'une des plus grandes victoires politiques de l'histoire américaine", a-t-il souligné. 

Donald Trump aux côtés de sa directrice de campagne Susie Wiles, le 6 novembre 2024, à West Palm Beach (Floride). (JIM WATSON / AFP)

Pour Politico, Susie Wiles est peut-être l'élément le plus important de la garde rapprochée de Donald Trump. La républicaine est entrée en scène en 2021, peu après l'élection de Joe Biden et l'assaut du Capitole. L'ancien président, alors défait et incapable de reconnaître la débâcle, a fait appel à ses services pour signer son retour politique, note le média spécialisé dans un autre article. Cette fine stratège, a apporté organisation et professionnalisme à la campagne violente et parfois chaotique de Donald Trump. Susie Wiles a joué un rôle clé quand celui-ci déviait trop : elle l'a notamment encouragé à parler davantage de vote par correspondance et à moins contester les résultats de 2020.

Bien avant d'intégrer l'entourage de Donald Trump, Susie Wiles avait travaillé pour un parlementaire, Jack Kemp, avant de rejoindre la campagne de Ronald Reagan puis son administration dans les années 1980. La consultante a poursuivi sa carrière en Floride, où elle a joué un rôle prépondérant dans l'élection de Ron DeSantis au poste de gouverneur en 2018, avant de se fâcher avec lui.

Tom Homan, chargé du contrôle des frontières 

Il sera "le tsar des frontières", a annoncé Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. Tom Homan, 62 ans, rejoindra l'équipe dirigeante du président républicain, après avoir dirigé il y a sept ans l'agence nationale du contrôle des frontières et de l'immigration (ICE). Il était resté moins de deux ans à ce poste. 

Tom Homan lors d'un meeting de Donald Trump à Commerce (Géorgie), le 26 mars 2022. (MEGAN VARNER / GETTY IMAGES / AFP)

Ancien policier, Tom Homan a été agent de la police des frontières, avant de rejoindre le département de la Sécurité intérieure dans le courant des années 2000. Il a été chargé des expulsions lors du second mandat de Barack Obama, une époque où les renvois de sans-papiers ont atteint un niveau record aux Etats-Unis, rappelle CBS News. A la tête de l'ICE aux débuts des années Trump, Tom Homan avait notamment cosigné la note autorisant les séparations de familles migrantes à la frontière. Plus d'un millier d'enfants n'ont pas revu leurs parents depuis. 

Dès janvier, celui qui est devenu chroniqueur pour Fox News sera chargé de mener à bien "la plus grande opération d'expulsions de l'histoire des Etats-Unis", promise par le candidat Donald Trump. "Vous feriez mieux de commencer à faire vos valises", a-t-il lancé à l'attention de sans-papiers cet été, lors de la convention républicaine. Les expulsions, avance Thomas Homan, cibleront d'abord les personnes condamnées pour des délits ou crimes. Bien d'autres pourraient suivre, a-t-il prévenu auprès de CBS News, ajoutant que "des familles peuvent être déportées ensemble", y compris des enfants américains dont les parents sont sans papiers. 

Elise Stefanik, ambassadrice aux Nations unies 

L'annonce de la nomination d'Elise Stefanik aux Nations unies, dimanche soir, a été faite par communiqué envoyé au New York Post. "Elise est une combattante de l'Amérique incroyablement forte et intelligente", a déclaré à cette occasion Donald Trump. "Je suis vraiment honorée", lui a répondu l'intéressée. Première de sa famille à aller à l'université (à Harvard), la républicaine de 40 ans a fait ses armes au sein de l'administration Bush, relate la BBC. 

Elise Stefanik, le 23 mai 2024, au Congrès à Washington (Etats-Unis). (CELAL GUNES / AFP)

Depuis dix ans, Elise Stefanik est élue de la Chambre des représentants, où elle représente la 21e circonscription de l'Etat de New York. A l'époque de sa première élection en 2014, Elise Stefanik était la plus jeune femme de l'histoire américaine à entrer au Congrès. L'élue y a soutenu les politiques d'Israël depuis les attentats du 7 octobre menés par le Hamas. Elle a notamment mené des auditions sur les mouvements de protestation étudiants en soutien à la bande de Gaza et a récemment accusé l'ONU de "croupir dans l'antisémitisme".

Lee Zeldin, à la tête de l'Agence de protection de l'environnement

En nommant Lee Zeldin, Donald Trump a qualifié le républicain "de vrai combattant pour les politiques de l'Amérique d'abord". Son allié devrait s'engager dans une politique de suppression de protections environnementales, tout en poussant pour la production de pétrole et de gaz, pointe le site spécialisé E&E News. A la tête de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), "il veillera à ce que les décisions de déréglementation soient justes et rapides, et qu'elles soient adoptées pour libérer le pouvoir des entreprises", a défendu Donald Trump, tout en promettant les normes environnementales "les plus strictes".

