FBI sur ses gardes, bâtiments sécurisés, commerces barricadés... Comment les Etats-Unis se préparent au risque de violences après l'élection présidentielle
Le souvenir de l'assaut du Capitole, en 2021, plane sur le scrutin. Les électeurs américains se prononcent, mardi 5 novembre, pour choisir qui, de Donald Trump ou Kamala Harris, s'installera à la Maison Blanche. Le candidat républicain se prépare depuis des mois à contester toute défaite face à sa rivale démocrate, alors que le résultat de cette élection présidentielle s'annonce serré. Dans ce contexte électrique, plusieurs Etats ont déployé les grands moyens pour sécuriser les bureaux de vote : certains sont équipés de boutons d'appel d'urgence, d'autres sont protégés par des vitres pare-balles, des grillages ou des portes en acier.
Mais c'est surtout le jour d'après qui inquiète les électeurs : plus de 70% d'entre eux estiment probable l'explosion de violences après les résultats du scrutin, selon un sondage de l'American Psychological Association. Les autorités de Washington ont averti samedi qu'un "environnement de sécurité mouvant et imprévisible" était à attendre dans les jours et les semaines qui suivront la fermeture des bureaux de vote. Forces de l'ordre mobilisées, événements électoraux contrôlés... Franceinfo vous explique comment les autorités et citoyens américains se sont préparés à une montée des tensions.
Washington se barricade
Dans la capitale américaine, plusieurs commerçants, notamment ceux près de la Maison Blanche, ont décidé de se barricader avant cet "Election Day". Ils gardent en mémoire le chaos qui avait suivi la dernière élection présidentielle : le 6 janvier 2021, veille de la certification de la victoire de Joe Biden, des centaines de partisans de Donald Trump avaient pris d'assaut le Capitole, à Washington. Le républicain avait justifié sa défaite par une fraude électorale qui n'a jamais été prouvée.
Concernant les bâtiments publics, une clôture de plus de deux mètres de haut, a été installée autour de la Maison Blanche et de la résidence de Kamala Harris, rappelle le Washington Post. De nouvelles barrières encerclent également l'université Howard, où la candidate démocrate a prévu de passer la soirée électorale, et plusieurs rues dans les environs doivent être fermées. "Ces précautions ne répondent pas à un problème spécifique, mais font partie d'une vaste préparation pour assurer la sécurité publique lors des élections", ont déclaré dans un communiqué les Services secrets, rapporte le Wall Street Journal.
Les forces de l'ordre mobilisées dans tout le pays
Les forces de l'ordre sont sur le pied de guerre. A Washington, les policiers effectueront leur service pendant douze heures, voire "un peu plus longtemps, en fonction de ce qui se passe, afin de s'assurer que nous avons suffisamment d'agents à chaque coin de rue de la ville", a affirmé le 29 octobre la cheffe de la police, Pamela Smith. Le FBI a mis en place, dans la capitale, un poste de commandement national pour surveiller les menaces 24 heures sur 24, toute la semaine.
A Portland, capitale de l'Oregon, la police a déclaré que ses effectifs seraient "augmentés le jour du scrutin et les jours suivants par mesure de précaution". Par ailleurs, des membres de la Garde nationale – une force militaire américaine composée de réservistes – sont prêts à être déployés dans plusieurs Etats.
"Il s'agit d'une mesure purement préventive" en réponse "aux avertissements du ministère de la Sécurité intérieure concernant les menaces pesant sur les infrastructures électorales et d'autres activités récentes qui se sont produites" dans le nord-ouest des Etats-Unis, a ainsi détaillé le gouverneur de l'Etat de Washington, Jay Inslee, dans un communiqué. Il fait référence aux engins incendiaires qui ont visé des urnes à Portland (Oregon) et Vancouver (Washington).
Des mesures de sécurité drastiques dans les "swing states"
Le niveau d'alerte est encore plus important dans les swing states, ces Etats où l'électorat n'est acquis ni à un camp ni à un autre et où le résultat du vote sera décisif pour la victoire finale. Dans l'Arizona, le siège électoral du comté de Maricopa, le plus peuplé de l'Etat, s'est transformé en forteresse. Le bâtiment a été équipé de détecteurs de métaux, des drones vont patrouiller dans le ciel et des tireurs de précision doivent être placés sur les toits. De quoi assurer la sécurité du processus électoral. "Nous avons suivi les recommandations des forces de l'ordre et des experts" pour renforcer la sécurité et permettre le "bon déroulement des élections", a expliqué à l'AFP la directrice de la communication du bureau du responsable électoral du comté.
Même précaution et même détermination affichées en Géorgie. "Nos systèmes sont sécurisés et notre peuple est prêt", a assuré le responsable des opérations électorales de l'Etat, lors d'une conférence de presse lundi. En Pennsylvanie, même s'"il est impossible de se préparer à tous les scénarios possibles", les autorités affirment avoir renforcé la sécurité "à tous les niveaux" et mis sur pied une "surveillance 24h/24", selon un porte-parole de l'Etat.
L'accès aux réunions des grands électeurs limité
Les autorités anticipent le moment où tous les grands électeurs se réuniront dans la capitale de chaque Etat, d'ici au 17 décembre, pour glisser dans l'urne le nom du candidat qui aura remporté le vote populaire. "Autrefois, la cérémonie se tenait dans la rotonde du Capitole du Minnesota", explique le secrétaire d'Etat du territoire, Steve Simon, auprès de Politico. Il cherche désormais une salle plus adaptée au contrôle des participants et plus simple à surveiller.
"C'était un endroit ouvert au public, où des groupes de touristes passaient. (...) Ce n'est tout simplement plus faisable aujourd'hui, compte tenu du contexte."
Steve Simon, secrétaire d'Etat du Minnesotaà Politico
La secrétaire d'Etat Nouveau-Mexique, Maggie Toulouse Oliver, souhaite carrément boucler le bâtiment du Capitole lors de la réunion des grands électeurs sur son territoire. Elle compte fermer l'accès au public et diffuser la cérémonie en direct. "Sachant ce qui s'est passé [lors de l'élection présidentielle en 2020], nous pensons que nous devons être mieux préparés", a-t-elle assuré à Politico.
De quoi rendre ce moment moins festif. "Un jour, nous reviendrons peut-être à l'époque des banderoles et des ballons, mais cette année, la menace du terrorisme intérieur est trop grande", estime le secrétaire d'Etat de l'Arizona, Adrian Fontes. Steve Simon regrette, lui, de devoir "se concentrer plus sur la sécurité physique" qu'il ne le souhaiterait.
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