Rachida Dati

Rachida Dati a été nommée, jeudi 11 janvier 2024, ministre de la Culture par Emmanuel Macron. La maire du 7e arrondissement de Paris, qui a tenu à conserver ce mandat, intègre ainsi le nouveau gouvernement de Gabriel Attal, pour la suite du second quinquennat du chef de l'Etat. Au lendemain de la démission du gouvernement d'Elisabeth Borne, Rachida Dati a hérité du portefeuille de la Culture en remplacement de Rima Abdul Malak, qui occupait cette fonction depuis mai 2022 et la réélection du président de la République. En revanche, dans son intitulé de ses fonctions, elle n'est pas ministre de la Communication. La nomination de Rachida Dati est une surprise, alors que la rumeur d'un remaniement bruissait depuis l'adoption difficile du projet de loi sur l'immigration, en décembre 2023. "Je peux comprendre qu'elle peut surprendre, cette nomination. Moi, elle ne me surprend pas", a-t-elle d'ailleurs assuré au moment de prendre ses fonctions. Celle qui s'est révélée au grand public en devenant ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy est d'abord une personnalité politique clairement marquée à droite. Elle était membre, jusqu'au soir de sa nomination rue de Varenne, du parti Les Républicains, avant que le président des LR, Eric Ciotti, officialise sa démission. A la fonction de garde des Sceaux, de 2007 à 2009, elle s'est distinguée par son franc-parler et sa volonté de mener tambour battant plusieurs réformes controversées, comme sur la récidive des majeurs et des mineurs ou la carte judiciaire. Après son départ du gouvernement de François Fillon, elle s'est concentrée sur la vie politique parisienne, en devenant maire du très cossu 7e arrondissement, et européenne, avec dix ans au Parlement européen, de 2009 à 2019. L'ex-ministre sarkozyste est par ailleurs poursuivie pour "corruption passive", "trafic d'influence passif" et "recel d'abus de pouvoir" depuis 2021, dans l'affaire Carlos Ghosn, une enquête sur ses prestations de conseil auprès de l'ex-PDG de l'alliance Renault-Nissan. La nomination de Rachida Dati a été fustigée par les différentes composantes de l'opposition, qui ont pointé ses ennuis judiciaires et sa décision de "trahir" Les Républicains en intégrant le gouvernement. L'ancienne garde des Sceaux a tenté de balayer ces critiques. "Les commentaires sur ma nomination, je m'en fiche, même si j'y vois parfois du mépris de classe. J'ai même entendu : 'A-t-elle déjà lu un livre ?'", a-t-elle expliqué au journal Le Parisien.