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Covid-19 : on vous résume la première année de campagne de vaccination en France en neuf actes

La campagne de vaccination contre le Covid-19 a démarré en France il y a tout juste un an, le 27 décembre 2020. Retour sur les différentes étapes clés de cette politique sanitaire, en neuf actes.

Article rédigé par franceinfo
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Temps de lecture : 9min
Une personne se fait vacciner contre le Covid-19, le 13 mars 2021 à Nice (Alpes-Maritimes). (VALERY HACHE / AFP)

C'était il y a un an jour pour jour : le 27 décembre 2020, la France lançait sa campagne de vaccination contre le Covid-19. Au terme de deux confinements, Mauricette, une résidente d'un Ehpad de Sevran (Seine-Saint-Denis), était la première Française à recevoir une dose de la précieuse injection. franceinfo revient sur cette année de vaccination et ses différentes étapes en neuf actes.

Acte 1 : le France démarre sa campagne de vaccination

C'est à la veille de Noël 2020 que le ministre de la Santé a annoncé le lancement à venir de la campagne de vaccination. "Il y aura d'abord deux ou trois établissements pour personnes âgées, dès dimanche. L'un sera situé du côté de Paris", détaille, à l'époque, Olivier Véran. Le 27 décembre, les toutes premières injections sont donc réalisées.

À l'époque, un seul vaccin est autorisé, celui de Pfizer. Il a été validé par l’Agence européenne du médicament (EMA) le 21 décembre, puis autorisé par la Haute autorité de santé (HAS) dans la foulée. Les personnes les plus à risque, comme les personnes âgées résidant en Ehpad ou établissements équivalents, sont visées de manière prioritaire. "Je suis bien content d'avoir été choisi", se félicite sur franceinfo l'un des premiers vaccinés. "Je tiens à ma santé et à ma vie. Il faut que ce soit étendu."

Acte 2 : le déploiement des centres de vaccination

L'extension de la campagne est justement le maître-mot au début de l'année 2021. Le gouvernement a cependant choisi de commencer la vaccination chez les plus fragiles et certains personnels soignants. Il faut en effet prioriser en fonction du nombre de doses disponibles car un seul vaccin est autorisé et ses conditions de conservation sont, à l'époque, drastiques, avec un maintien de la température de stockage entre -80°C et -60°C. On vaccine donc peu.

Le 14 janvier, le Premier ministre annonce finalement l'ouverture des premiers centres de vaccination en ville. Jean Castex explique que plusieurs centaines verront le jour mais qu'ils resteront réservés aux plus de 75 ans. À ce moment-là, moins de 500 000 personnes sont alors vaccinées.

Acte 3 : de plus en plus de vaccins autorisés

Pour alimenter ces nouveaux centres qui ouvrent, la bonne nouvelle vient d’une autre entreprise pharmaceutique, Moderna. Elle obtient à son tour, le 6 janvier, une autorisation de mise sur le marché de son vaccin en Europe. Cela permet de proposer quelques centaines de milliers de doses supplémentaires. 

Quelques jours plus tard, c’est au tour du vaccin AstraZeneca d’entrer en scène grâce à une autorisation de l'Agence européenne des médicaments. Il doit changer la donne, notamment car il est plus facile à utiliser et que plusieurs millions de doses sont promises dès le mois suivant. Enfin, le 12 mars, le vaccin Janssen, qui ne nécessite qu’une seule injection, est autorisé par la Haute autorité de santé. La campagne s’ouvre aux plus de 50 ans avec comorbidité le 19 février. Début mars, près de 2 millions de Français sont entièrement vaccinés. 

Acte 4 : le vaccin AstraZeneca sur la sellette

Le 15 mars, alors que la vaccination s’ouvre en pharmacie, Emmanuel Macron prend la parole. "Sur recommandation du ministre de la Santé, en lien avec les autorités sanitaires françaises et en conformité avec notre politique européenne, la décision a été prise de suspendre, par précaution, la vaccination avec AstraZeneca", annonce le chef de l'État depuis Montauban, où il participe à un sommet franco-espagnol. Le vaccin est suspecté de provoquer des effets secondaires graves, notamment des thromboses, chez les patients les plus jeunes. Le vaccin fera son retour quelques jours plus tard, après examen, mais avec une utilisation réduite aux plus de 55 ans.

