Journalistes convoqués par la DGSI

Plusieurs journalistes ont été convoqués en 2019 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Des journalistes du site d'investigations Disclose, de la cellule d'investigation de Radio France et de l'émission Quotidien de TMC, ont été convoqués dans le cadre d'enquêtes sur l'exportation d'armes françaises utilisées au Yémen. Ils sont inquiétés par la justice pour avoir détenu puis publié des documents classifiés "confidentiel défense". Ces auditions se sont tenues dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte en décembre 2018 et conduite sous l’autorité de la "section terrorisme et atteinte à la sûreté nationale" du parquet de Paris.
Par ailleurs, Ariane Chemin grand reporter au Monde, et le président du directoire du journal Louis Dreyfus, ont également été convoqué le 29 mai par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Ils sont entendus pour des articles sur les affaires d'Alexandre Benalla, et notamment "sur le profil d'un sous-officier de l'armée de l'air, Chokri Wakrim, compagnon de l'ex-cheffe de la sécurité de Matignon, Marie-Élodie Poitout". Ces auditions entrent dans le cadre d'une enquête ouverte pour "révélation de l'identité d'un membre des unités des forces spéciales".
Ces convocations ont suscité de nombreuses réactions d'indignation."Le secret-défense ne saurait être opposé au droit à l'information, indispensable à un débat public digne de ce nom, ni servir d'épée de Damoclès pour dissuader les journalistes d'enquêter", a réagi un collectif d'une trentaine de sociétés des journalistes (SDJ). Le SNJ-CGT a dénoncé un "nouveau coup de canif insupportable contre le journalisme et la liberté d'informer" et la CFDT-Journalistes, "une procédure dont le but inavoué est de faire taire les journalistes dans l'exercice de leur mission d'informer".