#MonEnvoyéSpécial : "La vie sur un fil"
Entre les pleurs, les cris et les chantages au suicide, les services sociaux font face à des situations individuelles et familiales de plus en plus difficiles. Nous avons plongé dans le quotidien de la Caisse d’allocations familiales de Roubaix-Tourcoing, la plus sollicitée de France. À la fin de l'émission, Guilaine Chenu et Françoise Joly répondent à vos réactions sur notre page Facebook et sur Twitter @EnvoyeSpecial.
Les vies défilent au guichet de la Caisse d’allocations familiales (CAF) de Roubaix-Tourcoing, dans le département du Nord. Jusqu’à 1 000 personnes s’y présentent chaque jour, entre honte, désespoir et parfois violence. Signé Anouk Burel, le document qui a recueilli 40 % de vos voix cette semaine vous fait découvrir le quotidien difficile des allocataires et des fonctionnaires de la CAF la plus sollicitée de France.
L’antenne des services sociaux de Roubaix-Tourcoing a justement fait l’actualité, vendredi 27 mars, puisque ses agents d’accueil ont exercé leur droit de retrait suite à l’agression verbale de l’un d’entre eux. Des incidents similaires se sont produits dernièrement dans la région Nord-Pas-de-Calais, où les fonctionnaires des CAF de Lille et d’Amiens se sont également mis en grève. Alors que le gouvernement a annoncé, mercredi 8 avril, un plan d’économies de 865 millions d’euros par an pour les allocations familiales, le directeur de la CAF du Nord, Luc Grard, a annoncé plusieurs mesures pour endiguer la défiance entre agents et usagers, dont la création de 15 postes supplémentaires.
Dernier rempart avant l’exclusion
Sans compter les kilomètres, le docteur Lamarre parcourt la ville pour soigner les plus démunis. La plupart de ses patients touchent des allocations de la CAF. “À Roubaix, si les prestations sociales n’existaient pas, la moitié de la ville ne s’en sortirait pas”, lance-t-il entre deux rendez-vous. Le docteur fait ici référence aux 29 000 foyers qui bénéficient d’une aide sociale, soit 76 % des habitants de la ville.
Parmi eux, il y a Hayat, 23 ans. Cette jeune mère, qui élève seule sa fille, nous confie que les allocations familiales l’ont “sauvée” et lui ont permis de rebondir pour trouver un emploi. Notre équipe a rencontré une autre allocataire, plus atypique. Estelle touche le RSA tout en étant agente d’accueil pour la CAF de Roubaix-Tourcoing. Avec 1 080 € par mois et deux enfants à charge, elle reconnaît que “financièrement, c’est catastrophique”, mais elle s’estime bien lotie : “Moi, j’ai un métier, alors que d’autres [allocataires] n’en ont pas.”
En fin d’émission, Guilaine Chenu et Françoise Joly répondent à vos commentaires publiés sur Twitter @Envoye_Special et notre page Facebook. La semaine prochaine, nous laissons exceptionnellement la rédaction en chef à Samuel Le Bihan. L’acteur choisira un reportage qui l’a particulièrement ému, puis vous rendra la main pour l’émission du samedi 2 mai, pour laquelle vous pourrez de nouveau prendre les commandes. À très vite sur #MonEnvoyéSpécial !
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