Acte 5 : la vaccination est ouverte à tous les adultes

La campagne s’ouvre progressivement aux personnes en bonne santé . Fin mai, tous les plus de 18 ans peuvent recevoir le vaccin. À l'époque, 25 millions de Français ont alors reçu une première dose. Plus de 10 millions ont un schéma vaccinal complet…

Acte 6 : les mineurs de plus de 12 ans peuvent se faire vacciner

Le gouvernement autorise ensuite la vaccination pour les mineurs de plus de 12 ans. L'annonce est faite le 2 juin et la campagjne démarre le 15 juin, sur la base du volontariat. Mais les ados sont frileux : "Je n'aime pas trop les piqûres et les vaccins donc je n'ai pas trop envie", confie ainsi une jeune fille à franceinfo. "Si ça devient obligatoire pour accéder à la culture et aux voyages, je finirai par le faire. Mais si je peux ne pas le faire tout de suite, je ne le ferai pas", confie une autre.

Acte 7 : l'entrée en vigueur du pass sanitaire

Le gouvernement a compris que ces hésitations existent dans l’ensemble de la population. L’idée de lier la vaccination à des autorisations de déplacements ou d’entrée dans certains lieux comme des restaurants ou des cinémas fait son chemin au sein de l’exécutif. Une première version du pass sanitaire est mise en place le 9 juin. Cependant, la campagne de vaccination ralentit malgré tout. 

Le 12 juillet, le pass sanitaire devient donc la carte maîtresse de l'exécutif. "À partir du début du mois d'août, le pass sanitaire s'appliquera dans les cafés, les restaurants, les centres commerciaux, les hôpitaux, les maisons de retraite, les établissements médico-sociaux, mais aussi dans les avions, trains et cars pour les longs trajets", liste Emmanuel Macron dans un discours. Il entre effectivement en vigueur le 9 août. Fin août, près de 50 millions de français ont reçu une première dose, plus de 40 millions sont entièrement vaccinés. Parmi eux, les soignants, pour qui le vaccin est devenu une obligation au 30 août.

Acte 8 : le début de la campagne de rappel

Le pass sanitaire à peine entré en vigueur, les Français ont déjà dû penser à leur dose de rappel. En effet, les données scientifiques sont formelles : après quelques mois, la protection du vaccin s’amenuise. Le 13 septembre, le campagne de rappel a donc ouvert officiellement pour les résidents des Ehpad. Elle s'étend ensuite en ville. 

Le 9 novembre, pour accélérer cette campagne de rappel qui patine, le chef de l'État serre la vis. "Si vous avez été vacciné il y a plus de six mois, je vous appelle à vous protéger en prenant rendez-vous dès maintenant auprès d'un centre de vaccination, de votre médecin ou pharmacien. À partir du 15 décembre, il vous faudra justifier d'un rappel pour prolonger la validité de votre pass sanitaire", annonce le président de la République dans une allocution.

Acte 9 : la campagne de rappel s'élargit, les moins de 11 ans peuvent se faire vacciner

Début décembre, cette campagne de rappel s’élargit : d’abord aux plus de 50 ans, puis aux plus de 18 ans. À la mi-décembre, les enfants de 5 à 11 ans considérés comme "à risque" peuvent, pour la première fois, se faire vacciner. Ils sont bientôt suivis par les enfants de 5 à 11 ans ne présentant pas de pathologies particulières.
Mi décembre, ce sont les enfants de 5 à 11 ans qui pour la première fois peuvent se faire vacciner.

En cette fin d’année 2021, la France compte donc plus de 52,5 millions de personnes ayant reçu au moins une première dose, plus de 51 millions ayant un schéma vaccinal complet et autour de 22 millions ayant reçu leur dose de rappel. D'un autre côté, 5,5 millions de Français éligibles n’ont toujours pas été vaccinés. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la vaccination a permis de sauver 500 000 personnes en Europe, et près de 40 000 en France.

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