Législatives 2024 : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 1er juillet
Après les scores au plus haut du Rassemblement national lors du premier tour des élections législatives, de nombreux désistements ont été annoncés un peu partout en France pour tenter de faire barrage au parti d'extrême droite. Dans le même temps, le Premier ministre Gabriel Attal a répété la ligne d'Ensemble. Jordan Bardella, le président du RN, a dénoncé "une alliance du déshonneur". Franceinfo revient sur les faits marquants de la journée.
Plus de 150 désistements
Selon un décompte effectué par franceinfo, plus de 150 candidats ont déjà annoncé qu'ils comptaient se retirer de la bataille électorale. Si elle se confirme, cette vague, qui concerne surtout le Nouveau Front populaire et le camp macroniste, diminuera le nombre de triangulaires, qui s'élevait dimanche soir à un peu plus de 300 du fait de la forte participation du premier tour (66,7%).
Le Nouveau Front populaire a systématiquement retiré ses candidats qui arrivaient en troisième position à l'issue du premier tour. Une différence concerne La France insoumise, pour qui cette règle ne vaut que pour les cas où le RN est en tête.
Gabriel Attal appelle de nouveau au désistement en cas de triangulaire défavorable pour son camp
Le Premier ministre a répété et précisé, lundi soir sur TF1, la consigne donnée dimanche soir. "Seul le RN peut avoir une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Ni le NFP, ni LFI, ne peut avoir de majorité absolue", a souligné Gabriel Attal en visioconférence avec les candidats du camp présidentiel, après la progression impressionnante du parti de Jordan Bardella. "L'enjeu est donc clair : veut-on confier les pleins pouvoirs et le destin du pays au RN ? Nous répondons que non. Est-ce que pour autant nous voulons faire alliance avec le NFP ? Non."
"Dans les circonscriptions où le maintien de notre candidat entraînerait une victoire assurée de l'extrême droite face à un candidat qui défend les valeurs républicaines, à ce moment-là, on se retire."
Gabriel Attal, Premier ministresur TF1
"Désistement ne veut pas dire ralliement", a ajouté Gabriel Attal, estimant que seule "une poignée de circonscriptions" étaient concernées par un désistement d'Ensemble.
Mais la ligne de Gabriel Attal n'est pas partagée par l'ensemble du camp présidentiel. François Bayrou et Yaël Braun-Pivet défendent le cas par cas alors que l'ancien Premier ministre Edouard Philippe se dit partisan de la stratégie "ni le RN ni LFI".
Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, a déploré sur France 2 "une forme de cacophonie" du "camp macroniste". Il assure qu'il y a "encore beaucoup de cas qui ne sont pas réglés".
Jordan Bardella dénonce une "alliance du déshonneur"
Le président du Rassemblement national a critiqué les désistements visant faire battage au RN, évoquant une "alliance un peu contre-nature entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron", une "alliance du déshonneur dans un sens comme dans l'autre". Le leader d'extrême droite s'est dit "très surpris de voir un président de la République venir au secours d'une mouvance d'extrême gauche violente qui appelle à l'insurrection".
"J'ai besoin que le peuple français reste mobilisé, qu'il m'accorde plus de 289 députés", "pour bâtir le redressement du pays que je crois urgent et nécessaire", a lancé le candidat à Matignon. S'il devait manquer une poignée d'élus, il envisagerait de s'appuyer sur des députés de droite.
Marine Tondelier compte bien débattre face à Jordan Bardella
"De quoi Jordan Bardella a-t-il peur ?" Les Ecologistes-EELV se sont fendus d'un communiqué en faveur d'un débat entre Marine Tondelier, la secrétaire nationale du parti, et le président du RN.
Ce dernier a, lundi matin, proposé un débat d'entre-deux-tours à l'insoumis Jean-Luc Mélenchon. Mais pour les écologistes, après le coordinateur de LFI Manuel Bompard et le patron des socialistes Olivier Faure, "c'est maintenant au tour de Marine Tondelier d'affronter Jordan Bardella". Avant le second tour des législatives, "il y a un débat sur BFMTV qui est prévu" et "c'est Marine Tondelier qui devait être en face de Jordan Bardella et de Gabriel Attal", a appuyé la députée LFI Clémentine Autain.
"Je voulais parler de la place des femmes dans tout ça : c'est 50% de la France, 50% de la France complètement invisibilisé. Dans tous les débats, il n'y a pas eu une seule femme", a souligné Marine Tondelier, sur le plateau de "C à Vous", sur France 5.
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