Lee Zeldin lors de la convention républicaine, le 17 juillet 2024, à Milwaukee (Wisconsin). (ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)

 

Lee Zeldin, 44 ans, a servi dans l'armée puis a travaillé en tant qu'avocat, avant d'être élu au Sénat de l'Etat de New York. Il a ensuite été huit ans représentant au Congrès, de 2015 à 2023. Il y a deux ans, le républicain a échoué à devenir gouverneur de son Etat face à la démocrate Kathy Hochul. Il a récemment rejoint l'America First Policy Institute, un laboratoire d'idées soutenant les propositions de Donald Trump.

Elon Musk et Vivek Ramaswamy, en charge de l'Efficacité gouvernementale

L'annonce était très attendue, après la campagne tous azimuts (et très dispendieuse) d'Elon Musk en faveur de Donald Trump. Mardi, le républicain a confirmé qu'il comptait nommer le milliardaire, patron de SpaceX, Tesla et propriétaire du réseau social X (anciennement Twitter), à la tête d'un tout nouveau ministère dit "de l'Efficacité gouvernementale". Elon Musk, 53 ans, partagera ce poste avec l'entrepreneur Vivek Ramaswamy, milliardaire climatosceptique et conservateur âgé de 39 ans. "Ensemble, ces deux Américains formidables traceront un chemin pour mon gouvernement afin de démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les réglementations excessives, couper dans les dépenses inutiles et restructurer les agences fédérales", a déclaré Donald Trump dans un communiqué.

Les entrepreneurs Vivek Ramaswamy et Elon Musk, soutiens de Donald Trump et nommés à la tête du ministère américain de l'Efficacité gouvernementale le 12 novembre 2024. (ANDREW CABALLERO-REYNOLDS,ALAIN JOCARD / AFP)

Sur son réseau social, Elon Musk a donné plus de détails mardi sur son futur ministère, qui sera en fait un groupe de travail spécialement créé pour la future administration Trump. La liste des missions confiées à cette entité sera publiée en ligne "pour une transparence maximale", a-t-il promis. Un "classement des dépenses les plus terriblement stupides" sera également publié, a prévenu Elon Musk, ajoutant dans un message qu'il souhaiterait passer de 458 à 99 agences fédérales, sans préciser comment il s'y prendrait. "FERMEZ-LE", a pour sa part déclaré Vivek Ramaswamy sur X, au sujet du gouvernement fédéral.

Pete Hegseth, ministre de la Défense

C'est peut-être la nomination qui surprend le plus aux Etats-Unis, y compris dans le camp républicain. Dans un communiqué transmis mardi à la presse américaine, Donald Trump a fait savoir qu'il confierait le ministère de la Défense à Pete Hegseth, 44 ans, ancien militaire et présentateur de la chaîne de télévision conservatrice Fox News. "Avec Pete à la barre, les ennemis de l'Amérique sont prévenus – nos forces armées connaîtront à nouveau la grandeur et l'Amérique ne reculera jamais", a commenté Donald Trump dans son communiqué. Durant sa carrière militaire, Pete Hegseth a servi en Afghanistan et en Irak, rappelle CNN. Il a également œuvré en tant que conseiller informel de Trump pendant plusieurs années, à la fois lorsque ce dernier était à la Maison Blanche mais aussi après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020.

Le présentateur de la chaîne Fox, Pete Hesgeth, lors d'une cérémonie à Nashville, dans le Tennessee (Etats-Unis), le 16 novembre 2023. (TERRY WYATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Pete Hegseth travaille pour la chaîne Fox News depuis 2014, où il est l'un des présentateurs de l'émission "Fox and Friends". S'il connaît bien le monde des anciens combattants, l'animateur n'a cependant pas l'expérience de commandement généralement requise pour occuper ce poste. Pete Hegseth s'est notamment fait remarquer pour des diatribes contre ce qu'il qualifie de "complot woke", en déclarant qu'il ne souhaitait voir que des hommes sur le champ de bataille. "Nous ne devrions pas avoir de femmes dans des rôles de combat. Cela ne nous a pas rendus plus efficaces, cela ne nous a pas rendus plus meurtriers, cela a rendu les combats plus compliqués", a-t-il par exemple déclaré dans une émission en ligne, comme l'a rapporté Newsweek. 

Mike Huckabee, ambassadeur en Israël

Donald Trump compte aussi débaucher un autre présentateur de Fox News, Mike Huckabee, 69 ans, par ailleurs ancien gouverneur de l'Arkansas, pour occuper un poste sous haute tension : celui d'ambassadeur des Etats-Unis en Israël. "Il adore Israël et le peuple d'Israël, et réciproquement, le peuple d'Israël l'adore. Mike travaillera sans relâche au retour de la paix au Moyen-Orient !", a déclaré le futur président américain dans un communiqué. Alors que la guerre qui oppose Israël au Hamas dans la bande de Gaza entre dans son 13e mois, cette nomination inquiète les défenseurs de la cause palestinienne, car Mike Huckabee est un fervent défenseur du sionisme et de la colonisation israélienne. 

