#MonEnvoyéSpécial : "Les naufragés de la révolution"
Coûte que coûte, des dizaines de milliers de migrants tentent de rejoindre l’Europe. Notre reporter a suivi des clandestins tunisiens qui bravent la Méditerranée dans des bateaux de fortune, à la recherche d’une vie meilleure. À la fin de l'émission, Guilaine Chenu et Françoise Joly répondent aux questions que vous avez posées sur Twitter @EnvoyeSpecial et notre page Facebook.
Cela fait plusieurs mois qu’Haytem se prépare au grand voyage, celui qui le mènera en Europe. C’est en tout cas ce qu’espère ce Tunisien de 19 ans lorsqu’il paie plus de 1 000 euros à des passeurs, afin de rejoindre l’île de Lampedusa, en Italie. De la traversée périlleuse de la Méditerranée jusqu’à l’arrivée clandestine à Paris, le reportage que vous avez choisi cette semaine, signé Alexandra Deniau, vous fait découvrir le périple de ces naufragés de la révolution tunisienne.
Les drames se sont répétés ces dernières semaines pour les migrants vers l’Europe. Dans la nuit du dimanche 19 avril, plus de 800 d’entre eux sont morts noyés après que leur chalutier a chaviré. Ce dernier naufrage porte à 1 750 le nombre de migrants tués en tentant la traversée de la Méditerranée depuis le début de l’année, soit 30 fois plus que pour la même période en 2014. Face à cet afflux de bateaux de fortune surchargés, la France va proposer une résolution à l’ONU pour détruire les navires des trafiquants. Une mesure qui s’ajouterait au renforcement des moyens de l’opération européenne de surveillance maritime Triton, dont le budget a été triplé à l’issue d’un sommet européen extraordinaire, jeudi 23 avril.
Prêts à mourir
Quand Haytem parle de l’Europe, c’est avec des étoiles dans les yeux. “La France est très belle”, dit-il entassé sur un bateau de fortune, avec 140 autres migrants tunisiens. Tous sont des déçus de la révolution de Jasmin, qui a renversé le président Ben Ali, en janvier 2011. Avant de partir, ils contemplent, envieux, les maisons cossues de leur ville natale. Elles sont occupées par d’anciens migrants, revenus au pays après avoir gagné suffisamment d’argent de l’autre côté de la Méditerranée.
Le départ a finalement lieu au beau milieu de la nuit. Impossible de savoir si les passeurs ont trompé la vigilance des garde-côtes tunisiens ou s’ils les ont soudoyés. D’un air paternaliste, l’un des passeurs resté à quai lance : “Allez les enfants, faites bon voyage !” Le bateau surchargé s’apprête à braver la tempête jusqu’à la rive italienne.
En fin d’émission, Guilaine Chenu et Françoise Joly répondent à vos nombreux commentaires publiés sur Twitter @Envoye_Special et notre page Facebook. Vous pouvez dès à présent faire le programme du prochain épisode, en votant pour le reportage que vous voulez voir samedi 9 mai. Posez-nous également des questions sur le reportage que vous avez choisi, nous vous répondrons à l’antenne. À très vite sur #MonEnvoyéSpécial !
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