Gabriel Attal a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, mardi 9 janvier 2024. Il remplace ainsi Elisabeth Borne à Matignon, pour la suite du second quinquennat du chef de l'Etat. Le nouveau chef du gouvernement a prononcé sa déclaration de politique générale le 30 janvier.
Au lendemain de la démission d'Elisabeth Borne et de son gouvernement, le nouveau Premier ministre s'est fixé l'objectif de "garder le contrôle de notre destin et libérer le potentiel français". "Il n'y a rien de plus beau, rien de plus fort, que de servir la France et les Français", a-t-il déclaré depuis le perron de l'hôtel de Matignon, en voyant dans sa nomination "un symbole d'audace et de modernité".
La nomination de Gabriel Attal est une surprise, alors que la rumeur d'un remaniement bruissait depuis l'adoption difficile du projet de loi sur l'immigration, en décembre 2023. D'autres noms étaient pressentis pour Matignon, comme Sébastien Lecornu, ministre des Armées, ou Julien Denormandie, ex-ministre de l'Agriculture.
Cette arrivée s'inscrit en tout cas dans une trajectoire fulgurante pour l'ancien pensionnaire de l'Ecole alsacienne et étudiant à Sciences Po. Militant socialiste, Gabriel Attal rejoint En marche !, le mouvement lancé par Emmanuel Macron, dès 2016. Il parvient à être élu député lors de la vague macroniste de juin 2017, après l'élection du chef de l'Etat.
Son arrivée au sein de l'exécutif se fait en 2018, au portefeuille de la Jeunesse, avant le porte-parolat du gouvernement en 2020, le ministère des Comptes publics en 2022 et celui de l'Education nationale en juillet 2023. A ce poste, Gabriel Attal se distingue par ses prises de position sur l'interdiction de l'abaya, l'expérimentation du port de l'uniforme à l'école, la lutte contre le harcèlement scolaire ou encore l'évolution du brevet des collèges.
Des premières nominations sont intervenues le 11 janvier, avec la reconduction de Bruno Le Maire à l'Economie, de Gérald Darmanin à l'Intérieur, d'Eric Dupond-Moretti à la Justice, de Marc Fesneau à l'Agriculture ou de Sébastien Lecornu aux Armées. Rachida Dati a été nommée à la Culture, tandis que Catherine Vautrin s'est installée au Travail, à la Santé et aux Solidarités. Un mois plus tard, en février 2024, le reste du gouvernement a été nommé, avec 34 ministres, ministres délégués et secrétaires d'Etat. Nicole Belloubet a notamment remplacé Amélie Oudéa-Castéra à l'Education nationale, après plusieurs polémiques.
La nomination de Gabriel Attal et de son gouvernement a été critiquée par une partie de l'opposition, particulièrement à gauche et à l'extrême droite. Mathilde Panot, cheffe des députés La France insoumise, voit en lui un "Macron junior, spécialisé dans l'arrogance", quand Olivier Faure, patron du Parti socialiste, a affirmé qu'"Emmanuel Macron se succède donc à lui-même". "Que peuvent espérer les Français de ce 4e Premier ministre et de ce 5e gouvernement en sept ans ? Rien", a tweeté Marine Le Pen, patronne des députés du Rassemblement national. Le ton est plus nuancé chez LR, où Eric Ciotti assure que "Les Républicains s’inscriront dans une opposition responsable et rigoureuse".