"J'ai décidé de prendre notre destin en main." Le 30 novembre, Eric Zemmour a mis fin au (faux) suspense qui durait depuis des mois. L'ancien journaliste et polémiste de 63 ans a annoncé, dans une vidéo sur les réseaux sociaux, sa candidature à l'élection présidentielle. Reprenant les codes de l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle, Eric Zemmour y estime qu'il "n'est plus temps de réformer la France, mais de la sauver !" Partisan d'une union des droites et rêvant de ressusciter le RPR, le candidat d'extrême droite a créé, en décembre 2021, son propre parti, Reconquête !, qui attire notamment les déçus des Républicains ou du Rassemblement national.
De la presse écrite à la télévision. Auteur à succès de plusieurs essais qui ont fait polémique, il a d'ailleurs commencé sa campagne par une tournée pour promouvoir son dernier livre La France n'a pas dit son dernier mot. En se lançant en politique, Eric Zemmour est passé de l'autre côté du miroir. C'est la presse écrite qui lui met le pied à l'étrier – Le Quotidien de Paris, L'Express, Le Figaro – avant qu'il ne se fasse remarquer par la télévision. Il se fait notamment connaître du grand public grâce à l'émission "On n'est pas couché", animée par Laurent Ruquier, où il croise le fer avec Eric Naulleau entre 2006 et 2011. De 2019 à 2021, il gonfle les audiences de CNews en intervenant dans l'émission de Christine Kelly, "Face à l'info".
Des condamnations judiciaires. C'est lors de ses multiples rendez-vous télévisuels que le polémiste crée la controverse et voit ses propos attaqués en justice. Il a ainsi été condamné pour la troisième fois, le 17 janvier, pour "provocation à la haine et à la violence" et "injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur origine" après ses déclarations sur les mineurs isolés, qu'il avait qualifiés, fin novembre 2020, sur CNews, de "voleurs", "violeurs" et "assassins". Eric Zemmour a fait appel en dénonçant "une condamnation idéologique et stupide".
Un programme centré sur l'immigration. Sans surprise, Eric Zemmour défend un programme centré sur les questions régaliennes et de sécurité. Il veut "une immigration zéro", préconise l'expulsion des détenus étrangers pour qu'ils effectuent leur peine dans leur pays d'origine ou la déchéance de nationalité pour les binationaux délinquants. Le candidat mise aussi sur ses propositions sur l'éducation comme le rétablissement d'études à l'entrée en 6e, la suspension des allocations familiales des parents d'élèves violents ou absentéistes ou encore l'interdiction de la "propagande idéologique".