Lettre d'Emmanuel Macron, groupes à l'Assemblée, discussions au Nouveau Front populaire... Nouvelle journée de tractations trois jours après les législatives
Pour la première fois depuis le second tour des élections législatives dimanche, Emmanuel Macron s'est exprimé, mercredi 10 juillet, dans une lettre aux Français. Alors que les groupes politiques se forment à l'Assemblée et que les négociations sont en cours pour la formation d'un nouveau gouvernement, le chef de l'Etat a demandé aux "forces républicaines" de "bâtir une majorité solide". Voici ce qu'il faut retenir de la journée.
Emmanuel Macron estime que "personne ne l'a emporté" aux élections et appelle à "bâtir" des "compromis"
Dans son adresse aux Français, le chef de l'Etat a demandé aux "forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines" de "bâtir une majorité solide", ajoutant qu'il nommera un nouveau Premier ministre lorsque les partis auront construit des "compromis", ce qui suppose de leur laisser "un peu de temps". "Personne ne l'a emporté" dimanche, selon lui, et il faut "inventer une nouvelle culture politique".
Plusieurs cadres de gauche ont fustigé ce message. "Le peuple français a parlé, il faut maintenant respecter son choix", a réagi le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur France 2. Le "déni" d'Emmanuel Macron "abîme le pays et la démocratie", a pour sa part fustigé sur X la secrétaire nationale des Ecologistes-EELV, Marine Tondelier. "Le président refuse de reconnaître le résultat des urnes qui a placé le Nouveau Front populaire en tête des votes et des sièges à l'Assemblée", a abondé sur le réseau social Jean-Luc Mélenchon.
Au Rassemblement national, Marine Le Pen a dénoncé le "cirque indigne" du chef de l'Etat. "Si je comprends bien, dans sa lettre, Emmanuel Macron propose de faire barrage à LFI qu'il a contribué à faire élire il y a trois jours et grâce à qui les députés Renaissance ont été élus, il y a également trois jours", a publié sur X la patronne des députés RN à l'Assemblée nationale.
Le Nouveau Front populaire toujours en quête d'un candidat pour Matignon
Les socialistes, les écologistes, les insoumis et les communistes se sont à nouveau retrouvés, mercredi en fin de journée, pour tenter de s'accorder sur un candidat au poste de Premier ministre, a appris franceinfo. Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, s'est dit mardi "prêt à assumer" la "fonction". Le choix de la coalition de gauche sera connu "dans les prochains jours, dans les prochaines heures", a-t-il assuré mercredi soir sur France 2.
Alors que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête du scrutin, le patron des socialistes a de nouveau appelé le président "à respecter son devoir républicain" en nommant un Premier ministre issu de la coalition de la gauche.
🔴 DIRECT - "J'ai fait le choix du rassemblement de la gauche", assène @faureolivier, premier secrétaire du PS, sur le plateau de #Levenement . pic.twitter.com/jnHo2qyF72
— L'Événement (@LevenementFTV) July 10, 2024
Les élections des présidents de groupe continuent à l'Assemblée
Le président du Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a été désigné mercredi pour prendre la tête du groupe des députés Les Républicains qui n'ont pas fait alliance avec le Rassemblement national, rebaptisé La Droite républicaine. "Nous ne participerons pas à des coalitions gouvernementales", a-t-il affirmé, mettant plutôt sur la table un "pacte législatif" avec des "propositions de loi" pour la "revalorisation de la France qui travaille".
A gauche, le député de la 3e circonscription des Landes, Boris Vallaud, a été réélu mercredi, à l'unanimité, sans autre candidat en face de lui, président du groupe Socialistes et apparentés à l'Assemblée. Mardi, la députée Mathilde Panot a également été reconduite à la présidence du groupe parlementaire de La France insoumise (LFI) à l'Assemblée.
Du côté du MoDem, c'est le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, qui a été élu président du groupe, face au sortant Jean-Paul Mattei et Nicolas Turquois, a appris franceinfo de sources parlementaires. Au sein du parti Horizons d'Edouard Philippe, le député de Corse-du-Sud, Laurent Marcangeli, a été reconduit mardi à la présidence du groupe des députés. A l'extrême droite, Marine Le Pen a été réélue à la tête des députés du RN.
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