Mercosur

Créé en 1991, le Mercosur, abréviation du "marché commun du sud" (Mercado Comun del Sur), rassemble cinq pays, Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et depuis 2023 la Bolivie, auxquels l'UE veut s'associer pour accroître ses échanges commerciaux. Le projet de traité, dont les discussions ont commencé en 1999, entend supprimer la majorité des droits de douane entre les deux zones en créant un espace de plus de 700 millions de consommateurs. S'il était adopté, il permettrait aux pays sud-américains d'écouler vers l'Europe de la viande, du sucre, du riz, du miel, du soja... En face, l'UE exporterait ses voitures, ses machines, ses produits pharmaceutiques... D'où le fréquent surnom d'accord "viande contre voitures". Après un accord "politique" en 2019 scellé entre l'UE et les pays du Mercosur dont les détails étaient restés inconnus, l'opposition de plusieurs pays dont la France a bloqué son adoption définitive. L'Europe veut un accord qui offrira à de nombreuses entreprises européennes un débouché de 270 millions de consommateurs. L'Allemagne et l'Espagne poussent pour l'adopter. La France est le seul grand pays européen à refuser "en l'état" ce traité. Que lui reprochent ses détracteurs et notamment les agriculteurs français ? D'ouvrir la voie à une déferlante de viande en provenance de champions de l'élevage comme le Brésil et l'Argentine, sans respecter les normes sanitaires européennes. L'accord prévoit des quotas d'exportation de 99 000 tonnes d'équivalent-carcasse et la suppression de tous les droits de douane sur quelque 60 000 tonnes de viandes importées du Mercosur. Le gouvernement français fait pression pour que l'accord comporte les dispositions de l'accord de Paris sur le climat et que les engagements pris en matière climatique soient contraignants. Le président Emmanuel Macron a redit en octobre que le traité n'était pas acceptable "en l'état". Les producteurs laitiers, les viticulteurs ou encore le secteur des spiritueux profiteraient d'un tel accord, au contraire des éleveurs bovins.