Mike Huckabee, présentateur de la chaîne Fox News et ancien gouverneur de l'Arkansas, avec le président élu américain Donald Trump à Drexel Hill (Pennsylvanie, Etats-Unis), le 29 octobre 2024. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Après des années à officier comme pasteur baptiste, Mike Huckabee s'est tourné vers la politique dans les années 2010 pour défendre des positions chrétiennes conservatrices, hostiles à la communauté LGBT. Il avait tenté par deux fois d'être candidat à la présidentielle pour le parti républicain, sans succès. Son discours sur le conflit israélo-palestinien a toujours fortement penché en faveur d'Israël. En 2008, il déclarait "qu'en réalité, un Palestinien, ça n'existe pas", a rapporté CNN. En 2015, il avait estimé qu'il ne voyait pas la Cisjordanie "comme un territoire occupé", contrairement à la position des Nations unies sur la question. "Une colonie, ça n'existe pas. Il y a des communautés, des quartiers, des villes. L'occupation, ça n'existe pas", avait-il déclaré en 2017, cité par la radio américaine NPR. Sa nomination a été chaleureusement accueillie par les soutiens de la colonisation israélienne.

Kristi Noem, ministre de la Sécurité intérieure

Kristi Noem, 52 ans, figure emblématique du mouvement Maga (acronyme de Make America great again, "rendre sa grandeur à l'Amérique", le slogan de campagne de Donald Trump) sera en charge de la Sécurité intérieure. La gouverneure du Dakota du Sud a été choisie par Donald Trump pour "sa force concernant la sécurité frontalière", a expliqué le président dans un communiqué. Elle sera appelée à travailler étroitement avec Tom Homan. Fidèle soutien du milliardaire, Kristi Noem devra s'assurer du respect de la grande promesse de campagne de Donald Trump : "sceller la frontière" sud des Etats-Unis avec le Mexique et limiter l'immigration irrégulière qui y transite. "Nous allons sécuriser la frontière et rétablir la sûreté", a-t-elle promis mardi soir sur le réseau X après l'annonce de sa nomination.

La gouverneure du Dakota du Sud, Kristi Noem, s'exprime lors d'un meeting de Donald Trump à Vandalia (Ohio, Etats-Unis), le 16 mars 2024. (KAMIL KRZACZYNSKI / AFP)

En avril, Kristi Noem avait fait polémique en avouant dans un livre autobiographique qu'elle avait un jour abattu sa chienne d'un coup de pistolet, parce qu'elle la jugeait inapte à la chasse, a rapporté le Guardian. En plus du contrôle des frontières, la future ministre de la Sécurité intérieure sera chargée de superviser l'Agence de gestion des situations d'urgence, très critiquée lors de l'ouragan Helene dans le sud-est des Etats-Unis, ainsi que le Secret Service, unité de police chamboulée par la tentative d'assassinat de Donald Trump le 13 juillet lors d'un meeting de campagne à Butler (Pennsylvanie). 

John Ratcliffe, directeur de la CIA

L'ancien directeur national du renseignement de Donald Trump (de 2020 à 2021), John Ratcliffe, 59 ans, va faire son grand retour, cette fois à la tête de la puissante Agence centrale du renseignement américain, la CIA. Qualifié de "fervent défenseur des droits constitutionnels de tous les Américains" par le président élu, John Ratcliffe s'était fait remarquer en 2020, après avoir rendu publiques des informations non vérifiées. Ces éléments provenant de Russie évoquaient un prétendu "scandale" orchestré par la démocrate Hillary Clinton face à Donald Trump lors de la campagne présidentielle de 2016, comme l'expliquait CNN

L'ancien directeur du renseignement américain, John Ratcliffe, lors de son audition devant le Sénat, à Washington (Etats-Unis) le 5 mai 2020. (ANDREW HARNIK / POOL)

Cette décision de déclassifier des documents douteux, prise un mois avant l'élection de 2020, avait alors été très critiquée par le camp démocrate. John Ratcliffe avait par ailleurs été accusé de vouloir déstabiliser le scrutin au profit de Donald Trump. Le Texan aux positions ultra-conservatrices fait aussi partie, comme Lee Zeldin, de l'America First Policy Institute, où il occupe les fonctions de co-président. En tant que directeur de la CIA, il aura le pouvoir de choisir les espions expérimentés déployés à l'étranger et de mener des opérations clandestines, explique le New York Times. Le journal américain rappelle aussi que John Ratcliffe bataille depuis des années pour que les Etats-Unis traitent la Chine avec bien plus de méfiance.

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