Nouvelle Assemblée nationale : après trois jours d'élections, qui a obtenu quoi ?

Article rédigé par franceinfo
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L'Assemblée nationale, le 18 juillet 2024. (RICHARD BRUNEL / MAXPPP)
Entre jeudi et samedi, plusieurs postes stratégiques de l'Assemblée nationale ont été attribués après d'intenses tractations et votes entre députés. Le bloc de gauche et le bloc central sortent renforcés.

Les portes de l'Assemblée nationale se sont refermées samedi soir. Pas de session extraordinaire puisque le gouvernement, qui gère uniquement les affaires courantes, n'inscrit aucun texte à l'ordre du jour. C'est la fin de trois jours de votes et de tractations entre députés pour les postes stratégiques au Palais-Bourbon. Et à ce jeu-là, deux entités sortent renforcées : le bloc central et le bloc de la gauche.

Les macronistes ont assuré l'essentiel, grâce à l'alliance conclue entre Gabriel Attal et Laurent Wauquiez de la Droite républicaine, l'addition de leurs députés permettant d'avoir une majorité relative. Résultat : Yaël Braun-Pivet reste présidente de l'Assemblée, la macronie a aussi une vice-présidence, un poste de questeur et surtout six présidences de commission sur huit. Une alliance que Les Républicains ont fait payer le prix fort : ils obtiennent deux postes de vice-président, une questure, et le rapporteur du budget de la Sécurité sociale.

Majorité absolue du NFP au bureau de l'Assemblée

La droite était aussi censée obtenir la présidence de la commission des Finances, mais c'était sans compter le petit groupe centriste Liot, qui a apporté les quelques voix qui manquaient à l'élection de l'insoumis Éric Coquerel à ce poste stratégique. Le Nouveau Front populaire a globalement su tirer son épingle du jeu, avec une autre présidence de commission, les Affaires culturelles, pour une socialiste.

Mais surtout, le NFP a réalisé sa bonne affaire dans la nuit de vendredi à samedi en obtenant non seulement deux postes de vice-président de l'Assemblée, une questure, mais aussi neuf postes de secrétaires sur les 12 mis en jeu. Le bloc de gauche a bénéficié notamment du boycott du RN qui a quitté l'hémicycle par agacement, mais aussi du départ progressif des troupes macronistes après minuit, l'élection s'étant terminée à 4 heures du matin. À l'arrivée, la gauche détient la majorité (12 des 22 places) de ce que l'on appelle le bureau, qui décide de l'organisation des travaux de l'Assemblée mais aussi des sanctions disciplinaires.

Le Rassemblement national à la peine

Quant au RN, il ressort quasiment bredouille. Aucun poste au bureau, aucune présidence de commission thématique, seulement quelques places de vice-président de commission. Marine Le Pen dénonce les "magouilles" du camp présidentiel, et un déni de démocratie de la part de la gauche. "Les Français jugeront", répètent les députés d'extrême droite, qui anticipent déjà une nouvelle dissolution dans un an. 

Mais le RN n'a-t-il pas organisé son échec ? Des élus de gauche en sont convaincus : "Ils se sont auto-sabordés", notamment lorsqu'ils ont voté pour des candidats La France insoumise à la vice-présidence. 

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